CHAPITRE 24

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HANNAH

Le palais royal s'étend à perte de vue à travers la ville. Les touristes, aussi rares soient-ils, se pressent devant pour prendre des photos, peindre et poser pour faire honneur au plus bel édifice du royaume.

Je n'ai jamais mis les pieds à la Capitale et j'avoue ne pas le regretter. Les rues sont bondées de monde, prêtes à implosion sous l'effet de trop-plein. Les enfants crient, les adultes parlent forts, les vieux dorment par je ne sais quel miracle et les oiseaux hurlent à l'unisson. Une image qui trouble celle que m'était faite, celle d'une ville calme et apaisante où les gens viennent pour prendre des vacances et oublier la pauvreté des petits villages de montagnes et de plaines. Le bruit assourdissant me donne mal à la tête tandis que je chemine entre les passants, tirant Hakira qui regarde de partout près à bondir sur celui ou celle qui s'approchera un peu trop de lui.

— Tu veux bien rester tranquille ? je lui lance en remplaçant ma capuche sur mon visage.

— Seulement s'ils en font autant.

Je pousse un soupir et nous conduit vers les écuries pour y laisser nos chevaux. Un palefrenier vêtu de vêtement que personne ne porterai pour s'occuper d'une écurie se tient droit comme un piquet devant l'étable. Je le salue d'un geste furtif de la tête et lui tend la lettre en mettant en évidence le sceau royal qui orne la lettre qui met adressée.

Il la saisit sèchement et appelle l'un de ses confrères pour nous conduire loin de l'odeur nauséabonde des chevaux encore sale. Nous quittons les écuries et entamons une marche dans les jardins du palais royal. Celui-ci est en partie formé comme un labyrinthe, quelque chose à la fois attractif et repoussant. La végétation est florissante pourtant je ne peux retenir ma peur tandis que nous cheminons entre les haies parfaitement taillées.

Je sens Hakira ralentir derrière moi quand nous arrivons au niveau d'une intersection. Son corps se raidit et son visage se fait plus sévère tandis qu'il scrute la verdure avec méfiance.

— Un problème ? je lui demande en essayant de déceler ce qui le retient.

Il secoue la tête pour faire abstraction de ses doutes et reprend sa marche pour rattraper le garde qui s'éloigne à vue d'œil, ne nous ayant pas attendu.

Nous quittons les jardins pour atteindre l'entrée du palais, imposante, immense et sublime à l'image de l'architecture Akliratienne. Le palais est immense, aussi grand que mon village. Il pourrait accueillir la capitale entière s'il le voulait. Des statues en pierre brute trônent au milieu de l'entrée, amas imposant de rocher menaçant. La structure du palais est entièrement en granit, avec quelques touches de bois pour rappeler à tous les forêts qui bordent les frontières et les montagnes. Le ciel gris se mêle à la façade terne pourtant le bâtiment reste sublime et mythique. Quand je le regarde je me revois quand j'étais petite, en train de feuilleter le journal dans l'espoir de trouver une photo du palais que je pourrais coller dans ma chambre.

Je n'aurais jamais cru y aller un jour, encore moins dans des circonstances de guerre potentielles.

Nous montons les marches et traversons un long couloir dont le plafond est orné d'un immense lustre en cristal et d'une fresque noire et blanche illustrant les anges en sang, des pieux qui broient leur cœur pur et sanguinolent. Les peintures défilent au-dessus de nous comme des mises en garde de notre futur. Une odeur de poussière et d'humidité, qui gâche l'image mythique que j'avais du palais, flotte dans l'air comme celle des égouts ou de cachots mal entretenus semblable à celui dans lequel j'ai séjourné en arrivant à Elkya. Un souvenir des plus charmant.

Le garde nous ordonne de nous arrêter et saisit deux boîtes grises qu'il nous tend. Je la prends et constate que celle-ci est plus légère qu'il n'y paraît. Il nous indique deux chambres disposées l'une en face de l'ordre en nous expliquant que nous pourrons y prendre une douche et nous changer avant le dîner prévu pour dix-neuf heures. Il nous congédia non sans cérémonie et s'éloigna nous laissant seuls dans le couloir désert.

THEM 1 - Arc Aklirat ( EN COURS DE RÉÉCRITURE )Where stories live. Discover now