Chapitre 9: vidéos

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🎧(six feet apart: alec benjamin)

Durant le reste de la semaine, j'ai évité Margot pour ne pas lui dire des choses sur le coup de la colère que j'aurais fini par regretter plus tard. Le matin, je me réveillais plus tôt pour éviter de la croiser et je partais pendant qu'elle finissait de se préparer. Je voulais vraiment ne pas la croiser elle et ses regards du style "je t'ai prévenu" ou encore "arrête de me faire la tête, c'est moi ton amie pas elle". Bref, j'avais juste besoin d'être seule pour réfléchir.

Je rejoins Zack près de la cafétéria ce matin. On parle un peu. Il sait que je ne veux pas parler à Margot, et je crois qu'il me comprend. Au moins, une personne. Malgré le fait que Zack n'ai pas réagi à la remarque du prof, je ne lui en veux pas car il ne m'a rien reproché lui au moins. 

Zack est vraiment une bonne personne et je sais qu'il le sera toujours quoi qu'il arrive. Je sais cependant qu'il ne choisira pas de camp entre moi et Margot. Ce qui est normal, car c'est notre ami à toutes les deux.

Ce matin, c'était facile d'éviter Margot car nous n'avions pas cours ensemble. A l'heure de la pause-déjeuner, je pars manger toute seule. Zack et Dan m'ont proposé de manger avec moi, mais j'ai refusé en leur disant qu'il valait mieux qu'ils aillent avec les autres. 

Je ne veux pas qu'il y ait encore plus d'embrouilles juste pour un simple repas et je sais pertinemment que Margot l'aurait mal pris s'ils étaient tous venus manger avec moi alors que pour elle, c'est moi qui suis en tort.

Bref, je suis donc assise sur un banc dans un parc, pas loin du campus. Le parc est vide, il y a seulement un papy avec une canne qui se promène avec son petit schnauzer. Il fait encore un peu froid, ce qui est normal car nous sommes au mois de janvier. Certains arbres ont perdu toutes leurs feuilles. Il y a seulement quelques sapins et quelques autres arbres qui ont encore quelques feuilles.

D'habitude, il y a toujours des enfants qui s'amusent entre eux avec leurs mères assises sur un banc à discuter entre elles de leur travail, de leur maison ou encore de leur enfant. Il y toujours des rires provenant de chaque coin du parc, mais aujourd'hui rien. 

Ce ne sont pas des rires qui se font entendre, mais le silence. On entend seulement le vent qui souffle sur les feuilles, qui fait bouger les balançoires comme si elles étaient occupées par des enfants qui s'amusent à jouer à qui se balancera le plus fort ou qui ira le plus haut.

Ce silence ne me dérange pas, il n'est pas pesant mais relaxant et les petits souffles de vent continu sont agréables.

J'ai l'impression de retourner en enfance, quand j'avais 5 ans et qu'avec mon frère, on s'asseyait sur un banc à attendre que la neige tombe. On pouvait l'attendre des heures et si elle ne venait pas, on pouvait l'attendre toute la nuit. 

Bien sûr, nos parents nous forçaient à rentrer avant que la nuit ne tombe pour qu'on n'attrape pas froid et ils nous disaient, "elle viendra demain, elle attendra que vous soyez réveillé pour venir, ça ne sert à rien d'attendre toute la nuit". J'y croyais toujours. Je croyais que la neige attendait que je me réveille pour commencer à tomber car c'était le cas. Chaque hiver, il neigeait seulement quand je venais de me réveiller avec mon frère.

J'ai été déçu le jour où, quand je me suis levée, elle était déjà tombée durant la nuit. J'ai compris qu'elle ne m'attendait pas, que c'était juste un coup de chance si à chaque fois, j'étais réveillée pour la voir tomber.

Ces souvenirs sont nostalgiques et, en y repensant, j'en rigole. Je ris de la petite fille que j'étais, la petite fille naïve qui croyait tout ce qu'on lui disait. J'étais encore jeune et je ne comprenais pas réellement la vie.

Just our broken heartOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz