Qui es-tu ?

Chapitre 19 - Pourquoi...

Une fois assise, je scrutai le chinois à la recherche d'une certaine incohérence. Il paraissait plutôt bouleversé, et n'avait plus rien placé après notre baiser. Lui qui était d'ordinaire bavard, c'était assez perturbant. 

- Hao ?

- Oui ?

- Moi aussi, je t'aime beaucoup, et-

Je sentis une présence à mes côtés. Heureusement que ma capuche me voilait de façon à ce que personne ne puisse me voir. 

- Minghao ! 

La voix de mon frère était devenue bourrue, presque étrange à mes oreilles. Il avait grandi. Mais ce fut le fait qu'il s'adresse à mon ami si familièrement qui me mit la puce à l'oreille. Comment se connaissaient-ils ? Un méchant avec un gentil, ça ne collait pas. 

- Salut, Isao. 

Je tentai de ne pas paraître ébahie mais c'était plus fort que moi. J'eus une envie de l'étrangler car j'avais en quelque sorte compris ce qui se passait. 

- D'ailleurs, tu as réussi à faire chanter Yoko ? 

- Ouais, je crois bien qu'elle est tombée amoureuse de moi, s'écria le chinois en me souriant.

Il se moquait ouvertement de moi ! Des larmes me montèrent aux yeux et je me levai. 

- Hé. 

Une main agrippa mon épaule pour me faire pivoter vers lui. Mon frère enleva ma capuche et me contempla, déconcerté mais souriant.

- Tu étais donc là... Yoko. 

Mes larmes de tristesse se transformèrent en des pleurs de rage silencieux. Je regrettai immédiatement ce qu'il s'était passé la minute précédente, cependant je réfléchissais aussi à comment j'allais m'en sortir, là, maintenant. 

- Lâche-moi ! Dis-je en me dégageant de son étreinte. 

Je me tournai vers le chinois, et le fusillai du regard. 

- Alors c'était ça ton but ? M'amener à mon frère ? Depuis tout ce temps, tu m'as menti, hein ? 

Il ne pipa mot, mais je l'en aurai empêché, de toute façon. 

- J'y vais. 

Je me retirai aussitôt, stoppant Isao dans sa course de me rattraper. Une fois dehors, je courus, courus, jusqu'à parvenir en face de ma maison, là où je serais en sécurité. Je pris mes clés, ouvris ma porte, et me réfugiai dans ma chambre en dédaignant les appels de ma mère inquiète. 

La vérité avait enfin éclaté... Et pourtant, mes larmes coulaient encore. Sûrement car j'avais une fois de plus donné mon cœur à quelqu'un, et que cette personne l'avait déchiré, mis en lambeaux. 

Durant trois bonnes heures, je sanglotai dans mon oreiller, souhaitant être seule, mais désirant une compagnie rassurante. J'attrapai finalement mon téléphone, et envoyai un message à Chanya, qui ne manqua pas de me répondre sur le champ. 

[Vous]

Chanya, j'ai besoin de te parler de quelque chose...

[♡Chanya♡]

Oui ? 

[Vous]

Minghao et moi, c'est fini. J'ai découvert la vérité... Et je sais que Kim est innocent. 

[♡Chanya♡]