Chapitre.15

143 16 2
                                    

Exiguë, et éclairée par une ampoule terne, la pièce était imprégnée
de l'odeur rance du carton humide et du métal oxydé, ce qui créait une atmosphère suffocante dans cet endroit qui semblait être le débarras de l'enseigne.

Logée près d'une étagère délabrée qui n'attendait qu'un petit pouce pour s'effondrer sous le poids du désordre, Liyana tremblait incessamment et le décor sinistre de cet endroit n'arrangeait en rien les choses.

La faible lueur vacillante de  l'ampoule dénudée jettait des ombres fantomatiques sur les murs crasseux, révélant des silhouettes floues de meubles abandonnés. Son réflexe fut de fermer les yeux en se répétant continuellement que ce n'était que des meubles, et pas des fantômes qui l'entouraient.

Son cœur ne cessait de battre face au bruit métallique des armes à feu qui se mêlaient à l'air chargé d'une tension palpable, transformant ainsi l'atmosphère en un tableau d'horreur où le moindre souffle semblait trahir sa présence vulnérable.

Il y eut d'autres coups de feu, suivit d'un dialecte russe avant qu'un silence assourdissant ne tombe dans le décor. Elle attendait, et elle avait peur. Les bribes de son passé revinrent dans sa tête, elle se souvint alors de la nuit qui avait changé sa vie.

Seul le bruit de sa respiration faisait écho dans la pièce. Elle déglutissait à chaque seconde, et se pinçait la lèvre face à l'attente dans laquelle elle s'était automatiquement mise après que le silence ait fait son entrée.

Alors même qu'elle essayait de sortir de sa torpeur, son sang se glaça et sa respiration s'accéléra violemment lorsqu'elle entendit des bruits de pas qui résonnaient comme une mélodie menaçante. Apeurée, Liyana se blottit encore plus près de l'étagère délabrée, retenant son souffle alors que chaque pas résonnait dans l'air étouffant.

-Non, murmura-t-elle d'une voix à peine audible lorsqu'un homme fit réellement son apparition devant la porte.

Sonné et en piteuse état, il ne tenait presque pas debout. Il avait du sang sur son vêtement, en particulier vers son le bas de son ventre, et le haut de sa poitrine, lui donnant l'impression qu'il avait reçu des balles à ses endroits précis. Mais il marchait quand même. Entretemps, dautres bruit de bas se faisait entendre, la confortant dans cette idée qu'il  y avait une autre personne qui le suivait.

Il tentait de faire quelques marches vers elle alors qu'elle ne bougeait pas, beaucoup trop effrayée. Il finit par s'écrouler après avoir toussé du sang sous les tressautements de la jeune femme qui retenait des larmes.

Le corps tremblant, elle resta figée alors que l'effondrement de l'un des braqueurs fut accompagné de la venue d'un autre homme, dont elle entendait que le bruit des chaussures.

Une ombre se dessina alors à l'entrée de la pièce, mais seul le vernis lustré des chaussures se dévoila.

Tétanisée, elle fixa ces chaussures comme des phares dans l'obscurité retenant sa respiration, le reste de l'homme restant invisible.

-No...non, je ne veux pas mourir, pitié pas maintenant! Se mit-elle à sangloter avant de s'arrêter lorsqu'elle découvrit le visage de son hôte qui avait toujours cet air sombre.

Il rentra pleinement dans la pièce, dissipant l'aura menaçante. Le soulagement traversa son visage tendu. Elle sniffa en fermant brièvement les yeux, n'ayant jamais été aussi soulagée de le revoir.

Imposant de stature, son visage acerbe s'harmonisait avec l'atmosphère glauque de l'endroit. Son charisme, semblable à une aura magnétique, persistait même dans ce débarras négligé. Malgré la tension initiale, il dégageait une présence singulière, mêlant le mystère et une assurance qui imprègnait la pièce d'une étrange fascination.

Dans L'antre Du RusseOnde histórias criam vida. Descubra agora