Our Last Revenge

1. HEATHER

PRÉ-NDA : so happy to see you (again) !! have a good time 🫶🏼⭐️

Le bruit de griffes tirant sur ma couette me tire de mon sommeil bien plus tôt que prévu.

Maia miaule et se retourne vers moi avec un semblant de regard bienveillant. Elle s'approche doucement de moi et frotte sa joue contre ma taille dans un léger miaulement.

Elle est adorable. Je n'aime d'habitude pas les chats, pour ne pas dire que je les déteste, mais quand elle s'est pointée au rebord de ma fenêtre l'hiver dernier, grelottante, maigre, et frigorifiée, je n'ai pas pu résister.

Mon regard se porte inlassablement sur mon réveil afin de connaître mon score du jour: 4h37 de sommeil. Il y a du progrès.

Je sors de mon lit à reculons, en bronchant et en examinant Manhattan à travers ma fenêtre. La ville est pour une fois calme, chose très rare, et n'est pas encore réveillée.

Je me réjouis donc de pouvoir profiter du silence de New York avant de démarrer ma journée.

D'ordinaire, le bruit me distrait, me permet de penser à autre chose, en entendant les ragots de la ville, mais je me contenterai du son de ma playlist pour ce matin.

J'enfile un legging gris, une brassière et un pull assorti pour aller courir.

Pour certaines personnes, courir peut être synonyme d'effort mais c'est pour moi un véritable échappatoire. Il me permet d'évacuer les émotions et les pensées encombrantes de mon esprit.

Chaque foulée que je fais est un pas de plus vers la guérison.

Mes longs cheveux blonds se forment en une sorte de chignon, dégageant deux larges mèches sur le devant de mon front. Je noue ensuite mes lacets puis jette un bref regard à mon reflet avant de quitter ma chambre universitaire.

Je ne peux qu'y faire le même constat que tous les autres jours, mon visage est pâle, mon regard est vide, et mon corps est pour moi une réelle torture à regarder.

Un début de journée maussade mais quotidien, en somme.

La porte claquée et les escaliers dévalés, je me dirige vers le Washington Square Park en trottinant, où seuls les phares des quelques voitures présentes éclairent l'avenue. 

La lumière du jour se révèle et se fraye un chemin à travers les arbres de l'allée où je me dirige.

J'entrevois un Columbus au loin et ne réfléchis pas à deux fois.

L'atmosphère de New York m'a tout de suite séduite, ses buildings, ses parcs, ses boutiques, c'est une ville des plus agréables, mais je dois avouer que ce qui m'a surtout séduit, ce sont ses Columbus.

Je me précipite alors vers le café, impatiente que mon corps puisse recevoir son breuvage quotidien.

Je commande mon traditionnel pumpkin spice latte, règle la caissière et sors de la boutique.

Mes actions sont automatiques et je ne réfléchis pas à ce que je fais, peu consciente de ce qui va se produire.

A peine ai-je le temps de faire quelques pas et de poser mes lèvres rouges sur le bord du récipient que je reçois un coup vif et brusque dans les côtes.

Mon gobelet en carton tombe à mes pieds et renverse tout son contenu à même les pavés.

Joder.

Je me redresse vers l'homme qui vient de ruiner ma vie.

Mon regard est pour le moins glacial mais il me rend de son côté un regard plutôt amusé, accompagné d'un rictus.