Chapitre 11

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Paris, 15 septembre 2018.

Margot ne m'a plus donné de nouvelles, Max ne me parle plus d'elle. Je ressens un énorme vide au fond de moi depuis son départ de Paris, depuis que j'ai fermé les yeux ce soir-là. Je me noie dans le travail chaque jour, rentrant chez moi que lorsque mon corps est au bord de la rupture. J'ai commencé à lui ouvrir certaines parties de mon cœur que j'avais fermé à doubles tour. J'ai tenté de la rassurée comme je le pouvais mais elle n'a rien laissé paraitre de son côté, elle ne m'a donné aucun espoir d'une possible amitié entre nous. Rien du tout. J'ai été une nouvelle fois déçu de ce que je vivais.

Leila a enfin repris contact avec moi. J'estime que la distance qu'elle avait instaurée entre nous a été bien trop dure à supporter. Nous avons toujours su être complémentaires tous les deux. Sans oublier Antoine bien entendu ; il a toujours une place entre nous, peu importe l'endroit où il est actuellement. J'ai l'impression d'être revenu il y a quelques années, d'être redevenu l'ombre de moi-même. Je ne sors plus avec Max boire un coup après le travail, je me nourris tout juste comme il le faut.

Mon anxiété monte en flèche à mesure que les minutes avancent. Dans quelques heures je serai de retour dans ma ville natale, en proie à mes anciens démons en plus de ceux qui tournent autour de moi après le passage de Margot.

Aujourd'hui je n'ai pas eu la force d'aller au travail. Je n'ai même pas eu la force de sortir de mon lit. Le soleil n'est plus aussi chaud en ce mois de septembre. Il commence à faire froid très tôt cette année. L'hiver risque d'être rude. Ma mère m'a proposé de passer les fêtes de fin d'année à leurs côtés, mais je ne pense pas pouvoir réussir à partager la même pièce que Margot tout de suite. Il faut que je passe au-dessus de cette déception. Je dois reprendre le court de ma vie, même si cela risque d'être douloureux. Je ne connais pas cette fille et pourtant elle a réussi à me retourner la tête sans raison. Leila n'aurait pas dû me dire de prendre soin d'elle, ça aurait dû être le contraire, ou aller dans les deux sens. Je me demande si elle ressent la même chose que moi, si notre rencontre a changé quelque chose en elle aussi.

J'entends le martèlement du vent frappant les volets de la chambre. La tête dans le coussin, ce bruit me martèle aussi le cerveau qui est au bord de l'ébullition. Il est à deux doigts d'exploser, ce qui arrivera si ce bruit ne s'arrête pas.

Je pensais que c'étaient les volets jusqu'au moment où la porte de ma chambre s'ouvre avec fracas, me faisant sursauter et tomber du lit. Mes fesses amortissent, avec mal, ma rencontre avec le sol. Je suis prêt à en découdre avec celui qui a littéralement défoncé ma porte avant d'apercevoir Max, les mains sur les hanches et le regard menaçant. Son regard fait réellement froid dans le dos. Il ne prononce aucun mot, se dirige vers mon armoire, me sort des vêtements propres et me les jettes. Seuls sept petits mots franchissent ses lèvres avant qu'il ne ressorte, « tu as cinq minutes pour être prêt. ». Je regarde les vêtements, puis la porte. Je ne comprends ce qu'il s'est passé avec Max. Quelque chose a changé. Il semble à la fois plus distant et plus inquiet.

L'arrivée à Guétary a été bien plus rapide que prévu. Mon père nous attendait à l'aéroport pour nous conduire chez lui. Je n'ai pas parlé de tout le trajet, tout juste un « bonjour » pour mon père. Ma gorge est aussi serrée que mon ventre est noué. C'en est presque douloureux. Margot revient sans cesse dans mes pensées, elle a totalement pris possession de mon esprit. J'ai un maigre espoir de pouvoir tout mettre à plat avec elle, durant ce court passage dans ma ville d'enfance. J'espère sincèrement pouvoir repartir d'ici le cœur plus léger. Max essaie par tous les moyens de me faire parler, rire ou encore simplement réagir. C'est comme si mon esprit est déconnecté ; comme si je ne suis que moi en présence de Margot.

FORGET YOUR PASTDove le storie prendono vita. Scoprilo ora