CHAPITRE 16

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HANNAH

Ses bras enroulés autour de moi, Hakira attend que ma respiration se calme. Je ne sais pas où je suis, ni pourquoi il est là mais je le remercie intérieurement d'être présent. Lorsque je parviens enfin à me calmer, il me laisse me dégager et m'ordonne de le rejoindre dans sa chambre quand je serai prête. Il quitte donc la pièce en refermant la pièce derrière, me laissant seule dans l'incompréhension totale.

Ah oui, c'est vrai. Je vis ici maintenant.

Une semaine. Une semaine maintenant que je vis au Temple. La découverte de la caméra dans mon collier a secoué tous les membres du Grand Conseil, et moi avec. La Reine a donc pris la décision de m'installer dans la zone guerrière afin de me protéger et de limiter les sorties d'informations par "le biais de la communication".

Aujourd'hui, je me rends compte que le conflit entre Quietus et Humains est bien réel, que le Roi est au courant de tout. J'ai fais mes propres recherches. Ce n'est pas une simple guerre raciale qui oppose deux ethnies. Non c'est une guerre politique, une guerre de territoire.

Flovert ne veut pas protéger ces citoyens. Il veut seulement récupérer les territoires censé lui appartenir sans se soucier des conséquences humaines et environnementales. Il serait prêt à détruire une civilisation entière pour un simple champ qui augmenterait les chiffres d'affaires des agriculteurs. Pour lui, l'importation et l'exportation sont la clé d'un pays fort et puissant. La confiance des habitants n'est rien lorsque l'on possède le monopole sur les autres royaumes.

Je finis de m'habiller, tresse mes cheveux bruns en une simple natte et sort par la porte secondaire qui mène directement à la chambre d'Hakira. Celle-ci est similaire à la mienne et celle d'Arrias : spacieuse, lumineuse et verdoyante.

Hakira n'a pas l'air de m'avoir remarqué. Comme la première fois que je l'ai rencontrée, la pièce est emplie d'une douce mélodie. Assis en tailleur sur son lit, le Quietus joue de la flûte traversière sans se soucier de ce qu'il y a autour de lui. Je m'installe sur la banquette en velours installée près de la fenêtre et me laisse bercer par la musique.

Je me revois derrière ce buisson, assise dans les feuilles, en train de l'admirer. Les cheveux aux vents, le corps au soleil.

La musique s'arrête brusquement plongeant la pièce dans le silence. Je redresse la tête et tombe nez-à-nez avec les yeux d'Hakira, la flûte posée à côté de lui.

— Tu peux continuer, tu sais ?

Il ne dit rien et se lève pour se rapprocher de moi.

J'hésite un moment avant de reprendre la parole. Son silence est déstabilisant, parfois malaisant.

— Au fait, merci pour tout à l'heure...

Il hausse le sourcil sans comprendre. J'inspire profondément avant de reprendre :

— ... dans la chambre.

Il acquiesce lentement mais ne dit rien. Il reste plongé dans le silence, un silence implacable.

— Tu n'es vraiment pas bavard. je lui fais remarquer.

Il hausse les épaules et saisit une chemise d'un tissu épais dans sa penderie qu'il enfile sans prévenir. Je tourne la tête vivement, les joues sûrement rouges.

— Tu... Tu es au courant que je suis là ?

— Oui.

J'hoche la tête, stupéfaite par autant de nonchalance.

Au moins, je suis certaine que je ne le dérange pas.

Je me tourne pour jeter un œil à ce qu'il fait mais je vois qu'il a terminé de s'habiller. Je pousse un soupir et m'assoie sur son lit. Il me jette un coup d'œil étonné mais ne fait aucune remarque et continue ce qu'il fait. Assis sur sa chaise de bureau, le Quietus consulte une montagne de papier. Surement des documents officiels si on en croit le symbole en bas des pages, probablement le sceau royal d'Elkya.

THEM 1 - Arc Aklirat ( EN COURS DE RÉÉCRITURE )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant