Chapitre 3 - Refuge inattendu

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Une fois de plus, les yeux de la mère d'Anna se posèrent sur moi avec un mélange de curiosité et de sympathie. Malgré son air dubitatif, la femme m'invita à m'asseoir sur le canapé, une lueur de méfiance dans son regard.

— Viens entre, installe-toi, dit-elle d'une voix douce, indiquant le canapé d'un geste de la main.

Je m'empressai d'obéir, sentant mes mains trembler légèrement. La tension était palpable dans la pièce, et je me sentais de plus en plus mal à l'aise.

Pendant ce temps, le père se leva et se dirigea vers la cuisine, me proposant un verre d'eau pour apaiser mes nerfs. J'acceptai le verre avec reconnaissance, sentant mes émotions s'agiter en moi.

L'intérieur de la maison dégageait une atmosphère chaleureuse et accueillante. En entrant, on était tout de suite enveloppé par une vague de chaleur, comme si le foyer lui-même vous invitait à vous sentir chez vous. Les murs étaient peints dans des tons doux de crème et de beige, donnant à la pièce une ambiance apaisante. Dans le salon, un grand canapé en cuir brun était disposé devant une cheminée en pierre, où crépitaient doucement les flammes d'un feu réconfortant. Des coussins moelleux étaient éparpillés sur le canapé, invitant à s'y installer pour un moment de détente. Au-dessus de la cheminée, un tableau représentant un paysage bucolique apportait une touche de couleur à la pièce. Près de la fenêtre, une petite table basse en bois foncé était ornée de quelques livres soigneusement disposés et d'un vase de fleurs fraîches. Des rideaux en lin blanc encadraient la fenêtre, laissant filtrer doucement la lumière du jour. Le parquet en bois poli sous mes pieds était recouvert de tapis moelleux, créant une sensation de confort sous chaque pas. Des photographies encadrées étaient accrochées aux murs, capturant des souvenirs de famille et des moments joyeux. En traversant le salon, on arrivait à la cuisine, où régnait une délicieuse odeur de cuisine maison. Les meubles en bois massif étaient ornés de détails élégants. Sur le plan de travail, des bols remplis de fruits frais étaient prêts à être dégustés, tandis que le four émettait un léger bruit de cuisson. Dans l'ensemble, l'intérieur de la maison familiale débordait de confort et de convivialité, offrant un refuge paisible dans ce monde tumultueux.

Après un moment de silence pesant, le père, curieux, reprit la parole. Il semblait chercher ses mots, tandis que la mère me scrutait avec attention.

— Je suis Charles Harrington et voici ma femme Marie. Notre fille nous a dit que tu t'appelais Elizabeth. Mais d'où viens-tu exactement ?

Charles, était un homme de taille moyenne, avec des épaules larges et une stature robuste qui reflétait sa force intérieure. Son visage était marqué par les rigueurs de la vie, mais ses yeux bleus dégageaient une chaleur réconfortante. Sa barbe poivre et sel encadrait son visage, ajoutant une touche de sagesse à son expression. Ses cheveux étaient d'un brun profond, parsemés de quelques mèches grisonnantes, témoignant des années passées à élever sa famille. Il portait une chemise à carreaux, légèrement usée mais bien entretenue, et un pantalon en toile confortable. Ses mains étaient marquées par le travail, mais elles étaient également capables de tendresse et de soutien. Sa voix était profonde et apaisante lorsqu'il s'adressait à moi, bien que teintée de surprise et de curiosité. Charles observa mes cheveux blancs avec un mélange de fascination et d'interrogation, sans toutefois exprimer de jugement. Il avait l'air de chercher à comprendre, mais aussi de se montrer ouvert à l'idée d'aider une étrangère en détresse.

— Si je vous le disais la vérité, vous ne me croiriez pas...

La mère posa une main compatissante sur mon épaule, me fixant avec douceur.

— Nous sommes là pour t'écouter, mon enfant. Peu importe ce que tu as à dire.

Marie, la mère d'Anna, dégageait une aura de douceur et de bienveillance. Ses cheveux blonds, d'un blond miel éclatant, encadraient délicatement son visage aux traits délicats. Son sourire accueillant illuminait la pièce, apportant chaleur et réconfort à tous ceux qui croisaient son regard. Elle portait un chemisier blanc cassé, simple mais élégant, assorti à une jupe longue fluide qui semblait refléter sa personnalité enjouée. Ses yeux étincelaient d'intelligence et de compassion alors qu'elle m'accueillait avec un mélange de curiosité et de gentillesse. Malgré son apparence douce, il émanait de Marie une force tranquille qui inspirait le respect. Ses gestes étaient empreints d'une grâce naturelle, et elle semblait toujours prête à tendre la main à ceux qui en avaient besoin. Lorsqu'elle me regarda, je pus percevoir une lueur de surprise, suivie d'une expression de sympathie. Bien qu'elle ne comprenne pas entièrement ma présence dans leur maison, Marie semblait disposée à m'accueillir et à m'aider du mieux qu'elle le pouvait.

Je sentis alors une boule se former dans ma gorge alors que je luttais pour trouver les mots justes. Les larmes me montèrent aux yeux lorsque je commençais à expliquer mon histoire : comment j'avais atterri dans ce monde inconnu sans savoir pourquoi, ma confusion face à mon apparence étrange, et mon sentiment d'isolement et de désespoir.

— Je... je viens d'un autre monde, avouai-je enfin, les sanglots m'empêchant de parler clairement. Je ne sais pas comment je suis arrivée ici, ni pourquoi je suis comme ça....

Les parents d'Anna m'écoutaient en silence, leur expression empreinte de surprise et de compassion. Et même si je savais que mes paroles les dépassaient, je ressentais un soulagement immense d'avoir enfin partagé mon fardeau avec quelqu'un.

Un silence pesant enveloppa la pièce alors que les parents d'Anna digéraient mes paroles. Le père, Charles, croisa les bras sur sa poitrine, son regard scrutateur posé sur moi.

— D'un autre monde, tu dis ?

J'acquiesçai avec précaution, me sentant de plus en plus vulnérable sous leur regard inquisiteur.

Marie s'avança vers moi, une expression empreinte de compassion sur son visage. Elle posa doucement sa main sur la mienne, me transmettant un sentiment de réconfort.

— Peu importe d'où tu viens. Ce qui compte, c'est que tu es ici maintenant.

Des larmes embuèrent mes yeux alors que je ressentais le poids de leurs paroles bienveillantes. Pour la première fois depuis mon arrivée dans ce monde étrange, je me sentais un peu moins seule.

Charles, après un moment de réflexion, détourna son regard vers sa fille.

— Anna, pourquoi ne vas-tu pas chercher une tasse de thé pour notre invitée ?

Anna acquiesça avec empressement, visiblement soulagée que l'atmosphère se détende. Elle se leva de son siège et se dirigea vers la cuisine, ses pas légers résonnant dans la pièce.

Alors que nous attendions, un sentiment de gratitude m'envahit. Malgré la bizarrerie de ma situation, les parents d'Anna semblaient disposés à m'aider. J'étais reconnaissante de leur hospitalité et de leur gentillesse, et je me promis de leur expliquer tout ce que je pouvais sur ma situation délicate.

Lorsque Anna revint, une ambiance plus légère flottait dans la pièce. Peu à peu, mes tensions se dissipèrent, remplacées par un sentiment de sécurité et de bien-être. Peut-être qu'avec l'aide d'Anna et de sa famille, je trouverais des réponses à mes questions.

Alors que je savourais ma tasse de thé, Charles et Marie échangèrent un regard plein de compréhension. Après un bref échange silencieux, ils prirent une décision.

— Elizabeth, il semble que tu n'aies pas d'endroit où aller. Nous serions honorés de t'offrir un toit et un foyer ici, avec nous.

Marie hocha la tête avec un sourire bienveillant.

— Oui, ma chérie, tu es la bienvenue chez nous. Considère cette maison comme la tienne.

Les larmes me montèrent à nouveau aux yeux alors que je réalisais la générosité de leur offre. Même si je ne pouvais pas expliquer entièrement ma situation, leur acceptation chaleureuse me réconfortait profondément.

— Merci...Merci beaucoup.

Ainsi, dans la chaleur de leur foyer, je trouvai un refuge inattendu. Peut-être que, finalement, je pourrais commencer à reconstruire ma vie dans ce monde étrange, avec Anna et sa famille à mes côtés.

The Scarlet BeastWhere stories live. Discover now