Une vipère à l'horizon - Irina

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Anastasia ne cesse de me parler du grand jour, celui où les couples s'offrent des cadeaux et expriment leur amour différent que d'habitude. Si j'ai bien remarqué une chose entre elle et Daniel, c'est qu'ils montrent leurs sentiments à chaque instant qu'ils en ont l'occasion. Parfois je les envie. Ils se sont tellement bien trouvés, peut-être pas avec la meilleure approche de la part de Daniel, mais tout de même. Même si je n'ai eu qu'un seul petit copain dans ma vie, et malheureusement c'était John, je n'ai jamais eu de geste attendrissant durant cette date. Je me demande ce que cela fait d'être choyé pour une journée. Avoir des fleurs, un bijou ou encore une simple boîte de chocolat... Un chamallow suffirait totalement à me faire craquer.

— Laquelle me conseilles-tu ? me sollicite-t-elle en me montrant deux robes assez sexy.

L'une est rouge et l'autre est verte. Toutes deux sont moulantes et un généreux décolleté met en avant la poitrine, la tenue parfaite pour elle.

— La verte t'ira à ravir, dis-je.

Elle me gratifie d'un large sourire, puis disparaît dans la salle de bain. Je me lève de son lit, puis pose mes pieds sur l'immense tapis verdâtre de laine. Le toucher est si agréable qu'on pourrait s'y allonger dessus. Je m'avance jusqu'au dressing face à celui-ci pour contempler les vêtements que mes doigts caressent ; il y en a tellement. C'est l'un des avantages d'être riche, tu peux t'offrir les habits de ton choix. Chose que je n'ai jamais connu, mais je me contentais de ce que j'avais et je faisais abstraction de certaines moqueries que j'ai eues durant mon enfance ou du moins, je prenais sur moi malgré la souffrance qu'infligeaient les paroles. Un mouvement extérieur sur ma droite attire mon attention. Je m'approche de la porte vitrée et aperçois le taré ainsi que Cerberus avancer tout droit vers la forêt. J'ignore ce qui se trouve au bout, mais rien que d'attarder mon œillade sur elle me donne la chair de poule. Je les regarde s'éloigner sans comprendre ce qu'ils font. Cependant, ma curiosité commence à taper à l'entrée et l'envie de le suivre ce fait plus intense. Je m'apprête à me diriger vers la sortie de la chambre afin de découvrir ce qui m'intrigue, mais je n'ai pas encore posé la main sur la poignée qu'Anastasia jaillit de la salle de bain.

Ma mâchoire manque de se décrocher quand j'appuie mes iris sur elle. La robe la moule à la perfection, sa blondeur est lissée et son teint est laissé au naturel. Cette fille n'a délibérément pas besoin de se maquiller pour être parfaite.

— Alors ? Comment me trouves-tu ?

— S'il ne te demande pas à nouveau en mariage, je ne comprends pas, pouffé-je.

D'un mouvement de la main, elle fait balayer ses cheveux en arrière, fière de sa tenue.

— Tu devrais t'apprêter, commence-t-elle à dire en enfilant ses talons. Il y a des invités qui arrivent après et ils comptent rester jusqu'au weekend prochain.

Je pense immédiatement à la Bratva. Le chef des Russes est celui qui nous a envoyés chercher son collier et il faut bien qui le récupère. J'aurais tout de même espéré qu'Alek lui aurait remis de lui-même, avec son petit voyage de trois semaines. Au moins je sais qu'il n'est pas allé chez ses voisins des pays froids.

Je souhaite une bonne Saint-Valentin à Anastasia et quitte leur chambre. Je rejoins le couloir et le longe pour retrouver la mienne qui est de l'autre côté de la maison. Au moment où j'arrive à l'angle du corridor que je tourne sur ma droite, je surprends le garde qui patrouille souvent, sortir de cette pièce. Je me stoppe, et il fait de même quand il m'aperçoit. Je déglutis avec difficulté et n'ose plus bouger. Je ne comprends pas ce qu'il faisait à l'intérieur. Me cherchait-il ? Mais pour quelle raison ?

— Witaj, piękna istoto, prononce-t-il d'une voix remplie de malice.

Je frissonne et mon sang se glace, j'ignore ce qu'il me dit, mais je sais que ce n'est pas qu'elle chose qui risque de me plaire. Le garde, dont je ne connais pas le prénom, quitte les lieux et disparaît enfin de mon champ de vision. J'avance prudemment, tout en m'assurant de ne pas l'apercevoir au bout, en haut des escaliers. J'actionne la poignée et pousse le battant lentement. Il n'y a pas un bruit et rien ne semble avoir bougé de place. Je referme derrière moi, puis continue d'examiner la zone du regard. Mon pouls palpite, j'ai comme la sensation de sentir un effluve qui m'est familière et pourtant presque inconnue. C'est si étrange comme ressenti. J'inspire l'air, en me dirigeant vers là où se dégage l'odeur. Mes pieds me conduisent vers mon lit et ce que j'y découvre, posé sur la couette, me coupe la respiration. Mes yeux s'écarquillent et sans que je n'en contrôle le geste, mes lèvres s'élargissent. Je tends la main, puis caresse délicatement, du bout des doigts, les pétales. Ce sont des vrais.

Je veux vivre TOME I : L'ange de la mort - Dark RomanceWhere stories live. Discover now