Chapitre 19

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Sydney:

Je sens mon teint devenir de plus en plus livide aux vue des horreurs qui se passent devant moi.

Je ferme les yeux en tentant de chasser le stress qui monte en moi à mesure que le sang coule face à moi et que les médecins s'agitent sous les bruits incessants du moniteur cardiaque qui s'agite.

Tout deviens noir.

Je me tourne vers ma mère debout derrière moi. Elle contourne le canapé et allume la petite lampe à côté.

–Sydney, c'est typiquement le genre d'émission qu'il ne faut absolument pas regarder quand tu es enceinte.

–Je voulais voir comment ça se passait.

–Eh bien ne soit pas stupide et demande à une femme qui à eu des enfants au lieux de regarder des télé réalité scénarisés.

Le fait de demander conseils à ma mère ne m'a jamais traversé l'esprit bien qu'elle ai mis au monde cinq enfants.

Lorsque j'ai senti les premiers coups de pied, c'est vers Laura et non vers ma mère que je me suis tournée. J'ai plus passé de temps avec la mère de Stanley qu'avec ma propre mère durant mon enfance. Elle n'est qu'une inconnue qui se permet de m'insulter et de me rabaisser.

–je ne suis pas stupide.

–Si Sydney tu es stupide, assez stupide pour tomber enceinte du premier venu.

S'en est trop, je ne supporte plus ses reproches. Si Victor ou Georges avaient été là, elle ne se serait jamais permise de me rabaisser comme ça. Poussée par l'impatience provoquée par mes hormones de grossesse, je décide de faire face à ma mère.

–T'es bien placée pour me dire ça toi, tu es tombée enceinte de ton oncle par adoption.

Elle perd un instant ses mots bouillants des choses que je ne comprends pas car ce ne sont que des suites de bruits. Elle me fusille du regard et après un dernier coup d'œuil à mon ventre de femme enceinte, elle sort de la pièce en claquant la porte.

Je soupire et me laisse tomber sur le canapé face à la télé ridiculement grande entourée de tellement de DVD que si les étagères ne seraient pas aussi solides ils se répandraient sur le sol.

J'ai les nerfs qui lâchent en ce moment, je le sens. Tout ce que j'espère c'est que ça ne durera pas pour les quatre mois qui me restent avant mon accouchement.

Je prends mon téléphone et appelle Laura.

Elle me répond malgré l'heure tardive.

–Sydney comment vas-tu?

–Je viens de voir l'émission la plus horrible du monde.

Elle reste silencieuse un instant durant laquelle j'entends des bruits de fond qui m'indiquent qu'elle se déplace.

–Pitié ne me dit pas que tu as regarder une émission sur les accouchements.

–Ça parait si évident?

Elle soupire.

–Tu n'as pas à t'inquiéter Sydney, dans la vraie vie ça se passe mieux que ce que tu vois à la télé.

Pour une raison que j'ignore, ce qu'elle me dit ne me rassure qu'à moitié.

–Stanley est avec toi?

–Il dort dans ma chambre.

–Et toi tu ne dors pas.

–Non, je n'y arrive pas. Le bébé donne tant de coups de pieds aujourd'hui qu'il m'est impossible de fermer l'œil. Stanley ne peut pas s'en rendre compte. Il va devenir père mais il ne peut remarquer aucun changement dans son corps et aucun coup pour troubler son sommeil de plomb. Je l'ai regardé dormir une grande partie de la nuit mais à quatre heures du matin, j'ai décidé qu'il valait mieux que j'arrête d'essayer de dormir.

Lorsque j'ai allumé la télé, la dernière chaîne que j'avais regardé diffusait une émission où l'on suit des mamans durant leur séjour à la maternité. Bien que je ne regarde jamais ce genre de choses, je doit avouer que voire une femme prête à réaliser ce que je vais devoir faire dans quatre mois à piquer ma curiosité.

–Tu es très courageuse Sydney, il ne te reste que quatre petits mois à tenir tu vas y arriver.

Je souris, rassurée par les mots de Laura.

Je m'excuse et lui souhaite une bonne nuit. Une fois qu'elle eut raccroché, je m'allonge et rallume la télé en lançant un film au hasard.

Je regarde au loin la ville dont les bruits se font taire par la distance. Un gobelet de chocolat chaud dans les mains, je respire l'air environnant du parc en ce début de printemps.

Stanley dont le bras est placé autour de mes épaules ne fait que me regarder ignorant la vue. La dernière fois que je me suis assise sur ce banc, je cherchais l'identité de mon père. J'étais loin de m'imaginer que Célestine était pendant ce temps dans un avion en direction de New-York.

J'étais toujours marié à Bradley et très loin de me douter qu' à ma prochaine visite ici, je porterais avec fierté l'enfant de Stanley. Je passe ma main sur mon ventre abritant notre bébé désormais calme.

–J'ai discuté avec ton père l'autre jour et il m'a demandé si nous avions trouvé un prénom.

Je fronce les sourcils. Mon père ne semble pas très à l'aise avec l'idée de poser des question sur le bébé à Stanley.

–Et qu'a-t-il dit quand tu lui as annoncé que sa petite fille était anonyme?

–Il m'a raconté que pour trouver le nom d'Olan, lui et ta mère avaient mélangé leurs deux prénoms préférés et avaient fini par trouver Olan.

Je n'ai jamais su pourquoi mon frère s'appelait comme ça. Olan n'est pas un prénom très répandu, je doute même que quelqu'un dans le monde porte ce nom. Je ne me suis jamais posé la question tout comme je n'ai pas cherché à savoir pourquoi Victor tenait tant au prénom Madeline.

–Si on mélange Louise et Jessica, on obtient Lucie.

Je me fige et essaye d'imaginer face à moi une petite fille blonde aux yeux bleus qui courrait sur l'herbe devant nous. Je sortais un sandwich au beurre de cacahuètes de mon sac comme ceux que Jane me donnait au goûter lorsque j'étais enfant et je l'appellerais pour qu'elle vienne le prendre entre ses petites mains. "Lucie, viens prendre ton goûter". Je l'imagine les yeux brillants d'excitation à l'idée de manger quelque chose de sucré et courir dans ma direction en m'appelant "maman".

–J'aime ce prénom. Finis-je par dire.

Stanley pose sa main sur mon ventre en s'adressant directement à notre fille.

–Bonjour Lucie.

My dear inheritor (My dear intern tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant