Chapitre 42

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             Eliot s'assit sur la terrasse de son nouvel appartement pour admirer les derniers rayons de soleil. Un mois s'était écoulé depuis le départ de Dior. Il ne supportait déjà plus cette absence et le cruel sentiment d'abandon couplé à de la solitude qui l'accompagnait. Si au moins il était revenu à sa condition passée ! La maison qu'il avait toujours désirée était soudainement devenue étouffante sans elle. Le lieu qui avait abrité leurs plus précieux moments ensembles, leurs premières parties de jeux vidéo, leurs premières confidences, sa première fois et leurs disputes les plus enflammées était devenu un tombeau de souvenir. 


Le mois écoulé était fortement semblable à un enfer inqualifiable. Eliot déambulait comme une enveloppe vide entre chaque journée, perdant toujours plus espoir qu'elle le comprenne et qu'elle accepte de se soumettre à lui. Il était assimilable à une machine cassé devenue à son grand désarroi complètement infructueuse au travail. Même sa capacité à travailler, elle l'avait emporté avec elle. Il en était même venu à fuir ses bureaux comme il avait fui sa maison. Là-bas aussi, elle avait laissé sa marque. Sur son bureau, sur le canapé, dans son bureau à elle. En bref, elle était partout. Il aurait voulu regretté sa présence, cette grosse trace indélébile dans chaque parcelle de sa vie mais c'était impossible.


 Sans elle, c'était tout simplement devenu impossible. S'amuser ? La bonne blague ! D'autres femmes ? Comment s'enticher d'une autre quand il était accro à elle dans tous les sens du terme ? Il se contentait de fuir. Son travail, sa maison et même sa famille. Maintenant, il devait connaître à nouveau l'ennui d'avant alors qu'il avait goûté le paradis. Quelle torture ! C'était exactement comme si on lui arrachait le cœur à mains nues. Il donnerait volontiers un membre ou deux pour qu'elle lui revienne. Il ne réfléchissait plus de façon cohérente et pour ne pas l'aider, il avait fallu que la presse fasse de Dior sa coqueluche. Elle était leur sujet préféré et tout le monde attendait avec impatience son retour. 


Bien sûr, tout le monde devait se douter que son départ précipité avait un rapport avec lui et son comportement des derniers temps n'aidait vraiment pas à dissiper les soupçons. Pour s'occuper, il passait son temps sur le terrain. Ça au moins, il pouvait le faire. Il pouvait superviser les chantiers et mettre la main à la pâte. Il lui était même arrivé de traverser la ville plusieurs fois dans la même journée pour transporter des matériaux ou simplement pour transporter ses employés. Il n'avait jamais autant connu de prénoms de sa vie. Se faisant, le temps de quelques heures, il pouvait s'occuper l'esprit à autre chose. 


La peuhle l'avait bloqué mais bien sûr il s'était débloqué de ses contacts la minute suivante. Si elle répondait à ses messages, elle refusait catégoriquement d'entendre sa voix ou de le voir. Il mourrait à chaque refus, il suffoquait de ne pas pouvoir l'avoir. La forcé ? Elle était aussi têtue qu'une mule. Elle voulait bien savoir si il allait bien, répondre à son interrogatoire mais sans plus. Et il était là, à accomplir ses volontés pour qu'elle ne coupe pas le seul lien qu'ils avaient encore. C'était aussi difficile que c'était excitant. Il attendait avec impatience de pouvoir à nouveau la punir, d'avoir de nouveau le contrôle sur son corps, sur son plaisir.


- Monsieur, madame votre mère aimerait vous parlez s'il vous plaît, prévint le jeune Austin en courant vers lui.


Austin était le benjamin du chantier situé à Saint-Mitchell prévu pour mettre en place une meilleure connexion dans la zone et ses alentours. Le jeune homme semblait l'avoir pris pour modèle dès son immersion sur le terrain, mettant de côté sa timidité évidente pour en apprendre de lui. Malgré le comportement taquin voir excessivement blagueur de ses collègues, le jeune homme de 21 ans se montrait déterminé et méticuleux dans chacune de ses taches. Eliot l'avait naturellement prit sous son aile tout en le mettant régulièrement à l'épreuve. L'écossais ne fut pas surpris d'entendre que sa mère avait traversé la ville pour venir lui parler. N'avait-il pas suscité son inquiétude en leur parlant peu ? 

Sous le Ciel d'EdimbourgWhere stories live. Discover now