Chapitre 2

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Carelle sentit les larmes lui monter aux yeux alors que sa mère l'enlaçait tendrement.

"Je suis fière de toi ma chérie."

La jeune styliste ferma les yeux : elle avait le travail de ses rêves, celui qu'elle souhaitait depuis sa plus tendre enfance.

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Le lendemain matin, Carelle se présenta à son nouveau travail pour faire les formalités.

Elle retrouva la dame d'accueil qu'elle avait rencontré le jour de son "entretien".

Celle-ci l'accompagna jusqu'au 5e étage, où les formalités se faisaient. Là, la dame sortit le dossier de la jeune créatrice de mode.

"Carelle Luya."

La dame parcourut son dossier du regard.

"Enchantée de faire ta connaissance, Carelle ! Je suis Mathilde, la secrétaire, tu peux me tutoyer."

La jeune femme fut d'abord surprise par cette familiarité, puis ravie d'être ainsi déjà intégrée.

"Merci beaucoup ! Moi aussi je suis contente de faire ta connaissance. Je n'ai pas l'impression que les gens sont tous comme toi ici. L'autre jour, l'homme qui m'a fait passé l'entretien n'était pas très commode."

Mathilde éclata d'un rire franc et cristallin.

"Oh oui ça c'est Félix Arewa. Il est...étrange. Ne fais pas trop attention à lui."

Carelle ne comprit pas ce que la secrétaire entendait par "étrange". Froid aurait plus été, selon elle, le terme approprié.

"Bon, je vais faire les papiers. À partir de maintenant, tu devras porter une tenue assez stricte, mais simple : un pantalon noir, des talons et une chemise blanche ou une robe noire simple et des talons. Tu as le choix de la veste et du pull. Je vais mettre ton nom sur les deux. Il faut juste faire les essayages aujourd'hui pour savoir quelle taille te va. Ensuite, on retournera à la réception pour t'inscrire dans le service et savoir où tu seras assignée. Enfin, tu rencontrera tes collègues et ton patron."

Mathilde tourna les talons et s'en alla d'un pas rapide sans prendre la peine de regarder si Carelle la suivait.

Cette dernière fit donc ce qu'on lui imposa : des couturières prirent les mesures de sa tenue. Il fallait rétrécir un peu les bras, resserrer le col et le pantalon et rallonger un peu la robe. Celle-ci serait prête le lendemain tandis que le pantalon et la chemise le surlendemain.

Les deux jeunes femmes retournèrent ensuite au rez-de-chaussée pour l'inscrire dans le service de stylisme. Elle fut donc assignée au 29e étage et son patron n'était autre que...Félix. Ou plutôt M. Arewa.

Carelle sentait qu'avec lui, sa vie ne serait pas de tout repos. Dans tous les cas, elle devrait s'y faire et aurait Mathilde et ses autres collègues, elle pourrait donc tout simplement l'éviter.

Ensembles, elles prirent l'ascenseur et le stress commença à s'emparer de la jeune femme : elle ne connaissait personne ici. Et si ses collèges ne l'aimaient pas ? Et si son patron était un tyrannique qui faisait travailler les gens des heures et des heures ? La gorge de Carelle se noua, elle commença à transpirer de la nuque et elle se tordit les mains tant sans ménagement que celles-ci devinrent rouge tomate.

Elle dû se faire violence pour faire redescendre cette tension. Pour se donner contenance, elle prit une grande inspiration et remis sa veste en place sur ses épaules.

L'ascenseur s'ouvrit lentement, laissant apparaître la même pièce que celle dans laquelle la jeune femme avait passé son entretien. Mais étrangement, il y avait moins de bruit que la dernière fois. Cela ne la rassura guère.

Un frisson glacial lui parcourut l'échine alors qu'elle posait un pied dans la salle, précédée de Mathilde.

L'ambiance changea d'un coup. Les gens bavardaient à voix haute, et en une fraction de seconde, les voix se muèrent en chuchotements qui se transformèrent en un silence totale lorsque M. Arewa arriva.

Mathilde prit alors la parole :

"Mademoiselles, messieurs, voici mademoiselle Carelle Luya, votre nouvelle collègue. Elle débute dans le stylisme et je compte sur vous pour lui réserver un accueil digne de ce nom. Si vous avez des conseils à lui donner, n'hésitez pas.
Bonne journée à tous."

Carelle ne savait pas quoi dire. Elle se contenta d'un simple :

"Bonjour à tous..."

Elle vit certaines de ses nouvelles collègues ricaner méchamment tandis que les autres détournaient le regard, agacés ou le visage de marbre.

C'est alors que la jeune femme croisa le regard de Félix. Son visage était impassible et elle n'aurait pas pu dire ce qu'il pensait ou même ressentait à cet instant. Il tourna soudain les talons et retourna dans son bureau aussi vite qu'il en était sortit.

Décidemment, ce n'était pas comme ça que Carelle imaginait débuter dans sa carrière...

CarelleNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ