Amour Paris : Le choix d'une vie

6. Dur réveil

Raphaël
J'ai tenté de conserver mon professionnalisme après le départ précipité de Chloé en continuant a discuter avec les collaborateurs que je n'avais pas encore salué depuis le début de soirée. J'ai ensuite passé une grande partie de mon temps a nettoyer le bureau de Samuel victime des rejets d'Harry puis participé au ménage/rangement du restaurant jusqu'à quatre heures avant de rentrer avec un Harry titubant. Je l'ai forcé à se doucher, fait avaler de quoi tenir la nuit et installé sur mon lit. J'ai fais de même pour ma part avant de m'installer dans mon lit kingsize. Harry ronflait déjà comme pas possible lorsque je me suis allongé au dessus des couvertures, mains derrière la tête, pensif. J'aurais pu l'installer dans la chambre d'amis mais il était préférable que je garde un œil sur lui au cas où une nouvelle envie de vomir lui prendrait en plein sommeil. J'ai tenté de m'endormir, pourtant physiquement exténué, mais ce fut impossible. Les derniers mots échangés avec Chloé tournaient en boucle dans ma tête. Je suis alors retourné au salon, j'ai allumé la télévision pour finir par m'endormir quarante minutes plus tard.

En ouvrant les yeux ce matin, ma première vision fut celle d'Harry allongé à mes côtés, la bouche grande ouverte, ronflant toujours comme un forcené avec un filet de bave tracé sur ma taie d'oreiller bleu nuit. Je crois bien m'être levé hier soir afin de regagner mon lit car le canapé ne me permettait de bouger à ma guise. J'ai profité de mon réveil plutôt matinal étant donné l'heure du coucher de la veille, pour aller faire un footing. Mon corps me disait non tandis que ma tête au contraire me priait de fuir cet appartement afin de faire sortir de mon corps toutes mauvaises toxines et tensions provoquées par ma soirée de la veille. J'ai couru une bonne heure, casquette vissée sur la tête, faisant fi de la pluie, déterminé a ne penser a rien. Une fois totalement KO a en cracher mes poumons, je suis passé rapidement par une boulangerie, bon hôte que je suis, afin d'acheter de quoi petit-déjeuner. En regagnant l'appartement je pensais trouver Harry dans le salon, mais que nenni, la belle au bois dormant dormait encore comme une marmotte.
Je suis désormais de retour, douché, vêtu d'une nouvelle tenue propre. J'ai déposé les viennoiseries sur ma table a manger et préparé du porridge aux flocons d'avoines avec les quelques fruits encore mangeable dans ma cuisine.

J'active ma machine Nespresso en m'étirant, courbaturé et la laisse faire son job pendant que je retourne à ma chambre avec une tasse de café en main. Je traverse la pièce encore plongée dans le noir et ouvre en grand les rideaux, laissant la vue sur un Paris grisonnant. J'active l'ouverture des fenêtres par la même occasion afin de laisser entrer de l'air frais.

- Debout la princesse !

Je me rapproche de mon lit et saisis ma couette qui recouvrait Harry en son entièreté et la lui enlève d'un geste, il vocifère dans un langage inconnu avant de tâtonner à l'aveugle le lit à la recherche de ce qui pourrait a nouveau le maintenir au chaud.

- Tiens.

Je lui dépose la tasse de café brûlante sur la table de chevet la plus proche de lui alors qu'il marmonne une phrase quasi inaudible dans sa barbe blonde.

- Il est quelle heure ...
- Onze heures. Debout !
- Relaaaax ...

Il se positionne sur le dos afin de me faire face et ouvre un seul œil avec grande difficulté.

- C'est pire que le camps militaire ici. 

J'attrape le jean, en bord de lit, dont il s'est dévêtu hier soir dans son sommeil et le lui balance pile au visage.

- Il y a de quoi manger dans le salon si tu as faim. j'annonce

Je sors de ma chambre en laissant la fenêtre grande ouverte afin que le vent glacial continue a s'engouffrer dans la pièce. Je lui dois bien ça après le bordel qu'il a foutu hier soir.