Mind Control - Lovers or Tome 2

Let the past

Déjà trois semaines que Carter et moi sommes de nouveau ensemble. Tout se passe très bien, il est attentionné envers moi, cherche à me connaître car en un an et demi j’ai beaucoup changé. Par contre, sa jalousie et sa possessivité n’ont pas diminués, j’ai même l’impression qu’il l’est de plus en plus. Il s’emporte pour rien, me fait des crises de jalousie quand par exemple, un livreur discute avec moi, ou qu’un de mes collègues me propose d’aller déjeuner.
J’ai beau le rassurer, il n’y a rien à faire, c’est plus fort que lui. Quant à moi, j’essaye de faire des efforts et de m’intéresser à autre chose qu’à ma personne.

Aujourd’hui Lia m’a demandé de passer au centre, car elle a besoin de moi. Je suis dans une des salles de rééducation, j’attends que la séance se termine.
Le gars que j’ai rencontré au parc, il y a quelques semaines entre dans la pièce, avec deux gobelets en main.

- Tiens, ça te tiendra chaud !
Il me tend un café au lait, je n’aime pas ça mais j’accepte par politesse.

- Merci. Tu as une séance ?

- Oui, dans pas longtemps. Et toi, pourquoi tu es là ? Demande-t-il en buvant son café noir.

- J’attends Lia.
On discute, lorsque Carter entre à son tour. Il nous voit rigoler ensemble, son regard se refroidit directement. Il avance, se met en face de moi et m’embrasse par surprise. Je le regarde choquée, il passe un bras autour de mon cou tout en le fixant. Le mec semble mal à l’aise, il sourit timidement et nous dit.
- Je… Je vais me changer !
Il sort de là en vitesse. Je retire son bras, il prend le gobelet que j’ai dans ma main et le bois cul sec.
- Carter ! Crie-je stupéfaite par son comportement.

- Quoi ? Tu allais le boire peut-être ?

- C’est lui que me l’a ramené, je n’allais pas lui dire non !
Il jette le gobelet dans la poubelle et me dit.
- La prochaine fois tu refuses, tu t’en fous !
- Attends, tu es jaloux ou énervé ?

Il s’apprête à me répondre, lorsque Lia passe le pas de la porte.
- Ça va ? Je ne vous dérange pas ?
- Pas du tout ! Répond Carter, énervé.
Il me laisse et claque porte en s’en allant.
- Il a quoi ?
- Pour un café, tu imagines ? Dis-je exaspérée.
- Je ne veux rien savoir !
Je m’assieds sur une chaise, elle me dit.
- Tu veux en parler ?
- Non, tu avais besoin de moi ?
- Oui.
Elle me tend une enveloppe.
- Tu peux la poster ? C’est urgent !
- Pas de soucis.
Je me lève, elle m’accompagne jusqu’à ma voiture qui se trouve sur le parking.
- On déjeune ensemble demain ?
- D’accord, tu préviens Miranda ?
- Ok.
Elle me prend dans ses bras, caresse mon dos pour m’apaiser.
- Je vais lui parler, ça va aller.

- Laisse le, il reviendra quand il sera calmé !
Je monte dans ma voiture, je vais d’abord poster l’enveloppe et direction le travail.
Ma journée n’a pas été très intéressante. Le travail, encore et toujours. Une réunion et un rendez-vous à l’extérieur pour finir la journée.

Je vais faire quelques courses, je prends à manger à emporter avant de rentrer chez moi.
Je passe ma soirée à bosser sur des nouvelles créations. Je suis entrain de concevoir une robe de soirée, elle sera entièrement recouverte de paillettes avec un tissus aussi doux que de la soie, avec une ouverture dans le dos bien sûr. C’est ma marque de fabrique.

Il est plus de minuit et demi, je suis prête aller au lit, lorsque sa frappe à la porte.
Je vais d’abord regarder au Judas car on sait jamais, ça peut-être un détraqué ou un pervers qui m’a vu et veux s’en prendre à moi. Par chance, c’est Carter.
J’ouvre, je baisse les yeux, il a deux grosses valises avec lui.
- C’est quoi ça ?
Il entre avec sans mon autorisation. Je ferme derrière moi, pour ne pas que les voisins nous entendent.
- Carter, c’est quoi ça ?
- Je suis à la rue !
- Pardon ?
Il enlève sa veste, sa paire de basket Nike noir et blanche et se cale sur le sofa.
- J’ai un dégât des eaux chez moi, je dois rester ici quelques temps !
- Combien de temps ?
- Je n’en sais rien moi, ils m’ont dit trois semaines voir un mois.
Désemparée, je m’assieds à son opposé, et lui demande le plus calmement possible.
- Tu ne peux pas aller chez Mike ?
Il me regarde comme si je lui avais dit quelque chose de méchant. Il se redresse, et l’air doux qu’il avait disparaît, pour que la colère prenne place.
- Tu es sérieuse là ? On est ensemble et tu ne veux pas de moi ? Braille-t-il offusqué, par ma question.
- Ce n’est pas ça. C’est juste que …
Il me coupe, toujours aussi énervé.
- Que quoi ? Tu as peur de quoi ? On a déjà vécu ensemble, ou est le problème ?
Je préfère me taire, si je lui réponds j’ai peur de le blesser. Je me lève, prend sa valise avec moi et vais la ranger dans la chambre d’ami, il me suis.
- Tu peux rester, mais tu dors ici.
- Je ne comprends pas Emma ! On est ensemble non ? Pourquoi tu réagis comme ça ?
- Je veux simplement prendre mon temps, ne rien précipiter.
Je sors de la chambre, il est derrière moi et me dit.
- Tu as peur que je te saute dessus ou quoi ?
- En quoi ça te gêne que je veuille prendre mon temps ? Rétorque-je agacée à force de le voir insister.
Il me retient par le bras, je me détourne pour le regarder.
- Tu veux prendre ton temps par rapport à moi ? Ou parce que l’on a eu une longue période de séparation ?
- Par rapport à toi ? Pas du tout. Je suis autant en tord que toi, dans cette situation.
Il me lâche, nerveusement il passe sa main dans ses cheveux. Voyant qu’il est énervé, sans doute triste et déçu de ma réaction, je décide de lui proposer d’aller dormir.
- Il est tard, je suis fatiguée. On peut en reparler demain ?
Je vais dans ma chambre, je ferme la porte car j’aime dormir dans le noir complet avec la porte fermée. Je me mets dans le lit, quand la porte s’ouvre brutalement, évidemment c’est Carter qui revient à la charge.
- C’est pas possible ! Tu ne peux pas me laisser dormir ?
- Non ! J’ai besoin de parler, on a besoin de régler le problème qu’il y a entre nous !
- Carter, je suis fatiguée, je n’ai pas envie de me prendre la tête avec toi maintenant. On peut en parler demain ?
Il sort de la chambre, en s’assurant de bien claquer la porte et me lâche.
- Tu as intérêt à bien te reposer, car crois moi demain je ne vais pas te lâcher !

J’éteins la lumière de ma chambre et me cache sous la couverture. Je l’entends brailler, il parle tout seul. C’est ce que je déteste le plus chez lui, quand il est énervé il doit absolument déballer ce qu’il ressent, ce qu’il pense. Il peut rester comme ça pendant des heures, tant que lui se sent soulagé c’est le principal. Sauf que ça ne marche pas avec moi, j’ai besoin de calme justement pour m’apaiser, pour me faire redescendre. Mais, plus il parle, plus il me fait monter en pression et ça risque de très vite dégénérer.

Je réussis quand même à m’endormir avec beaucoup de difficultés, car au bout d’un peu plus d’une heure, il est allez dans sa chambre. Comment je le sais ? Monsieur à claqué la porte, évidemment ! Partit comme ça, la cohabitation va très mal se passer.

Le lendemain matin, Carter m’attend de pied ferme pour avoir cette discussion. Je n’ai pas envie de parler, et encore moins de me prendre la tête de bonne heure. Mais je le connais, si je ne l’écoute pas, il ne me lâchera pas.
Je me sers un café, m’assois face à lui autour de l’îlot central de la cuisine. Au début, personne ne parle jusqu’à ce qu’il décide de briser la glace entre nous.
- Bien dormi ? Parce que moi non !
- Comment dormir avec toi ? Tu parles tout seul, tu te mets à crier et à claquer les portes ! Répondis-je hargneuse.
- C’est toi qui n’a pas voulu avoir une discussion !
Il se lève pour se resservir un café, je lui réponds d’un ton détaché.
- Tu veux parler de quoi ? Je ne comprends pas pourquoi tu t’es emporté hier.
- Pardon ? Tu as vu ta réaction ? Je te dis que je suis à la rue, et toi tu me sors quoi ? Que tu as peur que ça aille trop vite ? Et ce qui me blesse le plus, c’est que tu ne veuilles pas de moi ici, tu préfères que j’aille chez Mike ! Tu es sérieuse Emma ? C’est ça aimer pour toi ?
Je baisse la tête honteuse, c’est vrai que j’ai été un peu trop virulente hier soir. Mais pour ma défense, il m’a prise au dépourvu. Il m’annonce ça comme ça, je n’ai pas eu le temps de réagir correctement, et je n’ai surtout pas pris le temps de réfléchir à ma réponse.
Voyant que je ne réponds pas, il continue de m’en mettre plein la tête.
- Je vois bien qu’il y a un truc qui ne va pas entre nous… Tu es différente avec moi depuis qu’on s’est remis ensemble.
Je relève la tête, son regard est triste, il a l’air déçu de moi.
- Quand on était pas ensemble tu venais vers moi, tu me donnais de l’attention et là, il n’y a rien ! Putain, tu me chauffais carrément, j’ai trompé la femme que je devais épouser avec toi Emma, tu t’en rends compte ? J’ai été un gros chien avec elle, je l’ai quitté pour être avec toi, et tout ça pour quoi au final ? Pour que tu me rejettes ?

Il s’approche de moi, tire le tabouret rond sur lequel je suis assis et me dit.
- Tu veux qu’on se sépare ?
Je baisse la tête, je ne veux pas le regarder. Ses yeux sont pleins de tristesse, mais les traits de son visage sont durcis. Il me prend par le menton, plante son regard dans le mien et me redemande.
- Emma, tu veux qu’on se sépare ?
- Non… Dis-je en bafouillant.
- Tu veux quoi alors ? Pourquoi tu es méchante avec moi ?
J’ai le cœur qui bat à dix mille, entendre ces mots me rendent triste, cette fois-ci je l’ai réellement blessé. Je l’ai rejeté, je n’ai pas fait gaffe à ce qu’il pourrait ressentir, je n’ai pensé qu’à moi. Je m’en veux tellement !
Je passe mes bras autour de son cou et le serre fort contre moi.
- Pardon. Dis-je la voix tremblante. Je ne voulais pas te blesser, je n’aurais pas dû réagir comme ça ! Je m’excuse !
- Dis-le moi si tu veux qu’on arrête, tu as peut-être de la rancœur contre moi, je ne sais pas…
Je le serre encore plus fort.
- Non, je vais faire des efforts ! Le passé on le laisse de côté et on avance, ok ?
On se regarde, j’ai les larmes aux yeux.
- Sois plus tendre quand tu parles, ok ?
- Promis !
Il prend mon visage entre ses mains et m’embrasse.
- Je peux rester du coup ?
- Oui ! Tu peux même dormir avec moi.
Il souris.
- Non, on va faire chambre à part, c’est mieux pour notre couple.
- Mais on peut quand même dormir ensemble, de temps en temps ?
- On verra ça.
Il me fait un bisou sur le front et me dit.
- Je vais y aller, Mike a besoin de moi. Il a un combat à Seattle, je vais devoir l’accompagner.
- Pourquoi tu ne m’as rien dis ?
- Je comptais t’en parler hier, mais…
Je le coupe.
- Ok, j’ai compris. Tu y restes longtemps ?
- Quelques jours !
Il me prend dans ses bras, m’enlace de toutes ses forces.
- Pas de bêtises pendant mon absence, et pas d’embrouilles surtout !
- Tu me connais, je suis sage comme une image !
Il me regarde, avec un air qui veut dire « toi sage ? Mon œil ! ». Je lui pince les joues, il m’attrape les mains et me dit.
- Si tu es sage, tu auras le droit à une surprise !
- Vraiment ? C’est moi qui décide alors ! Répondis-je aussi surexcitée qu’un enfant.
- Je déciderai de ça à mon retour !
Il va chercher son sac de voyage, je l’accompagne à la porte.
- Tu m’appelles quand tu arrives, n’oublie pas !
- Oui, promis. Ferme bien derrière toi, n’ouvre à personne et ne sors pas le soir.
- Oui, oui et oui !
On s’embrasse une dernière fois puis il s’en va