Chapitre 8

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Je ne commettrai pas cette erreur une deuxième fois avait-elle dit en le contournant pour se diriger vers la chambre qu'elle occupait.

Elle jeta rageusement ses achats aux pieds du lit, sentant la colère prendre possession de son esprit. À quoi jouait-il ? Se demanda-t-elle. Ce n'était pas un sujet sur lequel elle voulait rire, elle prit cela comme une manière de se moquer d'elle encore une fois.

- Je ne voulais pas te faire de la peine Chiara. Dit Emilio en fermant la porte derrière lui.

- Je ne suis pas prête à faire de l'humour sur ce sujet-là même si ça fait 7 ans. Emilio, je ne saurai comment te remercier pour ton aide, mais si en contrepartie je dois subir tes moqueries, je préfère vivre dehors.

Il s'approcha et s'installa sur le fauteuil face à elle, cherchant les mots justes pour ne pas la blesser davantage.

- Chiara, je te mentirai si je te disais que je n'ai pas éprouvé une seule fois des remords. J'aurai aimé que les choses se passent autrement.

- Ne remue pas le couteau dans la plaie per favore.

- Vois mon aide comme une façon de me racheter. Une fois que j'aurai réglé le problème avec les Russo, tu pourras être heureuse comme tu le mérites.

- Que comptes-tu faire ? Demanda-t-elle en relevant le visage, essayant de lire dans son regard qui devint plus sombre.

- On en parlera une autre fois, ne te soucie pas de ça ce soir, sort et va t'amuser avec ta cousine. Dit-il en se levant avant qu'une main frêle ne le retienne.

- Je vais finir par croire que tu veux que je te colle une balle. Dit-elle en lui montrant d'un mouvement de tête son arme laissée sur le fauteuil.

Un léger sourire apparut sur son visage avant de récupérer son arme et de sortir de la chambre, laissant enfin Chiara reprendre son souffle tant l'atmosphère était lourde.

Emilio comprit que rien ne pouvait réparer ce qu'il lui avait infligé. Des remords il en avait eu lorsqu'il avait appris qu'elle partait vivre avec Gianni, il aurait préféré toujours garder un œil sur elle à Palerme. Mais à aucun moment il avait éprouvé des regrets dans la manière dont il l'avait rejeté. Il avait pris la décision d'être sans pitié parce qu'il savait que c'était le meilleur moyen pour que la haine prenne le dessus sur l'amour qu'elle avait éprouvé pour lui.

Elle aurait pu ressentir la faille, voire trouver la raison pour laquelle il devait arrêter cette relation, s'il avait choisi une manière plus douce. Ce fut donc sous les conseils de son oncle, qu'il avait décidé de l'humilier publiquement afin de mettre un terme à la seule relation qui lui avait fait ressentir de l'amour.

Un amour qui l'avait consumé jusqu'au plus profond de son être, un amour insatiable. L'impression qu'il était affamé et que la seule manière de pouvoir se nourrir était de goûter chaque centimètre de sa peau lorsqu'ils faisaient l'amour. Elle grandissait de jour en jour, autant que la peur qu'elle soit sa faiblesse. C'est une chose qu'il ne voulait plus jamais ressentir tant cet amour était douloureux pour lui.

En descendant les escaliers, il savait qu'il devait agir vite, elle ne devait pas rester trop longtemps, c'était comme rallumer une étincelle qui n'attendait que de se transformer en un grand feu de forêt. Alors il décida de provoquer l'ennemi, il contacta Mattia pour lui dire de passer à l'étape supérieure à partir de demain matin.

- Fais brûler la maison des Russo.

- Tu es sûre de toi ? On devrait attendre encore un peu.

- Ils savent qu'elle est là mais ils n'ont pas encore bougé le petit doigt. Brûle tout, je veux pouvoir voir ça sur le journal demain pendant que je prends mon petit-déjeuner.

MAFIOSI PASSIONE : Dernière danse avec la mafia Donde viven las historias. Descúbrelo ahora