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 CHAPITRE SEIZE

— Mes talons cognent contre la dernière marche de l'escalier en verre nous menant à notre destination. Je remercie Gisele d'un hochement de tête alors qu'elle me lâche. J'observe la pièce et repère facilement Campos, debout la canne de golf à la main. Fénix est assit près des trois concurrents pour le poste. Du coin de l'œil je vois Gisele repartir. Je m'approche sereinement de Campos alors que son regard se pose sur moi avec satisfaction. Il pose sa quille de golf afin de tendre les bras vers moi avec une exclamation de ravissement. Je m'avance avec un sourire timide qui cache mon malaise à chaque rencontre. 

— Je savais qu'elle t'irais à merveille ! Ma petite Sienna !

Il me tend sa main lorsque je ne suis qu'à quelques pas de lui, il emprisonne ma main dans la sienne lorsque j'y glisse mes doigts. Gisele revient à ce moment, Campos jette un regard vers l'arrivant, puis reporte son attention sur moi ; lâchant ma main dans la sienne, il la pose aux creux de mes reins et me plaque contre lui sans précipitation avec un chuchotement contre mon oreille.   

— Tu es ravissante. 

Un sourire se voulant heureux se glisse sur mon visage et semble le contenter lorsqu'il s'adresse enfin aux concurrents, je me tourne légèrement vers eux, toujours plaquée contre Campos. Mon regard se fige sur Brian. Face à moi, quatre concurrents nous font face, mon esprit chavire lorsque je reconnait clairement Dominic et Brian. Les deux autres concurrents ont disparus dans mon esprit laissant place aux deux reliques d'il y a cinq ans. Un flic et un ancien détenu. Mon sourire flanche rapidement mais je me force à garder un visage cordial alors que Campos leurs expliques la situations. Je sens les regards de certaines personnes sur moi, mais essaye de ne pas y faire attention et me focalise sur les paroles de Campos. 

— Un homme qui fait pas décoller le compte tour uniquement en ligne droite, mais qui pousse dans les zones où personne oserait aller. Un vrai pilote. 

Un léger silence prend place avant que la voix de Dominic résonne sèchement. Mon regard se pose sur lui au même titre que les personnes dans la pièce. 

— Et on roule pour quoi ? 

Campos ne s'en démet pas et répond rapidement, n'aimant pas être remis en question. 

— Pour l'argent, Braga paye c'est le principal. 

— Vous voulez des vrais pilotes, vous dites ? Un pilote digne de ce nom sait ce qui monte dans sa caisse. 

La réplique de Dominic créé une tension, Braga pose son regard sur moi, essayant de se calmer. Fénix quant à lui se lève pour faire face à Toretto. Il est visiblement énervé par le comportement hautain de Dominic. 

Hola, le pilote digne de ce nom. Y'a personne qui te forces à courir. 

Dom se tourne vers lui avec condescendance. 

— T'es le boss ? Je me fatigue à lui parler pour rien ?

Une grimace se forme sur le visage de Fénix, il semble prêt à lui sauter à la gorge. Du coin de l'œil je vois Brian sourire, quant à Campos, il retire sa main de mon dos et reprend sa canne de golf afin de reprendre son jeu. Fénix réplique face à l'attitude de Dom.

— J'ai l'air d'être le boss ? 

Je me tourne vers Campos sachant qu'il n'aime pas les disputes et les remises en question sur son business, il va vite réagir. Il ne tarde pas. 

— Papy, mon job s'est de trouver les meilleurs conducteurs, basta. Celui qui gagne la course est tuyauté, bueno

Gisele s'avance vers les conducteurs et distribue une petite tablette électronique. Mon regard suis les mouvements de Gisele pendant que Campos s'installe pour continuer sa partie de Golf qui a été interrompue. Je recule d'un pas et croise mes mains entre elles. Mon regard croise furtivement celui de Dominic, je détourne le regard immédiatement. Je ne veux pas le voir, et je n'en ai pas le droit. Je regarde Campos se préparer pendant que la tension entre Dominic et Fénix est à son comble. Il est facile de deviner que Fénix regarde hautainement Dom, avec une grimace des plus hideuses. Il me la faite également lorsque je suis arrivée. Les dernières paroles avec Campos sont échangées et les conducteurs se dirigent vers leurs véhicules. A travers le terrains de Golf en verre, nous voyons tout ce qu'il se passe en dessus, notamment les véhicules des conducteurs. 

Les bras droits de Campos s'avancent afin de regarder les concurrents s'installer, près à prendre la route. Je me tourne vers Campos, connaissant son caractère depuis seulement quelques jours, j'ai des doutes sur ses pensées, mais une seule chose est évidente pour moi. 

— Tu l'aimes bien, non ?

Campos pose son regard sur moi, me sourit et attrape rapidement mon poignet afin de me rapprocher de lui. 

— Tu as très bien deviné. 

Les voitures démarrent. 

Au bout de quelques minutes, alors que Campos termine sa partie de golf, Gisele annonce que les premières voitures arrivent dans quelques instants. Je me lève de mon siège et attend sagement Campos pour que l'on puisse descendre voir le victorieux gagnant. Gisele nous mène vers la ligne d'arrivée déjà entourée de monde, cela me rappelle le premier rodéo sur lequel j'ai rencontré Dominic. La main de Campos se place entre mes deux omoplates et me pousse à le suivre. Un sourire simple dresse le coin de mes lèvres. Les visages se tournent vers nous avec honneur et nous rejoignons Fénix posté contre le capot de sa voiture. 

Les cris fusent de toutes les parts quand une voiture grise dépasse la ligne d'arrivée et se poste devant nous avec un dérapage, à travers la portière, mon regard identifie rapidement Dominic au volant. Sans surprise, il a prit la tête de la course. Fénix se réjouit bizarrement de la victoire du conducteur et se précipite vers lui lorsque Dominic sort de sa voiture. 

Campos m'ordonne de rester ici, pendant qu'il s'élance avec Gisele vers le nouveau chauffeur de la prochaine garnison. Les rire emplissent l'espace et mon regard passe de Brian, qui a perdu et rejoint furieusement sa voiture, à Dom droit et fière qui fait face aux bras droits de Braga. Je laisse mon regard se balader sur lui. Après toutes ses années, il n'a pas changé. Son apparence est exactement la même qu'il y a cinq ans, grand et musclé au visage fermé. Cette pensée me fait sourire intérieurement, mais fut interrompue par le regard de Dom croisant le mien ; je ne détourne pas le regard contrairement à tout à l'heure, et l'affronte. D'aussi loin, je ne distingue pas grand chose à part de la curiosité. 

Une main sur mon épaule me surprend et m'oblige à me retourner tout en rompant le contact visuel avec Dominic. Un homme de Campos m'ordonne de le suivre afin de repartir vers mes quartiers finaux, une chambre luxueuse que m'a prêté Campos à mon arrivée, dans le bâtiment où il loge également comme ses coéquipiers. 

La carrure de l'homme laisse assez d'espace entre la foule afin que je parvienne à le suivre de près et de la traverser à mon tour, sur ses pas. Le trajet est rapide et ma fatigue ne cesse de grimper. Les jours précédents m'ont épuisées, ces soirées à garder un sourire de poufiasse me laisse un goût amère pendant que je dois obtempérer aux moindres demandes de Campos. Je suis fatiguée. 

Dans la soirée, Campos entre dans ma chambre sans s'excuser pour son intrusion, il me prévient que le lendemain, je devrait venir avec lui lors d'une fête. Je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit qu'il est déjà partit. Assise en tailleur en nuisette sur mon lit à baldaquin, il n'y a pas fait attention, bien. Il n'a pas dû également voir les papiers éparpillés sur ma couette, très bien. 

𝐃𝐀𝐘𝐁𝐑𝐄𝐀𝐊 , dominic torettoWhere stories live. Discover now