Chapitre 7- Vert comme...

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3 Octobre, chambre 202

Coopa de Kiraw retentit à fond par les haut-parleurs de mon téléphone. L'esprit embrumé, j'allonge mon bras en direction de la table de nuit afin d'éteindre ce maudit réveil. Après de longues secondes à tâtonner à sa recherche, je parviens enfin à appuyer sur le bouton rouge, les yeux toujours fermés. Le cours de maths ne me donne guère envie de me lever de mon lit. L'idée de passer une journée de plus avec des gens terriblement ennuyants non plus. De faibles rayons de soleils traversent les rideaux, illuminant la pièce. Oh et puis merde, je peux bien dormir encore vingt minutes, Allianna n'a pas besoin de moi pour se préparer. J'entend d'ici son cœur battre lentement, signe qu'elle va bien. Je me renfonce confortablement dans mes couettes... et me rendort aussitôt.

"And i like to get my mulla, my brother is a shooter" C'est pas possible, pas moyen de dormir sans être dérangée ! Je l'avais pourtant éteint ! Enervée, je fracasse l'appareil au sol qui se brise en petits morceaux au pied du mur. Il faudrait que je songe à contrôler mes pulsions un de ces quatre.. Enfin, on est mercredi, j'irai en chercher un nouveau au Milano Phone rendre visite à ce bon vieux Mattia. Je m'extirpe du lit, m'étire puis rentre dans la salle de bain sans faire attention à ma tête endormie qui reflète dans les nombreux miroirs et asperge mon visage d'eau brûlante. La nuit a encore une fois été agitée, mais différemment de d'habitude cette fois ci. Comme si... comme si j'étais en manque de quelque chose. L'horloge murale attire mon attention: il est 8h17, le cours à commencé depuis presque vingt minutes. Si déjà je suis en retard alors autant sécher. Tout en me brossant les dents, je cherche une tenue propre à porter. Un sweatshirt avec un jean noir, basique et efficace. Comme moi.

Après avoir "emprunté" les restes du petit-déjeuner dans une réserve, je sors du château en faisant attention de ne croiser aucun professeur et me dirige vers un petit bâtiment supposé être la bibliothèque. Le soleil brille fort pour un mois d'automne, en revanche il fait froid, trop froid. Le feu est un bien bel avantage mais il fallait que je sois aussi résistante aux basses températures qu'une flamme sous cloche. Je stoppe devant une porte du style gothique ornée de fresques dorées. Eum, ce n'est pas un peu trop petit pour une bibliothèque ? Ma main s'avance pour soulever le gros loquet lorsque celle-ci s'ouvre toute seule et qu'une musique guillerette en sort. Qu'est ce que c'est que ce dél...

Oh. Bordel. Si je m'attendais à ça. L'expression "comme par magie" aurait été parfaite pour décrire ce que j'ai sous les yeux. Ces quatre murs renferment des milliers de livres sur pleins d'étages, décorés de fleurs et de plantes dans tous les coins et recoins de la salle. Le plafond n'est pas visible, les murs sont façonnés sur des centaines et des centaines de mètres, c'est impressionnant. Un arbre époustouflant capte toute l'attention de cette pièce : lui aussi est immense, j'ai beau plisser les yeux, je n'en aperçois pas la cime. Fait étrange : des fenêtres semblent moulées sur son tronc, ainsi qu'une porte jaune poussin et un petit balcon rose. Les feuilles sont resplendissantes de vie. A gauche, il y a une petite cheminée de pierres brunes accompagnée de poufs de toutes les couleurs possibles sauf le noir. Certains meubles regorgent de récipients emplis de mélanges hasardeux, d'autres d'objets insolites.

- Oh ! Bonjour mon chou ! Je ne t'avais pas entendue entrer ! s'exclame une voix à la fois douce mais aiguë.

Je fais volte face pour découvrir une femme d'une trentaine d'années, les cheveux roses pourpre.

- Je m'appelle Giselle Tonio, mais appelle moi Giselle je t'en prie ! C'est la première fois que tu viens n'est ce pas ? Impressionnant tu as vu, c'est moi qui ai choisi les couleurs. Les autres profs voulaient du marron ou du gris- elle frissonne- ils n'ont aucun goût ni aucun style. Peuh ! Leurs salles de classes ressemblent aux grottes des Humpies , ils n'ont pas leur mot à dire sur ma bibliothèque !

Le destin de RozaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant