Chapitre 4 - Palpitations

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Le patron nous félicite Cécile et moi pour cette soirée, ça a été un franc succès.

Il nous donne nos pourboires à chacune, cinquante dollars en plus dans ma poche.

Je me suis fait cent-cinquante dollars en une seule soirée ! Moi qui voulais m'acheter une robe pour ma soirée d'anniversaire, me voila ravie!

Je récupère mon sac que j'ai posé au début du service derrière le comptoir du bar, et je marche vers la sortie.

Mes mains tremblent, j'ai peur que l'inconnu soit là à m'attendre. Je ne sais rien de lui ni de ses intentions envers moi, de plus, si je compare sa carrure à la mienne, il n'y a pas photo.

Je n'ai aucune chance de lui échapper s'il me veut du mal.

Soudain, une idée me traverse l'esprit, si je passe par l'arrière du restaurant, il ne me verra pas.

S'il m'attend vraiment, il est sûrement devant la porte d'entrée, et non derrière.

Je souris seule, assez fière de ma stratégie.

Je traverse le restaurant qui est plongé dans le noir, et me dirige naturellement vers la porte.

En l'ouvrant, je suis immédiatement soulagée de voir que l'inconnu n'est pas là, mais je n'ai pas réfléchi à un petit détail, l'arrière du restaurant donne sur une autre rue, ce n'est  pas celle que j'empreinte quotidiennement, de plus, c'est la rue la moins fréquentable de notre quartier. Même s'il ne se passe pas grand chose dans cette ville de Los Angeles qui est essentiellement composée d'étudiants, quand des drames arrivent, c'est toujours dans cette impasse. C'est le spot des drogués de la ville.

Putain je suis vraiment trop conne!

Il faut que tout ça tombe le seul soir où je ne prends pas de vêtement de rechanges, je suis  donc en plein milieu de la route, seule, en jupe moulante, avec du rouge à lèvres rouge, à une heure du matin.

Personnellement, je ne vois pas le problème avec ma tenue, mais ce n'est pas l'avis des hommes.. J'ai intérêt à ne pas traîner ici trop longtemps.

Je serre de toutes mes forces mon sac à main, je n'ai aucunement envie que l'on me vole mes pourboires.

Je marche d'une allure dynamique quand j'entends des pas derrière moi, j'accélère donc mon rythme.

C'est probablement une personne saine d'esprit qui est sortie promener son chien, du moins, c'est ce que j'essaie de me dire pour ne pas paniquer.

Mais en accélérant, je sens que la personne derrière moi fait de même, je l'entends, je ne dois surtout pas me retourner.

Mais comme à chaque fois, ma curiosité prend le contrôle de mes pensées, alors je me tourne légèrement pour voir qui est là à me suivre, et mon sang ne fait qu'un tour quand je vois un homme, plutôt grand, avec un couteau dans les mains.

Sans que mon cerveau ne puisse réfléchir à comment réagir je me retrouve à courir comme une folle, mon instinct de survie ayant pris le dessus.

Mais hélas, l'étranger me rattrape en quelques secondes.

Je suis plaquée contre un mur, son bras autour de ma taille m'empêche de bouger, et surtout, de son autre main il pointe son couteau sur ma gorge.

ParagrapheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant