Chapitre 1

5 0 0
                                    


Paris, 3 juillet 2018.

Je regarde à travers la fenêtre de mon bureau. Le soleil, haut dans le ciel, tape fort aujourd'hui. La chaleur est si étouffante que j'ai dû retirer ma cravate et ouvrir le col de ma chemise. Je repense au chemin que j'ai parcourus pour arriver ici aujourd'hui. Tellement d'obstacles à surmonter. Mais je suis fier d'avoir réussi à trouver mon chemin et à le suivre jusqu'à la fin.

Mon seul regret ces cinq dernières années a été de partir loin de ma famille. Même si le manque se fait ressentir chaque jour, je ne me sens pas prêt à retourner dans cette ville qui a failli sonner la fin de ma vie.

Les événements de ces dernières années ont renforcé mon envie de ne jamais y retourner et de commencer une nouvelle vie dans cette ville, de faire partie intégrale de cette entreprise que je dirige aujourd'hui. Je suis spécialisé dans la sécurité publique afin de soutenir les forces de l'ordre et ainsi éviter un autre attentat dans nos rues. Nos citoyens doivent pouvoir se sentir en sécurité lorsqu'ils sortent avec des amis, lorsqu'ils se promènent en famille ou même lorsqu'ils pratiquent du sport ou de simples courses. Toutes ces attaques que notre pays subit depuis des mois deviennent pesantes pour tous.

Mon regard se pose sur un groupe d'ados assis sur un morceau de pelouse dans le parc en face de mes bureaux. Les oiseaux sifflants et le bruit des enfants jouant donnent un air de bien être à ce parc. La vie y règne en ce début de vacances pour les enfants. Après des semaines d'études, acharnées ou non, ils profitent désormais pleinement de leur repos. Je me souviens de ces moments tant attendus. Je les partageais toujours avec ma sœur cadette, Leila et un petit groupe d'amis. Malheureusement aujourd'hui ces amis ne sont plus dans mon entourage. Nous avons tous suivit un chemin différent après l'obtention de notre brevet des collèges. Leila est restée avec nos parents après un accident. Elle n'a jamais pu finir ses études. Elle n'a pas pu réaliser ses rêves comme tous les adolescents. Elle n'aura même peut-être jamais cette chance.

Je me détourne de la fenêtre et repars m'assoir à mon bureau. Un nouveau contrat me pose problèmes. C'est l'un des plus gros que l'on me propose mais malheureusement les délais sont bien trop courts pour bien le préparer. Je souffle et me passe une main sur le visage. Même en mettant mes meilleurs personnels dessus, il manquera toujours du monde. Je ne peux pas délocaliser tout mon personnel sous prétexte que ce directeur de boite de nuit veuille agrandir son établissement. La seule solution que je vois est d'embaucher encore plus de monde mais notre centre de formation est déjà plein et que je manque aussi d'instructeurs.

Je repousse le dossier de la boite de nuit et ouvre une page internet sur mon ordinateur. Il faut que je trouve un nouvel entrepôt où m'installer afin d'embaucher par la suite du personnel. Malheureusement dans la capitale, les entrepôts ne courent pas les rues et leurs prix sont plus que dérisoires. Je compte donc étendre ma recherche à la France entière. Le nombre d'entrepôts en ruine à vendre pour une bouchée de pain est phénoménal. Tant de ruines à des prix exorbitants. Des entrepôts justes bon à être rasés afin d'avoir un terrain de construction potable.

Un nom de ville me frappe. Un nom qui fait remonter encore plus de souvenirs que la simple vue de ces ados, plus bas dans la rue. Un nom que j'aurais voulu supprimer de ma vie. Comme si le sort s'acharne sur moi, l'entrepôt à vendre dans cette ville est en excellent état et serait parfait pour ouvrir un nouveau centre de formation. J'observe les photos disponibles sur le site. Il se situe en sortie de ville donc parfait pour y inclure un stand de tir. Je continu d'arpenter la page jusqu'à tomber sur un nom bien trop connut à mon goût. Ce nom, T. GALLAGHER, et ce visage me sont familier. Un regard toujours aussi sévère. Une mâchoire carrée que dans le passé. Des cheveux coupés courts et coiffés proprement. T. comme Thomas. Mon ancien meilleur ami. Celui qui n'a pas eu le courage de m'épauler dans la pire période de ma vie. Il a bien réussi sa vie car il tient aujourd'hui sa propre agence immobilière, selon son profil. Il a pris en muscle mais son côté enfantin ressort toujours un peu.

FORGET YOUR PASTWhere stories live. Discover now