THEM 1 - Arc Aklirat ( EN COURS DE RÉÉCRITURE )

CHAPITRE 9

HANNAH

Comme promis Benedicth est venu me chercher mais je ne lui parle pas de tout le trajet. Nous traversons les rues d'Elkya pour accéder au Temple Elfique, sans pour autant rejoindre la Reine. D'après ce que j'ai compris je vais rejoindre Hakira qui "s'occupera de moi à partir d'aujourd'hui". Il va surtout m'exploiter, oui. Nous arrivons aux escaliers du temple blanc et commençons à gravir les marches. Benedicth quatre par quatre, moi deux par deux peinant à le suivre. Il doit sentir la tension entre nous mais ne dit rien. Et c'est bien mieux comme ça.

Arrivés au sommet des marches des gardes nous ouvre l'immense porte, en me toisant de la tête au pied. Je feins l'ignorance et suit le Quietus dans les couloirs verdoyants du bâtiment. Rien n'a changé depuis hier. Toujours gigantesque, sublime et empli de nature.

Nous tournons dans un couloir que je n'avais pas remarqué. Celui-ci donne de nouveau sur une porte immense. Elle arbore des anges volants au-dessus d'une sorte de kiosque dans la nature. En fond, un soleil gigantesque surplombe le ciel. Les moulures de la porte ont beau être blanche, le vert du lierre rajoute une touche de couleur pour les mettre en valeur.

En nous voyant approcher un garde nous ouvre la porte qui donne sur un nouveau couloir en extérieur d'une centaine de mètres. Je regarde de droite à gauche fascinée par la beauté du lieu.

Rien n'est fait dans la demi-mesure ici.

A droite, le couloir donne sur un jardin majestueux. On peut y apercevoir une fontaine au centre, entourée de différents arbres qui, par je ne sais quel miracle, ont donné des fruits à cette période de l'année : abricotier, cerisier, figuier, oranger, poirier ... Quelques bancs en métal blanc sont ancrés dans l'herbe à côté de buissons et de fleurs bioluminescentes qui illuminent faiblement le lieu. Des colonnes en marbre entourées de lierres séparent le couloir du jardin sur toute sa longueur. A gauche, une rangée de portes blanches orne tout le reste du couloir. Elles ne sont pas aussi imposantes que celles que j'ai traversé pour accéder à ce couloir mais assez grande pour faire deux fois ma taille.

Je continue de laisser mon regard embrasser la pièce quand je vois Hakira à quelques mètres de nous. Les bras croisés sur sa poitrine, il me scrute de la tête au pied en s'arrêtant sur ma poitrine. Du moins c'est ce que je crois au début jusqu'à ce que je me rende compte qu'il fixe mon collier. C'est un rubis, ou plutôt une imitation, accroché à une chaîne en or plaqué. Rien de très impressionnant pourtant il a l'air d'en porter un certain intérêt.

Je l'ai trouvé ce matin devant la porte de chez moi. Aucun nom, aucun destinataire. Rien. Il m'a semblé qu'il a été laissé ici consciemment, alors je l'ai pris. Il est joli, sympathique. Peut-être qu'une âme charitable a voulu me faire un cadeau. Qui sait ?

— Hannah, tu m'écoutes ? me dit Benedicth me faisant sortir de ma rêverie.

— Tu disais ? je demande platement.

— Je te laisse ici, Hakira restera avec toi.

J'acquiesce sans conviction et regarde la porte se refermer derrière lui. Je me retrouve face à face avec le blond sans trop savoir quoi faire. Il finit par soupirer face à mon regard insistant et part devant.

Je longe donc le couloir et ses portes en silence, sur les talons d'Hakira. Il ne m'adresse pas un seul regard, pas une seule parole. J'ignore s'il est quelqu'un de bien mais le jour de notre rencontre, pendant quelques secondes, j'ai cru qu'il voulait me protéger de la forêt, des Quietus, de lui. Aujourd'hui j'ignore ce qu'il pense de moi.

Nous arrivons devant l'une des nombreuses portes qui habillent le couloir. Il ne prend pas la peine de toquer, ce qui m'étonne, et appuie sur la poignée pour pénétrer dans la pièce. Je passe l'encadrement de la porte et arrive dans une chambre d'enfant, du moins c'est ce que m'indique la peluche en forme de grenouille. La pièce est spacieuse et blanche, comme tout le reste du bâtiment. Elle est éclairée par les rayons du soleil qui traversent la fenêtre en face de moi. Sous celle-ci, une banquette en cuir de couleur crème, assortie à la moquette, est parsemée de diverses coussins. Sur la gauche se trouve une petite commode qui doit sûrement contenir des vêtements, ainsi qu'un fauteuil dans l'angle. A l'opposé se situe un lit drapé de blanc, habillé d'un rideau qui lui tombe sur les côtés. Comme tout le reste du Temple, le lierre a envahi certains murs et meubles de la pièce, en plus des pots de fleurs bioluminescentes accrochés à eux.