Je t'en prie, reste

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Je n'aime pas cette ambiance...

Je ne sais pas quoi faire...

Elle est distante tout en étant désireuse de rester près de moi. On dirait qu'elle veut me fuir tout en ayant peur que je m'en aille...

Je ne comprends rien.
J'ai mis une éternité à m'endormir...

Elle n'a pas été entreprenante du tout hier soir, mais elle n'était pas rejetante non plus. Du coup, je n'ai pas voulu forcer, j'ai préféré simplement lui donner autant d'affection que possible, parce qu'elle semblait vouloir rester dans mes bras. On aurait même dit qu'elle se cramponnait, pour être sûre que je reste là...

Je ne pense plus qu'elle ait envie de me quitter.
Il n'y a pas si longtemps, elle affirmait m'aimer, devant sa sœur. Je sais que c'était ses tripes qui parlaient, c'était sincère... Elle voulait défendre par-dessus tout ce qu'on a, ce qu'on est...

Elle a peut-être peur que j'aille voir ailleurs... comme avant ? Mais, elle disait elle-même qu'elle n'avait plus aucun soupçon...

Putain... J'en ai marre de cogiter. Je vois qu'elle dort encore paisiblement. Il est six heures du matin... Pour ma part, j'ai dû dormir quatre heures, maximum.

Je la regarde grâce aux premières lueurs du jour qui percent les volets roulants pas tout à fait fermés. Je veux tellement la garder... Mais j'ai beau tourner en boucle tout ce qu'elle m'a dit hier soir, je ne suis pas convaincu.

Elle dit m'aimer. Elle a peur que je parte, mais elle n'a aucun soupçon. Elle est... gênée ? Elle aurait fait un truc qui nous menacerait ? Ou, est-ce que ce serait lié à son passé ? Son ex ?

Allez, ça suffit. Je me lève pour aller courir. Puisque mon cerveau tourne à plein régime sans vouloir s'arrêter, autant en faire un moteur.

Je lui laisse un mot sur la table de chevet, lui précisant que je rentrerais probablement entre sept heures trente et huit heures.

Un peu plus tard, je rentre avec des viennoiseries pour le petit-déjeuner. Je ne la vois pas dans l'appartement... Je jette finalement un œil dans la chambre, et comprends qu'elle est toujours au lit. Il est encore tôt, après tout. Mais c'est quand même surprenant. D'habitude, elle est déjà debout, surtout qu'elle ne s'est pas endormie très tard.

Je file dans la douche sans trop me poser de question, et j'essaye de me détendre sous les jets d'eau chaude.

Serviette autour de la taille, j'entre maintenant discrètement dans la chambre pour attraper de quoi m'habiller. Je fais doucement coulisser les portes de mon armoire, espérant ne pas la réveiller.

« Salut mon beau... ça fait longtemps que tu es réveillé ?
- Salut mon cœur. Merde, je ne voulais pas te réveiller... Ça fait un moment que je suis levé, oui. Tu vas bien ?
- Mmmh... Ce lit est génial... J'ai du mal à m'en décoller...
- Tu peux encore dormir si tu veux. Mais si tu as faim, je te prépare ton café, j'ai acheté des croissants.
- Oh... Je ne suis pas sûre d'avoir très faim... Je crois que je vais rester encore un peu dans ce lit tout doux qui sent toi...
- Ok. Je te laisse, profite. »

Elle a toujours adoré le petit-dej... C'est son repas préféré de la journée... pas faim ?

Il faut que j'arrête de me prendre la tête, et j'ai les nerfs à vif à cause du manque de sommeil.

Je dépose un baiser sur sa tête et part de la chambre, maintenant que je suis habillé. Il fait très beau, et les températures sont agréables, maintenant. Je passerais bien ma vie en short et t-shirt, si je le pouvais.

Je vais sortir. J'aimerais bien mettre mon petit plan à exécution. Une fois dehors, j'appelle Naomi. Je sais qu'elle ne dort pas, Théo est déjà levé depuis longtemps à cette heure-là. Quoi qu'on fasse, il se réveille à sept heures, tous les jours, même un samedi matin, comme aujourd'hui.

Juste un collègue...Where stories live. Discover now