Mes deux meilleurs ennemis

17. Affronter ses peurs

Jade
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Je n'aurais pas du venir.
Tout me ramène à lui.
Je suis venue à ce match pour le fuir mais tout me le rappel.
Les bruits.
Les cris.
Les maillots.
Les paniers.
Tout.

Quelques secondes après le début du match, il est venu.
Pourtant, je sais qu'il n'est pas ici. C'est d'ailleurs pour ça que je suis venue. Mais je n'arrive pas à empêcher mon cerveau d'y penser. Je ne sais pas quoi faire.
J'ai était bien conne de penser que venir ici m'aiderai ! Alors oui, ça me permet de ne pas rentrer chez moi pour l'instant mais n'empêche que je serai obligé d'y retourner et il sera là, je le sais.

Je détourne mon regard vers Milan qui lui a l'air ravi d'être la. Il cri et applaudit à chaque occasion. Il se lève, saute. Il est heureux. Et je me demande si un jour j'aurai le droit d'être comme lui.
Il se tourne vers moi et son regard s'assombrit un peu.
Il me demande avec de l'inquiétude dans la voix :
- Ça va Jade ?

Sa question est sincère, ça ce voit. C'est pas une question en l'air comme tout ces gens qui font semblant d'être intéressé pour paraître poli.
Je le regarde en reprenant ma respiration avant de lui répondre :
- Oui, ça va j'ai juste la tête qui tourne un peu. Je reviens je vais au toilette.

Bon d'accord, moi je n'ai pas était honnête. Mais à quoi bon ? Qu'est ce que j'aurais bien pus lui dire ? "Non ça va pas, je suis venu ici pour fuir mon père qui m'as frappé toute ma vie sauf qu'il est basketteur et qu'il adorait me torturer avec tout ce qui lui passait sous la main et principalement du matériel de basket." Non, je ne pouvais définitivement pas lui dire ça.

- Tu veux que je t'accompagne ? me demande Milan soucieux.

- Non non t'inquiète ça va, c'est rien profite du match, j'arrive tout de suite.

Je me lève et je manque de tomber, mes jambes sont tremblantes, je ne l'avais même pas remarqué.

Y a du progrès.

Milan me regarde soucieux et je lui adresse un sourire accompagné d'un pouce en l'air.

- Jade t'es sûre que ça va ?

- Oui t'inquiète.

Je marche lentement pour ne pas tomber et réussit enfin à descendre des gradins. Lorsque je quitte le gymnase pour rejoindre les toilettes, j'ai l'impression qu'un poid vient de s'envoler. Des larmes coulent le long de mes joues. Je les essuie du revers de la main. En entrant dans les toilettes, je me dirige vers l'évier pour m'asperger d'un peu d'eau. Quand je relève la tête, je croise mon reflet dans le miroir.

Waw t'as une gueule de déterré ma pauvre.

Je soupire et m'essuie le visage.

Aller on y va. Je suis au gymnase. Il ne peut pas être là.

Je me motive intérieurement avant de me diriger de nouveau vers le gymnase.
Je veux le faire.
J'ai besoin de le faire.
Je veux être capable de regarder un match.
Ce n'est qu'un match !

Je marche d'un pas décidé jusqu'a la porte. Je m'arrête et prend une grande inspiration avant de rentrer.

Aller, je peux le faire.

Je rejoins Milan dans les gradins et m'installe de nouveau à côté de lui. Il tourne la tête vers moi avec un sourire en coin.

Qu'est ce qu'il a encore ?

- Ça va mieux ?

- Oui.

Je ne comprend pas trop le sourire qu'il affiche. Je réfléchis a comment le savoir et lui demande :
- Alors qu'est ce que j'ai raté ?

- Oh rien d'important t'inquiète !

Pendant qu'il dit ça, son sourire ne le lâche pas. J'ai bien l'impression qu'il s'est passé quelque chose mais je ne comprend pas pourquoi il ne me le dit pas.

- T'es bizarre Milan.

- Je sais t'es pas la première qui me le dit beauté.

Je lève les yeux au ciel avant de les reposer sur le terrain. Je cherche Esteban des yeux et je le vois, il a l'air frustré ou énerver je ne sais pas trop. Mais bon ça ce comprend, le score ne leur est pas favorable pour l'instant et c'est déjà bientôt la mi-temps.

J'essaie de comprendre tout ce qui passe sur le terrain mais j'avoue que je ne connais que très peu les règles de ce jeu.
Tout ce que je sais c'est que pour l'instant l'équipe d'Esteban perd !