Louis compte les jours depuis qu'il a déposé sa candidature au Conservatoire de Paris. Grand passionné de danse, il a bien l'intention de mettre à profit les vacances d'été pour se perfectionner et atteindre le niveau de ses idoles.
Malheureusement...
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J'aurais aimé vous dire que notre amour a résisté, que mes heures de cours et les nouveaux amis que je me suis faits n'ont pas étiolé nos messages. On s'est progressivement éloigné, je ne décrochais plus systématiquement quand il m'appelait, il voyait mes SMS sans y répondre. La distance n'était pas insurmontable, mais les plans annulés au dernier moment, les examens surprises, ont fini par nous lasser et nous faire plus de mal que de bien. Lorsque nous avons rompu, cela s'est fait dans la douceur. Je me souviens de sa voix étranglée au téléphone, de son souffle au bord du précipice et de ses mots.
« Il faut que je te libère, Louis. On n'arrive pas à faire grandir notre relation, tu ferais mieux de te concentrer sur tes études. »
Je me souviens aussi de mes larmes, résignées et silencieuses. J'avais juste hoché la tête, ce qui était stupide parce qu'il ne pouvait pas le voir. Mais je ne faisais pas confiance à ma voix pour ne pas flancher. Alors j'ai dit oui, j'ai raccroché, et j'ai pleuré tout mon saoul. C'était il y a sept mois.
— Louis ! Tu viens ? On doit y aller !
Chloé me sort de la torpeur alors que je range mes affaires. Les cours m'ont épuisé, et je n'ai qu'une envie, c'est de rentrer chez moi, mais nous avons promis de rejoindre notre groupe d'amis pour aller boire un café -sans sucre ni aucune calorie-. La joie qui s'est ancrée en moi quand j'ai compris que j'étais pris au conservatoire ne s'est jamais essoufflée, et lorsque je l'ai découvert à l'époque, j'avais pu partager la nouvelle avec Harry. Depuis, je m'extasie seul des nouveaux apprentissages qui me sont enseignés.
— Tu me laisses passer sous la douche d'abord ? je rigole.
Chloé trépigne, fait la moue, mais accepte. La raison pour laquelle elle est survoltée d'aller boire un café tient en un seul nom : Jérémy. C'est un deuxième année, dont elle s'est très vite éprise. Nous avons chacun des parrains et des marraines qui s'occupent de notre bonne intégration au conservatoire, qui répondent à nos questions jour et nuit. Disons que Jéremy remplit son rôle à la perfection, en plus d'être beau garçon.
— Ok, mais tu as exactement 10 minutes !
— Oui, oui, tyran Chloé !
🌊
Pendant le petit laps de temps où je n'ai pas Chloé sur le dos, ma mère m'appelle et je décroche immédiatement. Avant de monter sur Paris, je m'étais promis de toujours venir la voir pendant mes week-ends. Mais voilà, la vie estudiantine m'a happé, les soirées se sont enchaînées, et j'ai voulu profiter de ma liberté. Je me console en me disant qu'elle s'est trouvé une bonne compagnie avec son nouveau compagnon, Bill.
— Coucou, maman, tout va bien ?
— Oui ça va mon chéri, tu nous manques, tu sais.
— Ah bon, ce n'est pas ce que j'ai cru voir sur les photos que vous avez partagé sur Facebook avec Bill.
