Fuis-moi, je te cours après 2/2 - Aleksander

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L'avion s'apprête à décoller, le pilote nous demande donc de nous attacher. Nous nous exécutons et attendons que l'appareil soit enfin au-dessus des nuages. L'hôtesse commence à passer près de nous, afin de savoir ce que nous désirons. Comme à chaque fois, elle ne cesse de m'envoyer des œillades que j'ignore. Irina commande son eau, comme à son habitude. Pour ma part, du whisky. Je sais que ma douce n'aime pas l'odeur, mais vu la distance qu'elle a mise entre nous, elle n'aura pas le temps de sentir l'effluve, que j'aurais déjà fini mon verre.

— Je souhaiterais te demander trois choses, Alek. Une manière de te racheter, me dit-elle d'un œil fuyant.

— Je suis un génie qui vient exaucer tes trois vœux ? ris-je.

Me fusillant soudainement du regard, je lève les mains, au-dessus de ma tête, en signe de capitulation.

— Dis-moi tout, ajouté-je.

— Eh bien, j'aimerais d'abord avoir...

Elle n'a pas le temps de continuer que nos boissons arrivent. L'hôtesse de l'air, le chemisier ouvert, se cambre vers moi tout en me faisant des appels de phrase. Irina se racle la gorge pour attirer l'attention de celle-ci. Elle se retourne vers la concernée avec une expression hautaine.

— Quel est votre prénom ? lui demande Irina.

— Annabelle. Pourquoi cette question ?

Quand un rictus malicieux commence à se former sur ses lèvres, je comprends rapidement ce qu'il va s'ensuivre.

— Écoutez-moi bien, Annabelle, débute-t-elle. Je suis en pleine discussion et vous venez jouer les salopes. Vous n'avez aucune valeur pour vous-même. La dernière fois, il ne vous a pas rejoint parce que vous n'êtes sûrement pas baisable.

— Je ne vous permets pas ! s'offusque-t-elle.

Tout en arquant un sourcil, Irina reprend ce qu'elle disait.

— Je ne vous ai pas demandé votre avis. Il n'est pas intéressé par vous. En même temps, qui désirerait d'une pute dans votre genre. Maintenant, retournez à votre poste, si vous ne voulez pas être virée !

Une partie de sa réponse me percute. J'ai l'impression qu'elle vient de citer une phrase que j'ai moi-même prononcé à Viktoria. Était-elle réveillée, ou bien, est-ce une simple coïncidence ? Perdu dans mes pensées, je ne me rends pas compte que la victime des paroles d'Irina, s'est déjà sauvée. Je dois probablement me faire des films, elle était dans un sommeil profond, j'en suis certain.

— Je disais donc, continue-t-elle. Je voudrais aller en France, voir la tombe de ma meilleure amie. Ensuite, je souhaiterais un téléphone. Et pour finir, j'aimerais que tu trouves ma famille maternelle et que tu saches la raison qui justifie leur abandon.

Dans toutes mes recherches, je n'ai jamais eu aucune évocation de cette famille. Elle semblait comme inexistante. Si elle connait leur présence, c'est qu'ils ont fait partie de sa vie durant un court moment. Le fait de les mentionner paraît l'attrister. Je peux comprendre sa peine à cet instant, je ressentirais la même si j'avais l'occasion de retrouver, ne serait-ce qu'une simple heure, mes parents. Je me lève de mon siège et viens m'asseoir à ses côtés. Je ramène ma main sur la sienne, qui est posée sur l'accoudoir. Attendant un évident refus de sa part, je me rends vite compte qu'elle n'en fait rien et accepte le contact de mes doigts qui s'entrelacent aux siens. Mon cœur tambourine si rapidement, quand je sens la chaleur de sa peau. Ses pupilles qui m'invitent à contempler un ciel d'été, me rappelle la raison qui a poussé mon être à ne vouloir qu'elle. Elle est cet ange qui est venu mettre de la lumière dans la noirceur qu'est ma vie, mais elle n'en a pas conscience.

Je veux vivre TOME I : L'ange de la mort - Dark RomanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant