Epilogue - Partie 2

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Ce qui se passait entre nous demeurait fragile et précieux, je le savais. Je le cernais suffisamment pour deviner qu'il n'accordait pas sa confiance facilement et lui-même était troublé de baisser si aisément sa garde en ma présence. Je ne le laissais pas indifférent, je pouvais en mettre ma main à couper. Il y avait des regards qui ne trompaient pas.

En apprenant, le lendemain soir, que nous faisions tous les deux partie des cinq candidats retenus, Micha me sauta au cou de bonheur, avant de reculer d'un air gêné quelques instants plus tard. Deux minutes après, il m'invitait au resto pour fêter notre double victoire.

À peine avions-nous été acceptés que nous devions immédiatement rejoindre les rangs de la Compagnie. Notre amitié se solidifiait, je le voyais plus détendu, plus souriant. Sans nous concerter, nous nous étions mis à nous attendre mutuellement pour rentrer et partir ensemble au travail. Comme moi, il ne semblait pas vraiment pressé de se trouver un autre logis.

Et plus les jours s'écoulaient, plus je tombais et retombais amoureux. Je finis par lui confier mes sentiments à son égard, préférant me montrer franc avec lui, mais en m'empressant d'ajouter que je ne souhaitais pas le forcer à quoi que ce soit. Amis, ça m'allait aussi très bien. En retour, surfant sur ma franchise, il m'avoua n'avoir jamais eu de petit copain, encore moins de petite copine, de toute sa vie et qu'il n'était pas tout à fait sûr de vouloir se lancer dans une relation amoureuse. L'idée lui faisait un peu peur. Néanmoins, il m'avait demandé de lui accorder un peu de temps pour réfléchir et m'avait laissé la porte ouverte sans réelle réticence. Si je lui effleurai la main sur le trajet, il rougissait mais ne la retirait pas. Parfois, il venait nouer ses doigts aux miens et paraissait cogiter sur ce simple geste. Je ne prenais jamais ces moments pour acquis, je lui laissais le temps dont il avait besoin.

Quelques semaines plus tard, pour la Saint-Valentin, je l'invitai au restaurant et lui offris des fleurs. Qu'il soit mon ami ou mon petit ami m'importait peu, je voulais au moins célébrer notre amitié et lui faire plaisir. Je tenais à ce mignon blondinet et je désirais lui prouver qu'il pouvait compter sur moi. Sa solitude me frappait fréquemment. Il n'appelait pas souvent sa famille, pour ne pas dire jamais et ne paraissait pas avoir d'amis de Montpellier, en dehors de son ancienne prof de danse qui prenait de ses nouvelles. Dans la Compagnie, il avait du mal à aller spontanément vers nos camarades. Beaucoup plus à l'aise socialement que lui, je l'aidais à s'intégrer, lentement mais sûrement. Ce jour de Saint-Valentin, j'étais bien loin de m'imaginer qu'il allait finalement accepter de sortir avec moi. Ses lèvres sur les miennes étaient une sensation délectable. Un contact capable de me faire rugir le cœur en toutes circonstances.

Nous avions pris notre temps, sans brusquer les choses.

Nous nous adaptions au rythme de la Compagnie, il parvenait petit à petit à se lier d'amitié avec les autres et la lueur de tristesse dans ses yeux disparaissait progressivement. Pour un sensible comme lui, c'était beaucoup d'évènements à encaisser en peu de temps.

Il commençait également à s'attarder de plus en plus, le soir, à mes côtés. Toujours dans nos studios d'hôtel, nous passions presque toutes nos soirées ensemble à bavarder, répéter, jouer à des jeux de société ou encore à regarder un film sur nos ordinateurs. Il cherchait mon contact, mais je le sentais très indécis à l'idée d'aller au-delà des simples baisers. Tout avançait très progressivement et patienter ne me dérangeait pas. Il m'était trop précieux pour que je prenne le risque de le pousser dans ses retranchements et que je le fasse fuir à tire-d'aile. Surtout que quand il prenait une décision et franchissait un cap, il ne pédalait jamais en arrière. Après notre premier baiser, Micha ne chercha pas à reculer et s'investit, à son rythme, dans notre couple. Et lorsque je lui annonçai mon projet commencer à me trouver un vrai appartement, il me demanda, tout doucement et timidement, si nous pouvions prendre un logement ensemble. La proposition ne sortait pas d'un coup de tête, il réfléchissait déjà depuis un moment à cette éventualité. Là encore, il ne fut pas le dernier à participer à la recherche de notre chez nous.

Une Étoile pour Noël - MxM [Terminée]Where stories live. Discover now