Déroulement

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J'avais pourtant, il me semblait, réussi à m'en sortir, à guérir de ce chagrin indescriptible, qui enfant me faisait me cacher pour pouvoir le moins possible avoir à le supporter, une routine qui était bien réglée.. ouvrir doucement la porte d'entrée, puis lentement sur la pointe des pieds, éviter de se faire remarquer.. quand ça éclatait vite se cacher, les oreilles bouchées, désemparée et désarmée, les cris étaient la première forme de violence que je détestait, la deuxième était sèche, brusque mais plutôt rapide, c'était des gifles, des griffures, des mains qui se seraient, autour de mon petit corps léger, ça laissait parfois des marques, que j'admirais quelques fois me demandant pourquoi j'étais autant blâmer par ma grande soeur adorée. J'ai grandi et j'ai réussi avec le temps, à avoir conscience de mon cœur si grand, et de la grande différence de nos âmes, même en ayant en commun le sang.. j'avais peur longtemps d'être approché par les gens, je me brusquait évidemment dès lorsque un mouvement était trop percutant. Les hommes m'ont longtemps apeurés, je voyais en eux une sexualité dépravée, comme les exemples masculins incestueux de mon passé, une peur d'être approchée mais aussi une grande envie d'être aimée, de ressentir la chaleur de l'amour et mon coeur s'enflammer à l'idée d'être touchée par une personne douce, et d'être protégée. J'ai longtemps toute mon adolescence écartés les garçons de mon chemin même charmants, je ne pouvais me résoudre à cesser la peur d'être brutalisé, Cependant j'ai céder dès lors que ce garçon est entré dans ma vie un été, il était semblable à moi, une âme vidée et torturée, il était nocif et même parfois agressif,  je ne sais comment j'ai pu autant baisser ma garde, il me faisait ressentir de la paix, dès lors qu'il a détourné mon attention il en a ensuite profité, il est devenu le fantôme de mon passé, la routine était réinstallée, cependant je ne pouvais plus me cacher, j'affrontait seulement en me disant que j'y était destinée car c'était juste la continuité de ce qui m'étais arrivé, c'était sûrement un moment de répit avant de recommencer,
je ressentais pour lui un attachement évident,
mais amoureuse,
je ne l'étais pas vraiment,
c'était toxique et tragique, il se nourrissait de mes larmes et moi  je buvais ses mots qui se devaient être réconfortants, cependant ils servaient à me maintenir sous son emprise plus longtemps, j'étais bloqué entre culpabilité forcée et besoin de m'échapper, il me disait qu'il m'aimait et que la dureté de son être n'était que le reflet de son amour malavisé,
je sais, sorti de son emprise que l'amour qu'il me déclamait n'était en réalité qu'un moyen de manipuler ma sensibilité et ma sincérité,
amoureuse de l'amour j'y croirais encore et toujours mais qu'elle personne parviendra, en cette génération brisée à m'approcher et ôter les blessures nichées dans ma personnalité qui forment à présent mon individualité.

Peines et Renaissance Where stories live. Discover now