Hunger Games - L'éveil de la lumière

Prologue

Tout s'était figé. Le vent avait arrêté de me fouetter le visage de ses effluves humides. Il avait arrêté de faire bouger les branches des arbres et il avait laissé un court répit aux feuilles vertes sombrent. Le ciel était couvert de gros nuages noirs et menaçant, cachant par le même fait la lune. Les faibles rayons, qui nous parvenaient quand même, illuminaient les arbres endormies et reflétaient faiblement sur la mer figée de ses rayons blanchâtres.

Le gout de fer dans ma bouche avait disparu. Mes yeux grands ouverts, je l'observai devant moi. Ses cheveux partaient dans tous les sens. Ses yeux bruns chauds, plongés dans les miens, n'avaient plus cette lumière joyeuse et brillante de milles feux depuis plusieurs jours déjà. Non, il ne restait plus que de la noirceur, de la peur, comme dans les miens, assurément. Sa bouche ouverte ne laissait passer aucun son. Ses traits étaient figés, comme ceux d'une statue. Mes mains tendues en avant, dans un dernier souffle d'espoir.

Puis tout repris son cours. Parce qu'on ne peut défier le temps trop longtemps. Parce qu'il finit toujours par nous rattraper. Parce que désormais, les secondes s'écoulent trop vite.

Le vent recommence à me fouetter le visage et les cheveux. Les odeurs d'humidité, de sel et de fraîcheur assaillent de nouveaux mes narines. La mer recommence à gronder et à frapper puissamment la pierre. Le gout de fer emplie ma bouche, encore plus fort, encore plus nauséabond qu'avant. Son cri strident attaque férocement mes oreilles, mon esprit et mon cœur.

Et puis l'écart entre nous recommence à augmenter.

La main tendu vers lui, j'effleure ses doigts sans toutefois réussir à m'agripper. Je crie à m'en écorcher la gorge. Je hurle. Mes joues sont humides, mes cheveux frappent sans remord mon visage, le lacérant sans vergogne.

Parce que toute histoire à une fin.

Parce que la notre était inévitablement ici.

Parce que le destin ne nous a pas été favorable.