CHAPITRE 21 - Lumière lointaine

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Il était bientôt vingt heures.

J'étais parée d'une belle robe dos nu, et de talons aiguilles chromées. Mes cheveux étaient attachés en une longue queue de cheval, et mes oreilles arboraient deux pendentifs longs d'une dizaine de centimètres qui allongeaient mon cou.

Je misais tout sur cette soirée. J'en avais vue des vertes et des pas mûres ce jour-là. Voir les personnes qui m'étaient chères devenait une nécessité, si je voulais survivre à cette année scolaire éreintante.

Sans ressembler à une septuagénaire bourrée de cocaïne.

En attendant la venue de mon amant, je me dirigeai vers la fenêtre du salon. Mes talons frappaient le sol à chaque pas. Le seul son environnant que je pouvais entendre.

Lorsque j'arrivai devant la vitre, ce fut un réel spectacle que le paysage m'offrit. Je ne percevais rien à l'horizon : ni les autres immeubles, ni les arbres, ni les phares des voitures qui auraient dues longer la rue. Rien. Tout était plongé dans une obscurité infinie.

Je relevai la tête.

Seules des milliers d'étoiles brillaient dans le ciel. Un ciel si noir que je crus m'y perdre. Je m'abandonnai complètement à son étreinte. Les astres emplis de ferveur dansaient dans notre univers et me promettaient un moment d'extase ce soir-là.

TOC

TOC

TOC

Oh ! Il est déjà là !

Pas une seconde de retard !

Je me dirigeai vers la porte et ouvris à Nicolas.

Étrangement, nous avions déjà dîné chacun de notre côté. Ainsi, la surprise dont il m'avait parlé quelques heures plus tôt n'était sûrement pas culinaire. Je n'avais ingurgité que quelques feuilles de salade verte ainsi qu'une demie tomate et un crouton de pain. Je n'avais eu envie de guère plus.

— Bonsoir, Julia, me lança mon amant en me prenant dans ses bras, une étreinte qui éloigna toute pensée négative qui aurait pu gâcher ce moment.

— Bonsoir, Nicolas.

Il prit mon menton entre son pouce et son index, et releva ma tête pour déposer un doux baiser sur mes lèvres. Ce baiser était différent de ceux qu'ils me donnaient d'habitude : il était passionné. Étrangement passionné. Alors, prise de court, j'éloignai mon visage du sien.

— Quelle est cette ardeur qui vous embrase aujourd'hui, mon cher ? Le provoquai-je, d'humeur taquine.

Il ne répondit pas instantanément, et se contenta de me faire taire en attrapant mon visage des deux mains, et m'attira à lui. Mon corps se colla contre le sien. Quelque chose avait changé en lui : il était plus enflammé.

Et une fois qu'il sentit que je m'étais totalement abandonnée à mon propre désir, il relâcha mon visage, et dirigea ses doigts dans le creux de mon dos pour me rapprocher toujours plus de lui. Je sentais son érection contre mon bas-ventre. Les flots qui commençaient à se déchainer à l'intérieur de moi coulaient le long de mes cuisses. Mes muscles, de ma nuque à mes chevilles, se contractaient. Quand soudain, Nicolas éloigna ses lèvres des miennes et me laissa sur ma faim.

— Je t'ai dis que j'avais une surprise pour toi, me chuchota-t-il à l'oreille. Est-ce que tu veux la voir ?

Je fis mine d'hésiter en me frottant le menton quelques instants.

— Oui, bien sûr !

— Alors, viens ! Ne perdons pas de temps. Je veux profiter de toi le plus possible, ce soir !

OJOS OSCUROS Noir DésirWhere stories live. Discover now