Mes deux meilleurs ennemis

13. Fuir ses pensées

Jade
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Il est 3h du matin, je n'arrive pas à dormir. Il ne quitte pas mon esprit.

Quand je suis sortie de mon état de dissociation, j'ai ressenti ce que je n'avais pas ressentie lorsqu'il était là.

La douleur des coups.

J'ai mal au corps.
Au crâne.
Au visage.

La racine de mes cheveux me brûle, j'ai l'impression qu'il me les tire encore.
Mon visage me lance.

Quand je me suis vue dans le miroir, j'ai découvert un visage tumefié et une lèvre ouverte.

Qu'est ce que c'est à côté de ce qu'il m'as déjà fait ?
Rien.

Alors j'ai mis de la glace dans l'espoir de dégonflé un peu.

Dans 4h, je dois me lever pour aller au lycée.
Maman va sûrement vouloir m'en empêcher mais même si je déteste y aller, je veux y aller.
J'ai besoin d'y aller.
Pour ne plus penser.
Pour ne plus le voir.
Pour fuir mes propres pensées.

Je me tourne et me retourne dans mon lit, je ne parvint pas à trouver le sommeil.
Alors je décide de me lever.

Je me rend à la cuisine pour me servir un verre d'eau. Mais en passant j'entend la télé dans le salon.
Alors je me dirige vers ma mère et m'assoie à côté d'elle.
Elle me regarde et je vois qu'elle hésite à me prendre dans ses bras.
Je me blottis contre elle et ses bras se referment délicatement autour de moi.
Mon corps se crispe légèrement.

Ce n'est que maman...

Je me laisse bercer par son odeur et fini par me détendre.

On ne parle pas. On se contente de se reconforter l'une l'autre en silence.
De toute façon aucun mots ne peux nous aider.

Petit à petit je me laisse glisser vers le sommeil.

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Quand je me réveille, je suis toujours blottie contre ma mère.
Le soleil est déjà haut dans le ciel.

9h30.

Putain je suis en retard !

Je me lève du canapé tout en faisant attention de ne pas réveiller ma mère.

Je me dirige rapidement vers la salle de bain pour me laver et m'habiller.

Maintenant que je suis en retard de toute façon, ça ne sert à rien de se dépêcher.

Je me regarde dans le miroir, mon visage est toujours gonflé. Un peu moins qu'hier soir mais bon.

Comment je fais pour cacher ça moi ?

J'essaye de réfléchir rapidement.

Si je met en foulard que je remonte un peu sur mon visage ?

C'est un peu nul comme idée mais c'est tout ce que j'ai !

Je me dirige vers ma chambre pour chercher un foulard.

Une fois trouvé j'essaye de m'arranger pour cacher mon visage jusqu'aux joues.

OK c'est complètement cramé...

Putain ai une idée stp Jade !

Je fouille dans ma chambre pour trouver une idée.

Je trouve rien...

Au pire j'ai qu'a dire que je me suis fait arracher les dents de sagesse ?

Bon aller c'est ma meilleur option !
Je met quand même le foulard dans l'espoir qu'avec un peu de chance personne ne remarquera.

Je vole une clémentine à la cuisine et part en direction de l'arrêt de bus.

○○○○

Bon je crois que c'est sûr, les gens vont s'en rendre compte.

Dans le bus, un vieux monsieur a passé son trajet à me dévisager.

J'entre dans le lycée en gardant la tête baissé. Et je me dirige vers mon cours.

Lorsque j'entre dans la classe en interrompant le cours, le prof s'arrête quelques instants pour me regarder avant de me demander de rejoindre ma place, et je ne me fais pas prié.
Je passe entre les rangées d'élèves en essayant de cacher au mieux mon visage.

Bon au vues des différentes réactions, je pense que c'est raté, entre les rires discrets, les regards insistants et les messes basses, je pense que je suis cramé.

Je m'assois sans prononcer un mot.

Tout ces regards posés sur moi me mettent très mal à l'aise.

J'essaye d'en faire abstractions mais je n'y arrive pas.

- BON VOUS VOULEZ MA PHOTO BANDE DE CONS ?

- Jade ! me reprimande le prof.

Je ne fait pas attention à sa remarque et enfuis ma tête dans mes bras.

Les élèves ont enfin daigner ne plus s'occuper de moi.

Sauf un, je sens son regard me brûler la peau.

Je relève la tête et croise son regard.

Esteban...

Qu'est ce qu'il veut lui ?

Son regard semble presque... inquiet ?

Je détourne mon regard de lui avant de replonger la tête dans mes bras. Cependant, je sens toujours son regard, il ne me lâche pas des yeux.

C'est bien la première fois qu'il m'accorde un tel regard...

Enfin... il y a aussi ce soir là devant le gymnase...