27. Promesse

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Anakin Spencer.

La douleur est éphémère.

Car quand elle rentre en toi, qu'elle prend possession de ton corps, quand ton âme se vide de pensée cohérente tu ne sais plus quand et tu as mal.

Je sais ce que ça fait, donc je sais parfaitement que ça ne la tuera pas.

Du moins pas physiquement.

Mon sang coule de mes phalanges et se noie dans le cuir de la voiture quand j'ouvre la portière de l'intérieur.

Artémis tourne sa tête vers moi mais le masque que j'ai mis sur mon cœur me protégera.

Elle sort de la voiture, je n'ai pas besoin de lui dire. Le vent et la pluie viennent mouiller ses cheveux et ses joues.

Où peut-être est-ce des larmes.

Elle a de la chance qu'il pleuve quand le sel ruisselle sur ses joues. Moi, si la pluie n'avait pas noyé mes larmes je pouvais déjà commencer à enlever mon tee-shirt.

Elle ne connaît rien de cette douleur la. Celle où ton corps ne réagit même plus, où tu le laisse faire parce que tu n'a plus de force de te battre.

Que ton cœur accepte son sort.

Je l'observe, mon flingue contre sa tempe.

- Tu me donnes envie de vomir, lâche-t-elle avec amertume.

Un sourire se peint sur mon visage, j'aime bien cette fille.

- Parce que je te pointe de mon flingue ? Lui demandais-je dans un souffle.

Elle rigole nerveusement avant de hocher négativement la tête.

- Parce que tu négliges tes propres mots.

Je fronce les sourcils.

Je n'aime pas quand elle commence à parler de cette manière. Je n'aime pas sa capacité à jouer avec les mots.

Elle connait la vrai valeur des lettres.

Elle sait qu'ils représentent une arme.

- Tu ne me ferais jamais mal physiquement. Pourtant j'ai des bouts de verre dans le bras ? Tu m'inclus dans tes missions. Mais tu ne me dis qu'une partie du plan ? Tu m'appelles beauté. Pourtant tu m'utilises quand bon te semble ? Tu me dis vouloir t'excuser. Mais tu joues de moi ? Tu est un menteur doublé d'un lâche et après avoir tué tu oses encore relever la tête ?

Je n'aime pas quand la réalité m'est dite avec franchise. Je n'aime pas qu'elle blesse mon égo ainsi.

Je hais voir son sang couler des entailles de son bras. Je déteste imaginer le monstre que je représente. Je ne supporte pas de savoir que pour elle je suis un de ces nombreux hommes sans dignité, je ne supporte pas de savoir qu'elle me croit capable de lui faire du mal

- Je me tuerais si je pouvais, chérie.

- Je voudrais que tu souffres, me répond-elle.

- Je ne connais que trop bien la souffrance, lui avouais-je.

Elle relève la tête vers moi, et me fixe de ses puissants yeux marrons.

- Non, je veux que tu t'en veuilles. Je veux que les remords te prennent et t'empêchent de dormir. Je veux que tu saches pertinemment au fond de toi que tu es le seul fautif de quelque chose d'horrible.

Mon esprit se vide, mon cœur n'apprécie pas l'entaille. Je me défaits brusquement d'elle, le flingue tombant dans un bruit sourd sur le sol trempé.

𝐇𝐔𝐃𝐒𝐎𝐍 - tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant