Chapitre 18-L'hôpital

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— Maman !

Ce fut le premier mot que je pus prononcer. Je ne savais même pas où j'étais. Je savais simplement que ma mère avait un problème.

— Arrêtez de parler, mademoiselle, ça ne fera qu'empirer votre état. Vous avez un grave traumatisme crânien, il faut absolument vous reposer.

Ma chute. Le sol dur. Mes souvenirs commençaient à remonter. J'aurais peut-être préféré ne me souvenir de rien. Je me rappelle uniquement qu'il y avait du sang. Beaucoup de sang. L'odeur de la mort. Du feu, partout autour.

— Mes parents, ils étaient plus proches de l'explosion que moi ! Où sont-ils ?

— Je ne sais pas mademoiselle, s'il vous plaît restez calme. Vous venez de vous réveiller d'un important évanouissement.

— Je vous en prie, dites-moi où sont mes parents.

Je pleurais maintenant à chaudes larmes, toutes les images étaient remontées. Mes parents, leur visite, leur départ et... et l'explosion. Ma mère, ma mère qui hurlait à en faire pleurer un sourd.

Un médecin fit son entrée dans la chambre. Il était suivi d'une femme, petite, habillée d'un tailleur, c'était le style de personne que vous ne voulez jamais voir. C'est elle qui a, généralement, pour rôle de vous annoncer les mauvaises nouvelles et son visage grave ne fit que confirmer mes peurs. Quelqu'un n'allait pas bien. Pas bien du tout.

— Bonjour mademoiselle, ravie de voir que vous vous êtes réveillée. Si vous le voulez bien, je vais d'abord vérifier vos constantes avant que nous ne parlions un peu.

— Mes constantes sont parfaites, votre infirmière a regardé à l'instant. Que se passe-t-il ?

La femme au mauvais rôle se racla la gorge avant de s'assoir au coin de mon lit.

— Comme vous vous en souvenez peut-être, le véhicule de vos parents a été victime d'une explosion. Nous sommes encore en train de déterminer l'origine exacte ainsi que les coupables de cet acte criminel.

Les mots criminel et coupable résonnèrent en moi comme une montre déréglée. Ça sonnait faux, ça annonçait le problème. Ces mots étaient synonymes de mort.

— Vous n'avez été victime que des bourrasques qui ont suivi l'explosion, tout comme vos amis, qui sont d'ailleurs en parfaite forme dans la salle d'attente.

Mes amis allient bien. Comprenait-elle Kaïs dans ce mot ? Mes parents allaient-ils aussi bien ? Pourquoi n'en venait-elle pas directement aux faits ? Elle reprit la parole sous mon regard inquisiteur.

— Hélas, vos parents étaient beaucoup plus proches de l'explosion. Votre père en particulier...

Mon père. Que lui est-il arrivé ?

— Comment va-t-il ? S'il vous plaît, soyez honnête avec moi, je vais bien, je pourrai encaisser.

— Je crois que vous ne comprenez pas mademoiselle, votre père n'a pas survécu à l'explosion. C'est en touchant la poignée de la porte qu'il l'a activée et il a ainsi pris toute la pression contenue dans la bombe.

Mon.. non... non ! Je ne... il ne pouvait pas... NON !

Mon père ne pouvait pas être mort, c'était une erreur. Ça devait être une erreur.

— Vous vous êtes trompée! Mon père n'est pas mort ! Arrêtez de raconter n'importe quoi !

— Je suis désolée...

Non.
Non.
Non !

Papa... tu n'as pas le droit de m'abandonner ! Pas comme ça. Je te l'interdis ! Je t'en supplie... s'il te plaît.

Les larmes recouvrirent  entièrement mon visage, se confondant avec ma peau et ruisselant le long de mes lèvres. Leur goût salé se mélangea avec mon état actuel, le goût salé de la trahison d'un proche.

Mon père... cette femme. Cette femme était un monstre !

— Dégagez de là ! Je ne veux plus jamais vous voir !

Le médecin décida que mon malheur n'était pas assez grand et se permit de rajouter :

— Votre mère n'est pas stable, nous l'avons placée sous coma artificiel afin de contrôler ses constantes vitales. Elle s'est totalement effondrée après l'explosion d'après les témoins et elle n'a pas pris la peine de s'éloigner des flammes. Elle aura donc probablement des séquelles à vie.

Comme si la mort de son mari n'était pas une séquelle suffisante...

— Partez ! Tous !

Quel bande d'incapables ! Ils n'avaient pas le droit de laisser mon père mourir ! Ils n'avaient pas le droit ! Mon père devrait être en train de me réconforter à l'instant même !

Nous devrions être dans ma chambre, moi me plaignant de la quantité débordante de devoirs pour le lendemain et mes parents en train de me réconforter et de m'aider. Mon plus gros problème devrait être de rendre mon devoir de philosophie à temps ! Pas de supporter la mort de mon père. De toute façon, je ne supporterai jamais la mort de mon père.

Une idée me vint à l'esprit. Une idée tout bonnement horrible et monstrueuse. C'était à cause de moi que mon père était mort. Je l'avais tué.

S'il ne m'avait pas adoptée, il serait toujours avec ma mère, probablement aussi heureux avec un autre enfant.

S'il n'était pas venu me rendre visite, il serait sûrement encore vivant, regardant la télévision avec ma mère.

Si j'étais une fille ordinaire, comme les autres, je n'aurais jamais eu besoin de leur mentir, et il serait forcément encore en vie, se plaignant de ma crise d'adolescence.

Mais non. Il a fallu que le sort s'acharne sur moi. Il a fallu que je naisse et que je pourrisse la vie de tous ceux qui m'entourent. D'abord Kyle, puis mes parents et bientôt ce sera Ellie et Kaïs. Je n'étais décidément bonne à rien...

Je me rendis compte que mes yeux étaient fermés seulement quand je les rouvris pour apercevoir mon lit en lévitation à une bonne vingtaine de centimètres du sol. En fait, tous les meubles et machines semblaient défier les lois de la gravité. Imbécile de pouvoir ! Comme si j'en avais besoin pour me rappeler que j'étais tout sauf normale. Que j'étais une anomalie de la société. Je n'avais rien à faire sur Terre.

Soudain, la machine qui affichait mon rythme cardiaque s'emballa et tout retomba au sol dans un énorme fracas. Je me mis à convulser, incapable de m'arrêter et je sentis mes yeux tourner dans leur orbite. Ma gorge s'assécha et je me mis à hurler. Hurler comme si ma vie en dépendait.

Mais pourquoi ?  Je n'en ai aucune idée car ce cri ne venait pas de moi.

**
Hello Hello !

Alors on va faire rapide parce que j'ai un film à regarder (et Thor ne va pas m'attendre...)

J'imagine que vous allez me détester, donc la vague de haine c'est ici (j'ai détesté écrire ce chapitre aussi vous inquiétez pas...)

Sinon ON A LES 1K !!!!! Merci merci merci !!!

Enfin bref (restons calmes) j'espère tout de même que ce chapitre vous a plu (quelle fin !!), n'hésitez pas à me donner vos retours en commentaire.

En espérant que vous avez passé une bonne journée et à la semaine prochaine !

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