❥ 3 - Présence constante

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- - - - - PDV Valentina - - - - -

Des doigts crochus agrippent mes cuisses. Des ongles me lacèrent la peau, des couteaux me menacent si je n'obtempère pas. Des phalanges s'écrasent lourdement contre mes côtes, mon abdomen. Mon corps entier s'allourdit, se brise sous ces coups. Aucun de mes agresseurs n'y va en douceur, je ne suis qu'une poupée de chiffon entre leurs bras, et le fait que je sois une femme ne change rien. Ils cognent tout plus fort. J'ai appris à me la fermer, mon paternel m'a appris dès mon plus jeune âge à n'émettre aucun son sous la douleur. Si on geint, c'est un signe de faiblesse. Si on pleure, c'est un signe de faiblesse. Soit on rebondit et on répond par de multiples uppercuts, soit on garde le silence en attendant que cela se termine. En l'occurence, là, je suis à deux doigts de pousser mon dernier souffle. Je n'arrive même plus à ouvrir les yeux tant ils sont boursoufflés. Un goût métallique envahit mon palais, je manque de m'étouffer avec ma propre hémoglobine, tandis que les rire gras de ces connards retentissent tout autour de moi. Je suis prisonnière de leur folie grandissante.

Je me relève d'un geste vif, ma poitrine se soulève et se rabaisse avec frénésie. Ma gorge est sèche, je suis à bout de souffle, en transe. La sueur dégouline de mes tempes, de ma nuque. Même sous mes seins, je suis trempée, comme si j'avais fait du sport ! Je prends connaissance du lieu où je me trouve d'une simple oeillade. Les draps en soie sous lesquels je suis emmitoufflée ne m'ont aucunement protégée de ces démons cauchemardesques qui se sont emparés de moi. Putain, ça ne devrait pas m'atteindre et pourtant, je ne cesse de me remémorer cette attaque. Une foutue preuve que mon père n'en a que faire de ma gueule, il a donné l'autorisation à ses hommes de me punir d'une façon des plus dégueulasses, et surtout, qu'il avait interdite jusque-là. Oui, je ne suis plus la petite fille obéissante qui agit telle une marionnette. Il fallait trouver un moyen pour me faire payer mon affront. Sauf qu'il a oublié une chose : il m'a entraînée pour ne pas montrer que cela m'affectait. Ce viol collectif ne m'atteindra pas. J'en ressortirai bien plus fort, juste pour lui donner l'impression que je viens de lui pisser dessus.

─ Je dois me défouler ! articulé-je les dents serrées.

Je glisse mes doigts dans ma tignasse désordonnée. Mon sommeil n'était pas du tout réparateur ! Je tire sur mes mèches pourpres, grognant sourdement. Je déteste quand mon cerveau ne m'obéit pas, il est censé mettre ces souvenirs crasseux dans une boîte et l'envoyer aux tréfonds de mon esprit. Pour que je n'y pense plus jamais. Je retrouverai chacun des types qui a posé sa queue dégueulasse sur moi et j'arracherai tout bout de peau pendante. J'en fais le serment, et puisque je suis malheureusement vouée à demeurer être une Perez jusqu'à la fin de ma vie, je tiendrai ma promesse. Nous n'avons qu'une seule parole, dans la famille. Le seul honneur à mes yeux.

Un coup d'oeil à mon téléphone m'indique qu'il n'est que cinq heures du matin. Bien trop tôt ! Et pour le moment, je ne peux me confronter aux mecs de ce cher Adriano. Je suis encore trop faible, mes muscles me rappellent à l'ordre, ils sont encore endoloris. Ce qui ne m'empêchera tout de même pas d'aller me défouler quelque part. Et pour ça, rien ne vaut le club de boxe à quelques pas d'ici, en plein coeur d'une salle de sport. Je sais qu'ils sont constamment ouvert pour les accros aux entraînements. Ni une ni deux, je bondis du matelas pour enfiler un jogging ample et un sweat. Sûrement à Jesse, puisque je n'ai pas récupéré mes affaires. Elle a dû me les déposer quand je me suis écroulée de fatigue. Je ne sais pas à quelle heure elles ont rejoint les bras de Morphée. Et au moins, dans cette tenue, je n'attirerai pas l'attention sur mes bleus et hématomes. Je chausse des baskets et m'éclipse de la chambre à pas de loups.

❥ Mike (Is It Love ?) : Dangereuse alchimie {EN COURS}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant