CHAPITRE 29

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~ANGINA~

Le pardon, c'est une notion étrange. Parfois, je me demande si c'est une forme de libération ou simplement un moyen de se convaincre que tout ira mieux. En regardant en arrière, je vois une version de moi-même, accrochée à cette colère et ce ressentiment qui semblent interminables. Peut-on vraiment effacer le passé avec quelques mots ou gestes ?

Je suis épuisée de porter ce fardeau. Le pardon, ce n'est pas seulement pour ceux qui nous ont blessés, mais aussi pour nous-mêmes. Pardonner, c'est comme se donner la chance de briser les chaînes invisibles qui nous retiennent.

Je sens que je n'en peux plus. Les problèmes s'accumulent sans fin.

Les jours passent, mais l'ombre de ce secret reste omniprésente. La ville en dehors de ma fenêtre continue de vivre, comme si rien n'avait changé. Mais pour moi, tout est bouleversé. Chaque sourire forcé, chaque conversation banale devient un rappel de ce que je garde enfoui.

Il y a deux semaines, lorsque j'ai reçu cette photo, j'ai eu du mal à y croire. Je pensais que c'était une tentative d'escroquerie ou un piège, et même après la vidéo, j'avais du mal à admettre la vérité. Mais quand il m'a appelé, il n'y avait plus de doute : c'était vraiment lui.

Je ne comprends pas pourquoi il a agi ainsi. Il m’a pourtant tout expliqué, mais je suis certaine qu’il aurait pu trouver une autre façon d’obtenir ces preuves.

Et maintenant, je dois garder le silence. Je ne peux rien dire à personne.

Je ne peux plus regarder Antonio en face, pas après ce que j'ai appris.

Pas après ces mensonges.

Peut-on vraiment pardonner à quelqu'un qui nous a menti sur quelque chose d'aussi crucial ?

J'ai tellement peur.

Peut-être que le silence est ma manière de me protéger, de protéger ce que nous avons encore, même si cela signifie vivre avec le poids d'une vérité qui pourrait tout détruire. La paix semble aussi insaisissable que le pardon lui-même, perdue dans un labyrinthe de doutes et de craintes.

Je me tiens devant le miroir du salon de beauté, observant les cheveux épars qui tombent doucement au sol. Demain, c'est le 27 juillet, mon anniversaire, et je ne sais pas encore ce que je vais faire. Rien de spécial n'est prévu, et surtout, je suis loin de Clara. C'est le premier anniversaire sans elle, et l'idée de le passer seule me pèse lourdement.

Je suis venue ici dans l'espoir de m'évader un peu, de changer de tête pour changer d'état d'esprit. Le coiffeur manie les ciseaux avec habileté, me détournant de mes pensées mélancoliques. En ce moment, je préfère me concentrer sur chaque mèche qui tombe, chaque changement qui se produit dans le reflet du miroir. Peut-être qu'une nouvelle coiffure pourra me faire oublier, ne serait-ce qu'un instant.

La coiffeuse termine sa coupe et commence à appliquer une couleur vive sur mes cheveux. J'ai opté pour un rouge flamboyant, espérant que cette teinte audacieuse me redonnera un peu d'énergie. Pendant que la couleur pose, je me laisse aller à un soin du visage relaxant, l'esthéticienne me massant doucement les traits avec des produits apaisants.

Après cela, je m'installe pour une manucure et une pédicure. J'ai choisi un blanc, presque pur, pour mes ongles. Le contraste avec la couleur vive de mes cheveux est frappant, mais c'est exactement ce que je voulais : une façon de me sentir différente.

Je regarde le résultat final dans le miroir : mes cheveux rouges vibrants encadrent un visage reposé, avec des ongles impeccablement blancs qui captent la lumière. Pendant un instant, l'effervescence de ces transformations me fait oublier mes problèmes.

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