I | POLINA

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Il ne reste désormais que dix petites minutes avant la première course.

Je me déhanche, seule sur la piste de danse, un verre presque vide à la main au rythme de la musique.

Ce soir, il y avait un monde fou au Rasso. L'ambiance lors des courses allait être à son maximum.

Mon père n'allait malheureusement pas pouvoir assister au tournoi ce soir. J'ai trouvé cela étrange, ce n'est pas à son habitude d'être absent. Et je me sentais très vulnérable en étant sans lui.

Lors des Rasso, il n'y avait généralement pas beaucoup de femme. Et encore moins des coureuses. Mais j'étais fière d'en faire partie.

Fière de pouvoir foutre une raclé à ces hommes qui se croient plus forts que tout.

Sentant la chaleur monter, je décide de m'extirper de la piste de danse pour me diriger vers le bar qui était à quelques mètres de là.

Je m'installe sur l'un des sièges, puis attend que le barman vienne prendre ma commande. Quand je le vois s'approcher, je lui demande ma boisson habituelle.

—Une vodka grenadine, s'il te plaît !

Le barman fait quelques manœuvres avec ses shakers, puis me sert finalement ma boisson fraîche.

Le fort goût de la vodka laisse place à la douceur de la grenadine. J'aime les alcools forts, mais j'ai toujours besoin qu'ils soient dilués si je ne veux pas m'arracher la gorge.

Je reste assise sur le siège savourant mon verre, tout en rêvassant de victoire.

Nous sommes une trentaine à participer à ces trois courses.

Lors de la première, quinze participants seront éliminés.

Puis treize pour la deuxième, et les deux finalistes disputeront l'épreuve finale.

Apparemment, il y a un tout nouveau participant. Et ce ne serait pas n'importe qui. Le fils d'un des chef de Mafia la plus puissante en Russie.

La Fraternité.

De ce que j'ai cru comprendre, pour eux, chaque membre de la Mafia et comme un membre de la famille. D'où le nom, Fraternité.

Une famille où tout le monde s'entretue, c'est génial...

J'ai tout de même hâte de voir mon nouvel adversaire. Est-il un habitué des courses automobiles ? Ou alors un nouveau dans le domaine ?

Soudain, le signale se fait entendre à travers les enceintes.

Il ne reste plus que cinq minutes avant le départ de la course. Je me lève alors, après avoir déposé l'argent dans le bocal prévue à cet effet pour payer ma boisson.

En marchant, un homme me fonce dans l'épaule. Voyant qu'il ne s'excuse pas, je lui mets un coup de pied derrière le genoux pour qu'il me remarque.

—La politesse tu ne connais pas ? Connard !

L'homme ne bouge désormais plus, mais se tourne doucement sur lui même jusqu'à me faire face. Mes yeux croisent les siens, qui sont sombres comme la nuit.

—Excuse moi ? finit-il par dire.

—Tu me fonces dedans puis tu repars sans t'excuser, imbécile !

RUSSIAN RACESWhere stories live. Discover now