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Chapitre 1

La porte était devant moi, l'entrée Dahlia. Ce n'était qu'un vestige d'une autoroute, avec parfois des nids de poule dus à l'usure au fil des décennies. Tout me paraissait si parfait, voire même que je croyais être dans un rêve ; seules les bourrasques de vent froid étaient dérangeantes. Je n'aurais jamais cru que j'allais me retrouver ici un jour. Un lieu que je voulais éviter à tout prix, Boston.

Une sirène retentit, des bruits de moteur se firent entendre, un homme cria d'une voix étranglée, sa fatigue pouvait s'entendre. À ce moment-là, j'étais si perdu dans mes pensées que cela me fit sursauter.

- ÉQUIPE SACRILÈGE 4 !!

Des camions militaires déboulèrent, ces camions étaient bien trop imposants à mon goût, un extérieur des plus brutaux, peints en noir, des jantes aux vitres. Une personne se tenait sur le toit de l'un des camions, sûrement la voix d'il y a quelques instants.

Je le vis l'espace d'une seconde avant qu'il ne disparaisse aussitôt de mon champ de vision. Un visage mal essuyé laissant voir des traces de sang séché, des cheveux en pagaille et des habits déchirés, les plaies dégoulinaient d'une manière si inquiétante qu'il était compliqué de croire qu'il était encore en vie. Je pensais tomber sur des bénévoles à un moment ou à un autre, mais jamais je n'aurais cru que cela allait se passer de cette manière.

"Boston, la ville où tous les rêves se réalisent", disent certains. Mais les paroles de mon frère étaient plus marquantes... Qu'est-ce que c'était encore ? "Derrière chaque rêve se trouve une part d'ombre" ou quelque chose comme ça ? Or, mon frère, bien trop poétique, a sûrement fait tout un baratin avec des phrases à rallonge.

- Madame ? Madame !Madame, vous m'entendez ?

J'étais complètement dans les vapes jusqu'à ce que le ton inquiet d'un jeune homme me rappelle à la réalité.

- Madame, vous allez bien ? Vous me semblez pâle. Je peux vous emmener au point santé si nécessaire.

Il me paraissait si jeune, peut-être une vingtaine d'années grand max, bien trop jeune pour garder l'une des portes principales.

- Merci de proposer, mais ça ira. J'ai par contre une question. Comment je fais pour pouvoir faire appel au bureau des disparus ?

Je secouai la tête pour refuser son offre et lui expliqua la raison de ma visite à Boston. Une légère brise se forma autour de sa main, laissant apparaître une brochure qu'il me tendit aussitôt.

- Voici pour vous, Madame. Sur cette brochure, vous trouverez toutes les démarches à suivre pour pouvoir ensuite faire appel au bureau, ainsi que le temps approximatif qu'elles vont vous prendre.

J'ouvris la brochure, seulement pour me figer sur place en voyant le temps que cela allait me prendre. Ah.

-Passez un agréable moment à Boston.

Me dit-il avec un sourire avant de me rediriger vers la file pour m'enregistrer.

- Donc, si les informations sont correctes, Anastasia Polskova, dans les environs de 27 ans, originaire de la côte nord d'Alaska, sans pouvoir ? Si vous ne possédez pas de date de naissance, alors ce sera la date du jour moins votre âge estimé, donc le 3 février 2120. Êtes-vous d'accord avec ces informations ?

Me posa une vieille dame à la peau fripée, son ton grinçant comme si tout ce qu'elle attendait était la fin de la journée. Elle lisait ma fiche avec un tel ennui que cela me mettait aussi de mauvaise humeur.

- Oui, Madame.