chapitre deux

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𝐼𝑆𝐴𝐴𝐶

- Je pars au travail, je reviens dans la matinée, dit muma en venant m'embrasser le front et celui du bébé dans mes bras.

Toni traverse le salon et donne un bisou à notre mère avant qu'elle ne parte dans le restaurant dans lequel elle passe ses nuits, Le Labrish.
Lorsque la porte claque, il se tourne vers moi et fait les cent pas dans le salon autour de la table basse.

- Maria est partie à son enterrement de vie de jeune fille? je lui demande en caressant les petites boucles de ma nièce.

Mona ouvre grand ses yeux et se met à sourire en prenant ma main. Les yeux rivés vers la télé et une seule main pour jouer aux jeux vidéos, je l'entends gazouiller en regardant son papa qui reste debout encore de longues minutes.

- Oui.

Sa réponse reste sèche et je souffle un moment. Je ne pense pas qu'il soit jaloux ou qu'il ait peur d'une quelconque tromperie, mais je ne comprenais la frustration qu'il avait à l'égard de cette sortie.

Je reste fixé vers mon grand frère encore de longues minutes avant de lâcher ma manette et de glisser du canapé afin de poser mes fesses par terre. Le bébé que je tiens commence à bouger dans tous les sens et je la pose entre les jambes alors qu'elle se tient debout en tenant mes bras.

- Tonton??

- Oui princesse?

Elle lâche un instant mes mains et les mets sur ses joues, toujours un grand sourire étiré sur son visage.

- Papa??

Son père se tourne vers elle et sourit doucement en la voyant se dandiner.

- Oui chérie?

Mona marche vers lui en tendant ses bras alors qu'on l'acclame face aux deux mètres qu'elle vient d'effectuer toute seule.
Toni l'attrape d'un coup de bras et fait un énorme bisou sur sa joue en la calant correctement contre son torse, sur le moment sans teeshirt.

Un peu plus de deux ans plus tôt, il avait mis enceinte Maria qu'il venait tout juste de rencontrer et pourtant, ç'a été l'amour fou. Ils allaient se marier pendant l'été, bien qu'ils soient fiancés depuis le jour où Mona est née.

Contrairement à mes deux frères, je compte attendre le mariage avant de faire l'amour. Je préfère savoir que la femme à qui je donnerai mon corps est liée à moi par Dieu au lieu de risquer qu'à tout moment, on se sépare et que cet instant unique ait été partagée avec quelqu'un que je ne reverrai plus jamais de ma vie. De plus, ce dilemme n'était pas vraiment encore venu à moi, j'avais l'impression qu'aucune fille ne m'aimait, et je n'en aimais pas une aussi, pour l'instant.

Toni, cependant, avait eu de la chance, bien qu'elle ne soit pas la première, il est tombé sur une femme bien et ils élèvent tous les deux leur enfant comme le plus précieux des trésors. Et elle l'était. Mona Daviis était le petit trésor de la maison. Chouchouté par sa grand-mère comme si c'était sa deuxième maman et deux tontons surprotecteurs, sans compter les amis de la famille, ce trésor était bien gardé. Et pour de longues années par la grâce du seigneur.

Amen.

Le long bâillement qui provient de la cuisine fait tourner ma tête et je vois Oscar, une serviette autour du bassin, qui se prépare un œuf au plat, qui, comme à chaque fois va finir cramé. Avec le temps et l'expérience, j'ai compris qu'enfaite, il aimait ça. Et même dans dix ou vingt ans, je ne comprendrai pas cet amour pour les choses cramé. Pain cramé, viande cramé....

Sa venue dans le salon provoque une immense joie du côté de la petite de la famille qui se met à bouger dans tous les sens en clamant des tontons à tout bout de champ.

Wet The Bed.Where stories live. Discover now