Chapitre 36

31 5 0
                                    


- J'aimerais appeler à la barre Monsieur Devain, annonce l'avocat de Julien.

Le père de Julien grave les trois marches bruyamment, et s'installe avec une grande fierté sur le siège.

Il regarde la cour avec un air de puissance. Il n'est pas du tout déstabilisé par les regards de la foule face à lui.

Après avoir balayé la foule de son air froid et intransigeant, il me fixe droit dans les yeux. Son regard change, et devient noir de rage.

- Monsieur Devain, vous êtes bien le chef de la police ? Demande l'avocat.

- C'est exact.

- Et vous êtes bien le père de Julien Devain ?

- Oui.

- Avez-vous déjà dissimulé ou caché des preuves ou des plaintes concernant votre fils ?

- Non. A part, quelques contraventions pour excès de vitesse. Mais qui ne le ferait pas pour son enfant ? Ricane-t-il.

La salle suit son rire.

Bon dieu, il a réussi à tous les amadouer ! Nous sommes fichus.

Voilà pourquoi j'avais si peur de lui. Il arrive à manipuler les autres comme bon lui semble. Ce n'est pas pour rien qu'il a réussi à obtenir ce poste haut placé. Il a su graisser les bonnes pattes, dire les bonnes choses.

Cependant, à mes yeux, il reste un flic pourri jusqu'à l'os. Je suis certaine qu'il cache quelque chose.

M. Whitters a déjà joué la majorité de ses cartes pour que le juge plaide en ma faveur, et j'ai peur que nous ne gagnions pas.

Adam n'est pas là aujourd'hui pour me soutenir. Rien d'étonnant vu comment je l'ai envoyé bouler hier soir.

Je regarde mon avocat avec désespoir plusieurs fois, mais il reste confiant. Il me fait même un clin d'œil, sans que les autres ne le voient.

L'avocat de Julien sourit de fierté, pensant qu'il a déjà gagné le procès. Dès que les deux adversaires se regardent, M. Whitters change de visage et prend un air déçu.

Je ne comprends pas tout de suite, jusqu'à ce que je me rende compte qu'il joue tout simplement un jeu face à lui. Il veut lui faire croire qu'il n'a plus de carte en main. Cependant, je discerne sur sa feuille, une ligne soulignée en gras.

Je me demande bien ce que ça peut être. Son écriture est tellement illisible que je pourrais croire qu'il est aussi médecin durant son temps libre.

- Ne t'inquiète pas, chuchote M.Whitters.

Il se lève, remets sa cravate droite, et appelle un témoin dont le nom m'est vaguement familier à la barre.

Lorsque je vois cette femme, prénommé Sarah, je la reconnais immédiatement. C'est mon ancienne voisine. Celle qui m'a recueilli lors de ma fuite de Julien !

- Mademoiselle Collins, merci d'être venue aujourd'hui.

- Je vous en prie, c'est normal, dit-elle avec un sourire franc.

- Pourquoi avez-vous recueilli ma cliente il y plus d'un an ?

- Elle était paniquée lorsque je suis sortie de mon appartement. Je me devais de l'aider.

- Et vous doutiez vous de ce qu'il se passait chez eux ?

- Un peu... avoue-t-elle avec peine. J'ai entendu plusieurs fois des cris, des bruits de fracas, et des supplices.

Passionnément à toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant