CHAPITRE 3

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HANNAH

Je ne sais pas depuis combien de temps je marche. Je pense avoir fait environ 4 kilomètres mais tout est extrêmement pentu, à croire que ces bois sont conçus pour me mettre à l'épreuve. J'ai mal aux jambes et l'air lourd de l'automne me fait suffoquer dans cette forêt dont aucuns rayons ne pénètrent.

Je longe un petit cours d'eau bordé de rochers glissants faisant office de sol. Les bouleaux encadrent ce paysage en prenant soin de ne pas être trop envahissant. Juste la bonne quantité, tout ce qu'il faut. Mes pas perdent en assurance au fil de ma progression sur ce chemin rocheux et mousseux. Je glisse plusieurs fois laissant derrière moi un filet de sang de mon genou meurtri à mainte reprise suite à mes maladresses plus que enfantines. Je m'enfonce de plus en plus dans cette forêt après avoir traversé le ruisseau. Les oiseaux sifflent autour de moi en restant cachés dans les arbres ou dans le ciel automnal. Une faible lumière attire mon attention. Celle d'une pousse de fleur bioluminescente. La petite lueur est entassée sous un amas de feuilles mortes. Je m'accroupis au sol et tends ma main pour effleurer du bout des doigts cette étrange plante. Une drôle de sensation m'envahit lorsque je rentre en contact avec celle-ci. Un sentiment de protection, une sensation de chaleur.

Troublée, je me relève et poursuit mon chemin. Après plusieurs minutes de marche intensive, j'arrive au bout du sentier. Celui-ci débouche sur une petite clairière rocheuse baignée du soleil automnal.

Cette clairière est entourée de roche ancrée dans la terre faisant office de mur circulaire pour séparer cet endroit caché du reste de la forêt. Les fissures entre chaque rocher laissent pousser avec le temps de la mousse et des mauvaises herbes donnant un charme à ce paysage idyllique. Au centre, posé lourdement sur l'herbes sèches, trône un immense rocher à la surface plane. Cet endroit magnifique pourrait capter toute mon attention mais ce n'est pas ça que je regarde maintenant.

Assis en tailleur sur l'immense rocher au centre de clairière, un garçon d'une vingtaine d'année, que je n'ai jamais vu auparavant, joue de la flûte traversière. Ces cheveux blonds dansent au rythme de la musique, main dans la main avec la brise d'air qui passe par là. Je n'arrive pas à détacher mes yeux de lui, il est d'une beauté surhumaine. Son visage pâle est parsemé de légères taches de rousseurs qui courent au niveau de son nez. Ces yeux vairons émeraudes et saphir m'hypnotisent, m'empêchent de bouger ou de sourciller. La musculature de son corps contraste avec la finesse de sa figure et de ses lèvres futilement gercées. Le vent soulève son t-shirt dévoilant une longue cicatrice descendant le long de son cou jusqu'au bas de son dos parfaitement sculpté.

Je veux m'avancer pour le voir de plus près mais j'ai peur de faire du bruit alors je reste planté là en le regardant faire voler les notes de musiques dans l'air. J'essaye de m'asseoir pour être dans une position plus confortable mais les feuilles craquent sous mon poids.

Le garçon s'arrête instantanément de jouer en entendant le craquement que je pensais imperceptible. Je me fige et retiens mon souffle quand il plonge son regard dans ma direction. Lentement, il pose son instrument et abandonne son rocher en gardant ces yeux rivés sur moi, ou plutôt dans ma direction. Il s'avance vers moi, toujours plus près. Moins la distance entre nous est conséquente, plus je sens mon cœur qui bat la chamade. Alors qu'il est à quelques mètres de ma cachette, il fait finalement demi-tour après s'être figé sur place, récupère sa flûte de bois et quitte la clairière sans un mot. Je pousse un soupir de soulagement en me penchant en avant.

J'ignore pourquoi il est parti, la seule question qui me taraude actuellement est : "Qui est-ce ?"

— Tu es fatiguée hein ? Tu es bien rentrée j'espère ? me lance une voix d'un ton sarcastique et plein de reproches.

THEM 1 - Arc Aklirat ( EN COURS DE RÉÉCRITURE )Where stories live. Discover now