Lumière et ténèbres - tome 2 - Emma (premier jet)

Chapitre 9: Sauvetage

!!! Attention violence !!! Chapitre qui peut-être difficile à lire.

Samaël

Avant d'abandonner ma fausse captive aux mains des deux gardes, je lui envoie un message par transmission de pensées.

- Occupe-toi des deux guignols. Fais-en ce que tu veux. Mais sois discrète. Évite de nous faire repérer.

La lueur de sadisme que j'aperçois dans ses yeux ne laisse aucun doute. Elle va les massacrer. Et c'est le cadet de mes soucis. Ils sont responsables de leur sort. Ceci dit, je n'aimerais pas être à leur place... Sarely est connue dans mon royaume pour être extrêmement féroce. Elle n'a aucune pitié.

Pour maintenir les apparences, je la pousse sans ménagement. Les deux porcs l'accueillent à bras ouverts. L'expression qu'ils affichent est claire. Ils s'imaginent déjà tous les trucs dégueulasses qu'ils vont la forcer à faire. S'ils savaient à quel point ils sont en danger, ils feraient moins les malins. Il faudra que je me fasse pardonner de l'avoir bousculée. Mais je ne devrais pas avoir trop de mal à trouver comment la satisfaire. C'est une succube. Un démon qui séduit les hommes dans leur sommeil pour obtenir des faveurs charnelles avant de les déchiqueter. Puisqu'elle aime ça, une nuit de sexe intense devrait lui permettre d'oublier mon geste.

Lorsque je m'engage sur le seuil du container, ils sont déjà en train de se décider pour savoir lequel abusera d'elle en premier. Bon courage les mecs... Si vous posez vos mains sur elle, il ne vous restera que quelques secondes à vivre...

Je ne me préoccupe plus de ce qui se passe à l'extérieur et j'avance précautionneusement. Quelques instants plus tôt, je croyais qu'il n'y avait que des femmes. Je me suis trompé. J'aperçois aussi de très jeunes hommes. J'ai affaire à un réseau bien plus important que je ne le pensais.

Tout le monde me redoute. Je suis réputé pour être un monstre sans cœur. Mais à la vue de toutes ces vies brisées, j'ai de la pitié. Et bien que je n'aie pas pour habitude de m'appesantir, cette fois, je me questionne. Comment vont faire toutes ces personnes pour se reconstruire après avoir subi un tel traumatisme ? Je projetai de sauver uniquement Emma. Mais il faut que je me rende à l'évidence, je ne peux pas abandonner les victimes.

Je remarque que ceux qui possèdent encore la force de bouger vont se plaquer contre la paroi métallique. Les autres s'empressent de se pousser de ma trajectoire. Ils doivent me prendre pour l'une des ordures qui les ont amenés ici. Mon visage est crispé et mes yeux reflètent tout ce que j'envisage d'infliger aux fils de chiens qui osent faire le commerce d'êtres humains. J'ai les poings serrés et le dos droit. Je transpire l'envie de tuer. Mes pulsions meurtrières refont surface. Je sens la tension monter en moi au fur et à mesure que je progresse vers Emma. Pas étonnant que je fasse peur à tous ces pauvres gens. Je boue de fureur. L'énergie que je renvoie est palpable. Lourde. Vibrante de dangerosité. Tous mes muscles sont crispés.

Mon cheminement s'apparente à un parcours d'obstacles. Je dois éviter de marcher sur les corps inertes, allongés contre la taule, drogués pour être plus dociles. De part et d'autre, il y a des bassines. J'imagine qu'elles sont là pour que les prisonniers puissent se soulager. Seulement, la plupart sont retournées. Déversant tout leur contenu sur le sol. Ceux dont la volonté est plus difficile à briser ont préféré se retenir d'aller faire leurs besoins dans ce truc immonde. Mais ça doit faire plusieurs jours qu'ils sont piégés ici, car même les plus téméraires ont fini par s'oublier et ont souillé leurs vêtements. Leurs bourreaux ont réussi à anéantir les derniers vestiges de leur dignité.

Au premier regard, toutes ces personnes n'ont plus rien d'humain. Ils me font penser à des bêtes sauvages que l'on a capturées et maintenues dans la pénombre. Terrifiés par ce que la lumière leur laisse apercevoir et redoutant la violence, ils se tassent tous dans un coin, cherchant à se cacher au premier mouvement qu'ils perçoivent. La clarté agresse leurs yeux plongés trop longtemps dans le noir.