00 - 𝐏𝐫𝐨𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞.

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Certaines âmes ne sont pas censées vagabonder parmi les autres. Celles qui sont les plus impures aiment condamner les plus pures ; même si elles se rendent compte de la limite qu'elles viennent de franchir.

   Mais entre la sainteté d'esprit et la perversion de l'âme, il n'y a que l'Homme.

   Et le paraître a toujours primé sur l'être. Car inconsciemment on associe la première chose qu'on voit de quelqu'un, à l'ensemble de sa personne.
   Car l'entièreté d'un individu ne peut pas être retranscrit sur son extérieur. Mais la seule partie représentée sur son extérieur peut être confondue comme l'entièreté de son intérieur.

   Qu'importe la représentation que vous ferez de vos pairs, elle ne sera jamais complète, jamais réelle. Ne vous fiez pas entièrement à l'innocente image que vous pourriez avoir de quelqu'un. Les Hommes cachent leur nature, autant que les mots cachent leur atrocité.

   Car errer clandestinement à travers les âmes pures, c'est l'inévitable préoccupation des maudits qui savent se dissimuler. De ces âmes maudites, juste l'aigreur et la déloyauté sont remarquables, sans être explicables. Nuire aux âmes qui les entourent, les pervertir et les réduire en ce qu'elles sont ; voilà ces âmes.
   Une âme innocente pardonne, jusqu'à devenir ce qu'elle n'a jamais voulu être. Ces esprits qui sont à la base dénués de toutes émotions et sentiments néfastes, sont vite influençables. Ainsi, elles se font rares, douces, fragiles et rares. Différentes, il n'y a pas d'issue, aucun moyen de ne pas se faire abêtir par leurs contraires. Car la rencontre entre ces deux parangons totalement opposés, contamine leur caractère sain, et les font sombrer.

   Car une collision entre deux individus, différenciés par leur béatitude, peut coûter la conscience d'un des deux. Car n'importe quelle rencontre peut amorcer des pertes, autant que la mort.

   Moi, j'ai été contaminée. Lui, est la source de ma contamination. Mon âme s'est égarée avec la sienne, alors qu'elle était censée être pure. Son âme ne s'est pas restreinte, et m'a recouvert de sa noirceur.
   Et ça a causé ma perte, aussi bien que la sienne.

   Mais la mort est bien mieux que ce semblant de vie que la vie t'apporte, car mourir est bien mieux que ce qui survient, bien mieux que la lutte pour un semblant de vie.

   Au final, plus j'y pense, plus je me rends compte que Noël, comme toutes les autres fêtes, n'a plus la même importance qu'avant. Une jour si spécial est un jour devenu un jour si banal, sans que je ne m'en aperçoive. Et plus j'y pense encore, plus je me rends aussi compte que je n'ai pas ma place sur cette chaise, à cette table avec ce qu'est censé être ma famille.

   Que fais-je parmi ces pantins dont l'hypocrisie trace le destin ?

   Ma grande sœur s'efforce de rigoler avec notre mère adoptive. Mais je suis la seule à savoir que sa fugue se passera demain, car la haine qu'elle éprouve au plus profond de son âme envers nos parents n'est plus supportable.

   Mais sommes-nous réellement différentes ?

   Ma mère l'écoute avec fausse attention, ornée d'un de ses sourires chaleureux. Mais je suis à nouveau la seule à être au courant qu'en réalité c'est elle qui a tué nos animaux, même si elle a toujours prétendu leur mort naturelle.

   Et qui sait, peut-être que le lapin qu'on mange ce soir est celui que je caressais il y a à peine quatre semaines ?

   Sous la table, mon père adoptif caresse la cuisse de sa femme. De la personne que je suis censé considérer comme ma mère. Depuis qu'on m'a arraché la mienne. Mais je suis la seule à entendre son téléphone qui ne fait que vibrer depuis de longues minutes, à cause de ses trois maîtresses qui n'ont qu'une envie : coucher avec lui.

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⏰ Last updated: Apr 27 ⏰

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