3. Oh, mon Dieu !

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Monte-Carlo, jeudi 9 mai 2024

JULIETTE

Cela fait un mois que je suis arrivée à Monaco. Un mois que j'y vis, que j'y travaille et que je découvre cette ville un peu plus chaque jour. Le temps est très plaisant, les habitants très avenants. Le cadre de vie est vraiment à tomber. En fait, la French Riviera a ce plus que d'autres métropoles n'ont clairement pas. La principauté a quelque chose d'encore différent, elle respire la richesse et l'opulence.

À chaque coin de rue, c'est un défilé d'Aston Martin, de Ferrari, de Lamborghini, de McLaren et j'en passe. Des voitures plus belles les unes que les autres. À chaque coin de rue, c'est un défilé de Chanel, de Dior, de Prada, de Yves St Laurent et j'en passe. Des tenues plus belles les unes que les autres. Malgré ce luxe ostentatoire, le Rocher reste agréable à vivre. Il y a cette douceur dans l'air, cette impression d'être en vacances, ce petit air de légèreté. Il fait bon d'y vivre, je m'y plais bien. Je comprends même pourquoi tous les pilotes ont décidé de s'installer ici, ça doit les changer de leur grisaille habituelle. Je pense notamment à Lando, Max ou Valtteri. Mais que l'on soit honnêtes, les avantages fiscaux sont le principal moteur.

En revanche, le niveau de vie est un autre souci. Il fait bon de vivre à Monaco... pour ceux qui en ont les moyens ! Car oui, le petit État est peuplé à grande majorité de célébrités, ce qui a pour conséquence directe de faire monter la richesse du pays. Le lieu étant attrayant pour les grosses fortunes grâce à plusieurs avantages, forcément le niveau de vie augmente, c'est d'une logique implacable. Toutefois, je reste très reconnaissante et je ne vais pas m'en plaindre. J'ai une chance immense d'avoir un aussi bel appartement sans dépenser la moindre somme ! Même si je tiens quand même à lui verser une sorte de loyer chaque mois ; c'est le minimum que je peux faire.

Cela fait un mois que je suis arrivée à Monaco. Un mois que je suis une routine bien huilée. Entre le stage la journée et un peu de boulot en rentrant le soir, il ne me reste plus guère de temps pour moi. Malgré cet emploi du temps chargé, j'essaye de prendre des moments pour m'aérer l'esprit, pour me rendre sur la plage afin de m'y promener ou de courir. Je rêve d'y aller en rentrant ce soir d'ailleurs, mais en attendant que mon vœu ne soit exaucé, je dois assister à cette dernière réunion.

- Alors, dernière réu de la journée et après on vous lâche, commence mon maître de stage, Monsieur Cohen. Bon, on a du taff, beaucoup de taff. Comme vous le savez le Grand Prix de Monaco arrive à grand pas et tout doit être ready bien avant. La salle de réception est réservée, les invités ont répondu présents, le traiteur aussi. Les pôles communication et événementiel de l'entreprise sont sur le coup, ils font du très bon boulot soit dit en passant. Mais nous on sera pas là pour faire plante verte et bouffer toute la soirée, on le sait tous.

Je parviens à contrôler un rire. C'est chose perdue, je finis par m'étouffer. Monsieur Cohen se retourne vers moi et me demande si je vais bien. Je hoche la tête tout en m'emparant de ma gourde. Moi qui voulais me faire discrète, ce n'est pas pour aujourd'hui...

- So. Aujourd'hui, je profite alors de la réunion du jour pour faire un point récap', vous annoncer une grande nouvelle et vous expliquer comment je vois les choses. Donc, first thing first...

Jean-Baptiste Cohen est un homme d'une trentaine d'années de taille normale, d'origine méditerranéenne aux cheveux noirs et aux yeux marrons. Il a cette fâcheuse manie de placer des mots anglais à presque chacune de ses phrases parce que "ça fait swag" m'a t-il dit. D'un naturel très souriant, à raconter des blagues à longueur de journée, c'est une personne acharnée qui bosse comme un dingue, ne voyant pas beaucoup sa compagne et sa petite fille. Il a un grand cœur et ferait tout pour aider son prochain, mais il peut lui arriver d'avoir une humeur massacrante lorsque les choses ne vont pas dans son sens. Et dans ce cas, rester dans ses basques n'est jamais une bonne idée.

Hidden Truth | Lando NorrisWhere stories live. Discover now