THEM 1 - Arc Aklirat ( EN COURS DE RÉÉCRITURE )

CHAPITRE 14

HANNAH

La façon dont elle m'a regardé. La façon dont ses tâches de rousseurs se sont étirées le long de ses joues lorsqu'elle m'a souri. La façon dont elle a souri. Et puis il y avait ces mots. Il y avait ses mots. J'ignore ce qu'ils voulaient dire mais ils ne présagent rien de bon.

La nuit a été longue, ses mots n'ont pas arrêté de tourner en boucle dans ma tête. Ils n'ont pas arrêté de tourner, comme les aiguilles de cette horloge qui matérialise le temps. Alexander, lui, a réussi à dormir sans problème. J'ai essayé de me focaliser sur le son de sa respiration lourde et régulière près de mon oreille, mais non. J'ai très peu dormi.

Je crois que peu de gens s'en rende compte mais le manque de sommeil est quelque chose d'horrible. C'est comme se noyer dans un océan glacial. On veut respirer, mais on ne peut pas. Et c'est bien ça le problème. Je suis épuisée, il est à peine neuf heures que j'ai déjà épuisé mes batteries. Mais je n'ai pas le temps de dormir, je dois parler à Benedicth de ce que cette femme m'a dit. J'ai abandonné Alexander dans le lit très tôt et j'ai quitté la maison sans voir ma mère.

Je cours dans la forêt mais je n'arrive pas à trouver l'entrée d'Elkya. Je tourne en rond depuis dix minutes maintenant et si je continue de m'enfoncer dans la forêt, c'est sûr que je ne la trouverai pas. Au moins je suis sûr d'une chose, les pouvoirs d'Honor sont efficaces étant donné que je ne trouve pas le village.

C'est pas vrai ... Je fais comment moi ?

T'as qu'à hurler. Avec un peu de chance on te tirera dessus.

Non merci, je vais trouver une autre solution.

Arrête de faire l'imbécile, tu ne vas pas grimper à un arbre quand même ?

Je regarde les arbres autour de moi. Il y en a certains avec beaucoup de branches solides.

Pourquoi pas après tout.

Tu vas tomber et te blesser, tu seras encore plus vulnérable.

Je n'écoute pas cette petite voix qui a sûrement raison et saisis une branche. Je tire sur mon bras et entreprends de grimper lentement. Je sens l'écorce s'accrocher à mes doigts et la sève salir mes mains. J'essaye de caler mon pied dans un creux et de tirer sur mes bras pour me hisser. Ma botte glisse et mon cœur fait un bond dans ma poitrine lorsque je manque de tomber. Je souffle lentement pour faire taire mes poumons qui se contractent trop fort et lève la tête pour repérer une nouvelle branche. Il ne faut pas que je tombe sinon je peux dire adieu à mon coccyx. Mon regard sur une branche épaisse, assez pour ne pas se briser. Je grimpe sur mes appuis et pousse fort dans mes jambes pour la saisir. Je l'attrape avec force mais manque de la lâcher en sentant une écharde se planter dans ma paume. Je grimace et monte ma jambe droite. Je pousse dessus mais je ne bouge pas. Je réessaye mais rien à faire, je suis bloquée.

— C'est pas vrai. je souffle le front plaqué contre le tronc.

J'essaye tout de même de tourner la tête pour voir si j'ai gagné un peu de hauteur. J'ai gagné quelques centimètres mais pas assez pour voir suffisamment loin. Je ne vois pas de distorsion dans l'espace donc pas d'illusion visible et pas de Benedicth à l'horizon.

— Putain ! je peste en essayant de bouger ma jambe.

Je parviens finalement à la décaler en faisant un mouvement brusque. J'essaye de replacer ma jambe correctement afin d'être stable sur mes appuis mais mes mains glissent. Je lâche d'un seul coup les branches auxquelles je me raccrochais et m'écroule dans la terre dans un gémissement de douleur. Je peux sentir mon coccyx me lancer. Je porte ma main vers la source de ma douleur lorsqu'une voix inconnue m'interpelle.