CHAPITRE 26

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HANNAH

Le quietus plonge son regard dans le mien, empli d'une haine que je n'avais jamais vu auparavant. Ses yeux, habituellement si purs, sont injectés de sang comme si les vaisseaux sanguins avaient explosé avec sa colère. Pourtant, je parviens à y déceler une once de remords dont j'ignore l'origine.

Ma lame, toujours pointée sur sa gorge, laisse couler un filet de sang le long de son cou mais aucune trace de douleur ne vient entacher son masque redevenu froid. Ses yeux me crient de le laisser mais je le garde en jout, incapable de bouger. Mes mains se mettent à trembler frénétiquement et ma respiration s'accélère sans que je puisse l'arrêter. J'aimerai qu'un trou béant creuse ma poitrine mais ce n'est qu'un amas de douleur qui la remplie.

Je sens une main se poser sur mon poignet, me tirant de ma contemplation avec le vide et croise le regard d'Hakira. Sa prise est légère sur mon bras tremblant si bien que je finis par baisser le couteau. Je m'écarte de lui, sans pour autant aller trop loin.

S'il décide de refaire des siennes, je lui tranche la gorge.

Le quietus se relève sans aucun mal et épousseta ses vêtements comme si de rien était, au milieu du chaos causé par l'affrontement. Il passe sa main sur son cou, laissant une longue traînée de sang sur sa main qui coule le long de ses doigts. Il se tourne vers le roi qui a ramassé sa chaise pour s'asseoir avec élégance et lèche ses doigts lentement, le sang se mettant à couler au bord de ses lèvres devenues écarlates.

— Je m'attendai à une discussion plus civilisée, mademoiselle Fitzgerald.

— Je suis désolée, mon Roi. je m'excuse en m'inclinant le plus bas possible, le regard tourné vers le sol.

— Ne le soyez pas. Cette situation prouve que j'ai raison, ces monstres doivent être abattus comme des bêtes.

— Je ne pense pas qu'un génocide soit la solution. je me risque, en me rapprochant du Roi jusqu'à arriver à sa hauteur. J'ai vu un aperçu de leur vie, les quietus sont des êtres vivants comme nous dont les sentiments méritent d'être pris en considéra-

La main du Roi se plaque avec violence sur ma bouche, m'étouffant presque. Ses doigts emprisonnent ma mâchoire, ses ongles s'enfonçant contre mes os pour me les comprimer à m'en faire éclater les dents. L'air commence à me manquer et la seule chose que je parviens à respirer est l'odeur maladive du corps du monarque. Je le sens tirer un peu plus sur mon coup au point que mes talons se décollent du sol. Instinctivement, je saisis ses mains pour diminuer leur pression sur ma trachée mais il resserre un peu plus sa prise.

Je suffoque, ma vue se trouble.

Vous pensez pouvoir me contredire, mademoiselle Fitzgerald ? tonne-t-il en resserrant un peu plus sa prise. Nous sommes des êtres vivants, nous seuls pouvons maintenir la paix en ce bas monde. La vie se résume à la loi du plus fort, soit l'on marche sur les autres, soit l'on se fait marcher dessus. Soit nous sommes fiers de ce que nous sommes et de qui on est, soit on meurt brûlé par les flammes des Enfers. Vous pensez pouvoir supporter ce feu ardent sans mon aide ? Vous n'êtes rien. Rien sans votre patrie et votre famille. Vous vous êtes laissée manipuler par ses créatures et vous pensez que je suis responsable de ce désastre ? La guerre conduit à la mort et la mort conduit à l'ignorance et à la chute du pouvoir. Si nous ne nous battons pas, qui va protéger les nôtres ? Nous sommes les sauveurs, mademoiselle Fitzgerald. Vous et moi. Nous pouvons gagner cette guerre, nous pouvons faire honneur à nos ancêtres et utiliser la force que les Dieux nous ont offert. Nous sommes les Dieux ! Les Dieux tout puissant de notre royaume et bientôt du continent entier ! Je vous tirerai vers le haut, vous pourriez devenir le symbole de la rébellion.

THEM 1 - Arc Aklirat ( EN COURS DE RÉÉCRITURE )Where stories live. Discover now