Voyage au Japon - Irina

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La nuit est tombée depuis un bon moment. Entre la Pologne et le Japon, il y a sept heures de décalage. En l'occurrence, si je calcule en fonction de l'heure à laquelle nous avons décollé, il doit être deux heures du matin. La ville de Tokyo est animée par la foule de gens qui va et vient dans les différents endroits que je perçois depuis la voiture. Je voudrais que l'on s'arrête, pour que je puisse découvrir les merveilles de ce magnifique pays. Alors que je pense que nous allons loger dans le coin, le véhicule continue sa route.

— Où allons-nous, Alek ? demandé-je subitement, en me tournant vers lui.

Plongé dans son téléphone, il ne m'écoute pas. Je me racle la gorge afin d'attirer son attention, mais il n'en démord pas. Il semble comme absorbé par tant d'informations. Ma curiosité prenant le dessus, je me penche près de lui, collant ma tête au plus proche de la sienne. Il stoppe aussitôt de tapoter dans sa langue le message débuté, tourne le visage et arque un sourcil. Je porte d'abord mon intérêt sur le prénom qui s'affiche.

Caroline.

Une pointe dans ma poitrine fait son apparition, elle est si désagréable. Ma joie parais s'être dissipée. Il verrouille le portable et le range dans sa poche.

— Quelque chose ne va pas ? m'interroge-t-il.

Je me remets à ma place, tout en déglutissant. Je secoue la tête, puis pose mon regard sur l'horizon.

— C'est seulement une amie qui a besoin de moi. Je lui ai dit que je devais m'occuper de quelque chose avant. Tu n'as pas à t'en faire, m'informe-t-il.

Je me mords la lèvre inférieure pour ne rien laisser transparaître. Je ne veux pas qu'il sache que j'ai pu ressentir une quelconque jalousie. Je n'ai même aucune raison de l'être.

— Tu n'étais pas obligé de te justifier.

Tout en expirant, il se rapproche de moi et vient me chuchoter à l'oreille :

— Nous sommes arrivés.

Même si la pénombre recouvre l'horizon, les rayons de la lune éclairent parfaitement la vue. Un terrain s'étend au loin, donnant sur un lac en contrebas. Des cerisiers sont plantés autour de l'immense demeure qui se dessine devant nous. Le chauffeur qui nous a conduits ici descend pour nous ouvrir la portière. Je suis de près Alek, qui est le premier à sortir. Cette maison semble être sur deux étages, peut-être même un troisième. Des balcons communs longent la façade. Je n'avais jamais vu une telle beauté, toutefois, j'ignore chez qui nous nous trouvons. Il est vrai que je n'ai pas pensé à le requérir, bien trop concentrée sur ma colère.

— Ces gens, commencé-je à demander, parlent-ils ma langue ?

Je tourne ma tête vers lui, le regardant prendre nos valises. Il revient à moi, pose la mienne à mes pieds, puis me répond :

— Évidemment. Mais ce n'est pas moi qui les ai forcé.

Sa dernière phrase vient m'arracher un sourire. Il entame son avancée, m'invitant à le suivre à mon tour.

— Dans notre monde, en tant que chef bien sûr, il est primordial de parler plusieurs langues.

— Lesquelles ? l'interrogé-je par curiosité.

Il s'arrête un instant et porte son attention sur moi. Je fais quelques pas supplémentaires, le devançant légèrement, avant de m'immobiliser. Mes yeux vissés sur lui, j'attends qu'il me donne sa réponse.

— Notre langue natale, dit-il en levant un premier doigt. L'anglais et le français.

Je sais que l'anglais est celui qui est universel, toutefois, je ne comprends pas pourquoi le français est nécessaire pour eux. Tous les pays ne le parlent pas spécialement.

Je veux vivre TOME I : L'ange de la mort - Dark RomanceWhere stories live. Discover now