Destins Croisés

Compagnon

Eva

Je ne recule pas devant son arme.

- Qu'est ce que tu attends pour tirer ?

Il me regarde plus intensément encore, puis un éclair passe dans ces iris comme si il réalisait ce que je venais de lui dire. Je viens de lui autorisé de me tuer. J'ai créé un trouble chez lui et je suis fière.

Je ne m'y attendais pas mais il recule et baisse son arme. Il se dégonfle ? A voir la lueur dans ses yeux je peux déduire qu'il veut me voir souffrir avant de me tuer.

Super

Je le regarde avec un éclat de défi dans le regard. Je ne sais pas pourquoi mais c'est comme si j'avais retrouvé un peu de confiance en moi d'un coup. Alors que j'ai faillit mourir de la main d'un psychopathe.

Comme en souvenir de mon ancienne vie.

Je le vois refaire un pas en arrière comme si ma proximité lui filait de l'urticaire.

J'aimerais bien le voir avec pleins de boutons sur la tronche.

Puis il me tourne le dos et monte les escaliers sans se soucier de la pièce derrière la porte. Malgré tout je renonce a y entrer. J'emprunte les escaliers après quelques minutes, histoire d'être sur de ne pas le recroiser. Je traverse la couloir qui me conduit à ma chambre, voisine a la sienne. Je m'arrête net quand j'entends de la musique. C'est lui. Comme le jour de notre rencontre. Très bon souvenir d'ailleurs.

Je reconnais la mélodie, c'est The Hills de The Weeknd. J'aime bien cette chanson. Comme j'apprends de mes erreurs de ne m'approche pas de la porte pour mieux entendre. Je rentre dans la salle de bain pour prendre ma douche pendant qu'il joue encore. Il joue bien en plus ce con. Il joue mieux qu'il sourit.

Je croise mon reflet dans le miroir et l'annonce de Théo me revient de mémoire.

"Elle a un cancer."

Ça tourne en boucle dans ma tête. Putain ma grand-mère ! Je le croyais immortelle.

Je ne m'attarde pas devant la glace et rentre dans la douche. L'eau chaude commence a couler sur mon corps crispé. D'habitude la chaleur de l'eau me détend mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui j'aimerais m'endormir pour ne jamais me réveiller. Alexander allait me rendre un grand service tout à l'heure. Apparemment je vais devoir me débrouiller toute seule. Parce que je suis seule. Mes amies me manquent, Billie, April, Anastasia. J'aimerais que tous redevienne comme avant. Je regarde mes bras et je me dis que je n'arriverais jamais à me relever. Je suis tombé trop bas, quoi qu'il arrive je ne survivrais pas jusqu'à mon dix-septième anniversaire. Je le sais, je le sens. La fin de ma vie, de mon enfer approche. J'ai hâte.

Je ne veux plus souffrir, je veux devenir une étoile. L'étoile qu'on regardera en faisant un vœux. On la trouvera enfin belle, je serais enfin belle. Je retrouverais les gens que j'aime. J'aurais retrouvé ma famille, ma constellation. Je serais peut-être enfin heureuse. Je voudrais savoir ce que ça fait, d'être heureuse. Ou peut-être que je serais dans une nuit sans Lune, peut-être que je ne brillerais pas assez pour qu'on remarque ma présence dans le ciel. Peut-être que je suis condamner à errer seule dans l'univers. Peut-être que même morte, je ne serais pas apaisée. Peut-être que je suis sans espoir.

Soudain des coups sur la porte me sorte de ma torpeur.

- T'as fini de te laver ? T'es si sale que ça ?

C'est Alexander. Je coupe l'eau, prend une serviette et me sèche. J'enroule mon corps dans le serviette, elle m'arrive juste en dessous des fesses. J'ouvre la porte, il est encore derrière.