PARTIE 7

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À 8h05, le soleil éclairait déjà la cuisine lorsque Kathleen descendit, prête pour sa dernière journée de cours de la semaine. Mary était plongée dans le sac d'école d'Evann, tandis que William savourait tranquillement son café, le nez presque collé à son journal, ses lunettes perchées sur le bout de son nez. À l'apparition de sa fille, il abandonna son journal sur la table, ses lunettes par-dessus, pour lui adresser un sourire chaleureux.

— Tu es bien matinale aujourd'hui ! Commenta-t-il avec une pointe d'amusement.

Kathleen s'inclina pour déposer un baiser sur sa joue avant de répondre.

— Oui, on s'est donné rendez-vous au café avec Inès et Julia, je file directement, dit-elle en embrassant aussi sa mère.

— Tu n'as pas cours ce matin ? Demanda celle-ci, étonnée.

— Si, bien-sûr que si Maman, répondit-elle d'un air lassé, on commence un peu plus tard, aujourd'hui.

Après avoir jeté un rapide coup d'œil sur son téléphone pour vérifier l'heure ou peut-être un message important, elle se pencha gracieusement pour attraper son sac de cours, soigneusement posé au pied d'une chaise.

— Il faut que j'y aille si je ne veux pas m'attirer la foudre d'Inès, reprit-elle en ricanant.

— Je pars dans 5 minutes déposer Evann, je t'emmène en même temps ?

— Non, t'inquiètes pas Maman, je vais prendre le bus.

— Ok alors bonne journée ma chérie !

— Bisous Maman, salut papa !

Elle se tourna en direction de l'entrée et croisa sa sœur Meghan qui ne manqua pas de lui rentrer volontairement dans l'épaule, sans bien-sûr se départir de son éternel air hautain. Kathleen sentit un mélange de contrariété et de détermination monter en elle. Pas question de la laisser me gâcher ma journée, se promit-elle en inspirant profondément pour se recentrer sur des émotions positives. Elle attrapa sa veste qu'elle enfila, puis jeta négligemment son sac sur son épaule. C'est alors que des petits bras s'enroulèrent tendrement autour de sa taille, l'entourant d'une chaleur réconfortante. Ce n'était autre que Evann, venu lui offrir un câlin matinal. Attendrie par ce geste, elle répondit à son étreinte avec tendresse, déposant un doux baiser sur son front avant de quitter la maison, le cœur léger et le sourire aux lèvres.

Après un long trajet en bus elle marcha dans les rues pavées, éclairées par la lumière chaleureuse du soleil matinal, ou des piétons se hâtaient ici et là, tantôt absorbés par leur téléphone. Elle observait tout en marchant, les devantures des boutiques aux enseignes traditionnelles à la fois curieuse et fascinée par la beauté de cette partie de la ville où elle n'avait encore jamais mis les pieds. Elle arriva au coin d'Ebury et Elizabeth Street, là où se trouvait la petite ruelle du café. Un lieu qui vous plongeait directement dans le charme londonien avec sa devanture en bois noir où était écrit « BECKY'S COFEE » en grosses lettres majuscules. L'entrée du café, ornée de lierres et éclairée par de petits lampions, donnait à cet endroit une atmosphère pittoresque et charismatique. Quelques clients, confortablement installés aux tables de la terrasse, profitaient de leur petit-déjeuner dans une ambiance paisible. Des pigeons, attirés par l'odeur des mets, faisaient sporadiquement leur apparition, picorant quelques miettes laissées par ci et par là. Malgré la brise fraîche du matin, l'atmosphère était chaleureuse et détendue, les discussions des clients se mêlant au doux murmure de la rue animée. L'intérieur était tout aussi calme et agréable, quoiqu'un peu étroit. D'un regard circulaire, Kathleen aperçut ses amies, l'attendant patiemment autour d'une table élégamment nappée de dentelle.

— Hey ! Leur lança elle, tout sourire.

Elles lui répondirent par un salut chaleureux alors qu'elle s'installait à sa place, son sac soigneusement posé sur la chaise vide à côté d'elle.

— Désolée, le bus c'est quand même pas l'idéal le matin...

— T'inquiètes on n'as pas attendu longtemps, Julia vient juste d'arriver.

À peine départie de sa veste qu'une serveuse, toute souriante, fit son apparition pour leurs commandes, munie de menus au choix important, si bien qu'elles avaient eu du mal à choisir.

— C'est sympa ici, je ne savais même pas que cet endroit existait ! Confia Kathleen en observant partout autour d'elle.

— Ma mère m'a dit que c'était sympa et que nous y brunchions bien, effectivement, je trouve le cadre sympa aussi !

Les deux autres filles acquiescèrent visiblement toutes deux du même avis. Il ne fallut pas longtemps pour qu'un serveur, aussi souriant lui aussi, fasse son apparition avec un plateau ou trônait fièrement un golden latté, un cappuccino et un chocolat chaud, avec chacun une cuillère, un petit sucre emballé dans un papier doré, un carré de chocolat noir, ainsi que des serviettes en papier. Il s'éclipsa brièvement avant de revenir quelques secondes plus tard avec un second plateau contenant le reste de la commande. Avec une grâce assurée, il déposa devant Inès un bol rempli de baies fraîches, de lait d'amandes et de miel, agrémenté de morceaux de banane, de myrtilles, de fraises, de flocons de noix de coco et de granola, créant ainsi un festin visuellement alléchant et délicieusement parfumé.

— Bah dis-donc, lui lança Julia, un sourcil relevé.

— Ça donne faim, hein ?! Répondit-elle, en dévorant du regard son petit déjeuné.

Il posa devant Julia une assiette avec deux œufs pochés nappés de sauce hollandaise et des toasts croustillants ainsi une délicieuse odeur vint lui chatouiller le nez. Quant à Kathleen, elle avait opté pour des pancakes moelleux servis avec une généreuse portion de crème mascarpone, de fruits de saison et de sirop d'érable. L'ensemble était un véritable festin pour les yeux, aussi appétissant visuellement que prometteur au niveau du goût. Elles mangèrent, bien trop occupées à savourer pour parler, lorsque Kathleen brisa brusquement le silence.

— Au fait !

— Quoi ? Demandèrent ensemble les deux filles, en pleine dégustation.

— Hier, au casier, j'ai surpris une conversation ultra bizarre...

Elle coupa court, savoura longuement une gorgée de son chocolat chaud avant de se décider à reprendre la parole, ses amis attendant patiemment la suite.

— Derek et Luna ! Il était carrément en rogne... Vous auriez dû voir ça !

— C'était quoi l'histoire ?

— Bah je ne sais pas, tout ce que je sais c'est qu'il reprochait que quelqu'un aurait pu la voir, qu'elle était irresponsable de quelque chose ect... Je me demande bien ce qu'elle a fait pour qu'il soit si remonté contre elle...

— Va savoir, ils sont tellement discrets d'habitude qu'on ne sait pas grand-chose d'eux...

Kathleen haussa les épaules, tout de même intriguée tandis que ses amies étaient déjà reparties à la dégustation de leurs brunch. Cette ville semblait bourrée de secrets, à commencer par elle-même d'ailleurs. Puis ses parents qui dès qu'elle tentait de confier ses rêves, changeaient de sujet. Cette sensation de toujours être suivie quand elle quitte seule le manoir le soir. À la façon dont Luna et Derek s'étaient disputés ça ne pouvait être que quelque chose d'important. Sans parler d'Eliott et son étrange comportement, qui vient à son secours dès que possible, mais reste agressif et froid dès qu'elle tente une conversation. Elle resta perdue dans ses songes un moment sans remarquer que ses amies échangeaient entre elles lorsque Julia claqua des doigts sous son nez.

— Eh oh ! T'es avec nous ou pas ?

Kathleen acquiesça, pensive.

— T'as absolument rien suivi, toi... Répondit-elle en ricanant. On parlait de nos crush, mais j'ai l'impression que t'étais déjà en train de penser au tien.

Fière de sa bêtise, elle lui donna un léger coup de coude. Si elle savait... Pensa-t-elle.

— Pfouah ! Je n'avais pas pris un petit-déjeuné aussi copieux depuis longtemps ! Annonça Inès, en callant son dos contre le dossier de sa chaise, une main sur son ventre.

𝐄𝐃𝐆𝐄𝐖𝐎𝐎𝐃 [ 𝐓𝐄𝐑𝐌𝐈𝐍𝐄𝐄 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant