Chapitre 38 : Brasses

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La soirée était baignée dans une lueur douce. Il faisait froid mais malgré tout, Bruce et moi faisions des brasses dans sa piscine. Enfin, moi j'en faisais, lui essayait de me mettre le tête sous l'eau.

Les ombres dansaient autour des murs du manoir Wayne. Bruce, assis à côté de moi, avait une présence réconfortante, mais quelque chose pesait sur mon cœur.

Brent, le dossier, Barman et Bruce, je me sentais si submergé. Taper l'eau de mes bras, donner toute la force qu'il me reste dans mes jambes me permet de ne plus penser. Juste de me concentrer sur l'eau chloré, sur ma respiration. À chaque fin de longueur, je faisais de l'apnée.

— Dis donc, c'était des sacrées brasses ! Isabella, il y a quelque chose qui te tracasse ? dit-il doucement.

Je m'arrêtai de nager et m'assis à côté de lui sur le bord de la piscine, couverte d'une serviette.

J'ai pris une profonde inspiration, sentant le poids de mes pensées.

— Gotham, Bruce. Je ne sais pas combien de temps je peux rester ici. Il y a un mal qui semble imprégné dans les rues, dans l'air même. Et je ne suis pas sûre que cela puisse être guéri. Il pourra y avoir des milliers de Batman, cette ville est corrompue.

Bruce a regardé au loin, semblant absorber mes paroles.

— Gotham est une ville sombre, c'est vrai. Mais il y a aussi de la lumière, Isabella. Des gens qui se battent pour un changement, pour rendre cette ville meilleure. Je connais un inspecteur qui, même après avoir tout perdu, se bat toujours autant et avec la même ferveur. Les gens acclament Batman mais il n'est pas le seul a faire tenir cette ville.

— Quel inspecteur ?

— L'inspecteur Gordon. Tu l'as peut être vu lors du vol du Jackson Pollock. C'est l'homme plus intégre que je connaisse.

Je soufflai. L'intégrité, c'est comme la théorie de la relativité. Insondable.

— Si tu le dis. Parfois, lâchais je, je me sens comme si je me noyais dans l'obscurité. Et je ne sais pas si je peux continuer à nager.

Il a pris ma main dans la sienne, la serrant doucement.

— Ne pars pas. Je...

Il s'est arrêté, comme si les mots se coinçaient dans sa gorge. Ses yeux, intensément fixés sur les miens, révélaient quelque chose que je ne pouvais pas ignorer.

— Tu quoi, Bruce ? ai-je demandé, sentant mon cœur battre plus fort.

Il a dégluti, semblant chercher ses mots.

— Je ne veux pas que tu partes, Isabella. Je... je suis fou amoureux de toi.

Les secondes se sont étirées, suspendues dans l'air. Mon cœur s'est emballé, et je pouvais voir l'attente dans ses yeux.

— Je...

Les mots se sont échappés de ma bouche, mais je me suis arrêtée, réalisant à quel point ces mots pouvaient changer les choses.

— Ne pars pas, Izzy, a-t-il répété. Reste, donne à Gotham une chance de montrer sa lumière. Donne moi une chance de te faire aimer Gotham.

J'ai regardé dans ses yeux, y cherchant une promesse, une réponse à mes doutes. Et pour la première fois, je me suis rendu compte que peut-être, juste peut-être, Gotham pouvait être guérie, non seulement par des héros masqués, mais aussi par l'amour qui transcende les ténèbres.

Dark Embrace - A Bruce Wayne fanfictionWhere stories live. Discover now