chapitre un

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𝐼𝑆𝐴𝐼𝐴𝐻

Je plisse mes yeux vers mon frère et les sent s'assécher au plus les secondes passent. Sa tête à l'envers me déstabilise et je pose avec force mes mains sur mes cuisses. Il était hors de question qu'il gagne et pourtant à cette seule pensée, mes yeux se refermèrent sur eux-mêmes.

Lorsque je les réouvre, je vois Zion, face à moi, entrain de danser sa victoire après avoir sauté de son matelas, installé juste au-dessus du mien.

- T'as triché, imbécile!

Je doutais qu'il puisse avoir trouvé une meilleure technique pour ce jeu que moi et pourtant, me voilà les pieds contre le mur et ma tête sur le sol entrain de débattre avec lui.

- Rageuse, maintenant donne ton argent de Noël.

- Que celui de Noël, n'est-ce pas?

- Parce que t'en as plus?

Le sourire indécent, à la limite du provocant , de mon frère me fait souffler de frustration et je passe ma main sous mon lit pour récupérer mon butin de décembre dernier, mois qui semble depuis quelque temps lointains voyant les vacances d'été arrivé rapidement.

Je lui passe les rares billets que je gardais précieusement et il les fourre avec force dans sa poche de jogging. Son collier en or qui pendait sur son torse fait quelques rebonds alors que son excitation est à son paroxysme. Et tout ça pour cinquante dollars.

- J'en ferai bon usage, ne t'inquiète pas, Isachou.

- Dernière fois pour ce surnom.

Zion ouvre sa bouche, prêt à répliquer encore une fois, avant de voir Yohan traverser notre chambre en courant jusque sur mon lit. Le petit de trois ans se remet sur ses jambes le temps de s'allonger sur mon dos et pose ses bras sur ma tête.

Ses petits doigts jouent avec les boucles que forment mes cheveux et il s'amuse à s'emmêler les mains dedans, à mon plus grand malheur.
Bien que son sourire pardonnait toutes ses bêtises et maladresses, il n'en restait pas moins un enfant agité qui ne sait pas tenir sa langue. 

- Coucou le chouchou des nanas, le salut Zion en tendant ses bras vers lui, réclamant son câlin quotidien. Il s'avance vers mon matelas et nettoie le coin de la bouche de notre cadet, comme chaque matin salit de chocolat.

Yohan pose sa main sur le coin de ses lèvres après y avoir passé sa langue et frotte frénétiquement devant l'air amusé de notre frère.

- Papa il vous appelle, déclare-t-il enfin après s'être assuré que sa bouche soit complément propre.

- Il n'est pas parti travailler??

Le hiboux voyageur de la maison, comme aime l'appeler notre père, se relève après avoir fait passer son information et prend nos mains dans les siennes en nous tirant vers la porte.

Pieds nus et seulement vêtue d'un pantalon large qui pourrait faire peur à un trypophobique et un teeshirt qui m'arrivait au nombril, je me dirige vers la cuisine avec un sourcil levé, emplit de questionnement.

Comment cela pouvait se faire que notre père qui partait travailler principalement avant que l'on se réveille puisse encore être à la maison à une heure si tardive?

Zion quitte la chambre juste après nous et on passe l'exigu couloir qui relit nos chambres à la cuisine en un rien de temps.

Contre la fenêtre grande ouverte, Jas Lopes est assis sur une chaise en hauteur entrain de fumer une cigarette qu'il avait pourtant promis d'arrêter. Ses yeux sont petits, presque fermés. Sa tasse de café est encore pleine à ras bord, sûrement froide vu les minutes qui étaient passées, serrer contre sa main.

Wet The Bed.Where stories live. Discover now