𝙳𝙸𝚇-𝚂𝙴𝙿𝚃

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TW : attouchements
Take care 🩶

𝙼𝙾𝚁𝚃𝙸𝙵𝙸𝙲𝙰𝚃𝙸𝙾𝙽
(n.f.) Mort d'une partie d'un tissu ou d'un organe du corps.

MIA
Aujourd'hui

Papa est plus gentil avec moi en ce moment. Je ne sais pas si c'est l'effet d'Egon. Je ne sais pas si c'est parce qu'il lui a parlé après qu'il ait quitté ma chambre, prétextant une envie de fumer alors que l'odeur de la beuh émanait encore de ces fringues quand j'étais assise sur lui. Je n'en sais rien. Tout ce que je sais, c'est que papa s'est excusé et a posé un baiser sur mon front tandis que je retenais pathétiquement mes larmes.

Je ne devrais pas être émue de ce genre d'acte. Cela devrait être normal qu'un père montre son affection à sa fille.

Rien n'est normal dans cette famille et dans cette vie. A quoi je m'attendais, sérieusement ?

Je passe mes mains sur mes fringues, les lissant tout en tournant sur le coté, regardant comment retombe mon pull sur ma mini-jupe en jeans.

Réajustant légèrement mon haut noir cintré à la taille, je défais quelques boutons de ma chemise, laissant tout juste entrevoir le commencement de ma poitrine, mais le but principal est que l'on puisse voir mon collier, accessoire indispensable quand la tenue est peu chargé et que le haut est assez dégagé. Selon moi, bien évidemment.

Le médaillon Vivienne Westwood effleure ma peau et sa froideur provoque sur l'ensemble de mon corps un frisson interminable. Je réchauffe mes mains entre elles, tournant totalement sur moi cette fois, m'assurant que sous ma jupe, on ne voit rie. Finalement j'ajoute un short sous cette dernière. Simple sécurité.

Mon sac prada, je dévale les escaliers, mes bottines à plateforme tapotant contre ces marches. Au rez-de-chaussée, je contourne un minuscule couloir atterrissant à la cuisine et me fige aussitôt.

— Papa ?

Il relève la tête et le bruit des céréales qu'il broie entre ses dents s'immobilise.

— Tu manges à la maison aujourd'hui ? Je dis, posant sur l'ilot central mon sac à main.

— C'est encore ma maison, Mia, dit-il et ses yeux divaguent sur ma tenue.

Son air réprobateur habituel ne vient pas aussitôt, ce qui me fait arquer un sourcil.

— Tu vas au lycée... commence-t-il.

— ... pas dans un cabaret, je sais.

— Il pourrait t'arriver quelque chose vêtue de cette façon, renchérit-il, glissant une cuillère pleine de lait dans sa bouche.

— La tenue ne justifie pas le viol, marmonné-je.

Je lui tourne le dos, allant jusqu'au frigo, priant pour qu'il se taise et qu'il ne nous entraine pas dans un débat sans fin.

— Comment peux-tu être aussi à l'aise quand tu portes une telle tenue ? Me questionne-t-il.

Les yeux rivés devant une brique de lait face à moi, je referme la porte du frigo, l'appétit coupé.

— J'aime être habillée de cette façon. Ça reflète bien ma personnalité.

Je pivote sur moi-même, posant mes yeux sur lui, sur cet étranger qui s'avère être mon père.

— Tu aimes plutôt plaire et être regardée, parle-t-il.

— Parce que je porte une mini-jupe ? M'indigné-je.

BURST HEARTS  | 1 & 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant