18. Dans lequel tout va merveilleusement mal

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A gauche de la grande arche, nous trouvâmes une porte en bois défoncée et des flèches noires encastrées dans ses montants. Deux squelettes de trolls goblin, ou quelque chose dans le genre, gisaient dans l'embrasure de la porte.

Beurk.

Je m'avançai prudemment, me retenant de vomir quand Pippin trébucha soudain et me frappa dans le dos.

Craquement.

Oh, non. Oh mon Dieu.

Je me retrouvai à genoux sur le sol, les mains couvertes de poussière, sur les choses qui servaient d'os aux jambes des cadavres. J'en avais cassé un.

"Chier, Merde ! Putain de merde. dégueulasse. Merde."

Le regard sévère d'Aragorn ou l'expression choquée de Legolas ne suffirent pas à me faire taire. Je continuais à énumérer tout mon vocabulaire de jurons anglais et français, quand un cri me fit lâcher le chiffon avec lequel je me frottais les mains.

Gimli s'était précipité dans une autre chambre vide, tombant à genoux près d'une table de pierre au milieu de la pièce. Un étroit rayon de soleil, provenant d'un petit trou près du plafond, tombait directement sur la grande dalle de pierre blanche.

Je sentis mon sang se glacer.

Quelle horreur...

La faible lumière se promenait sur les squelettes de nains et d'autres créatures qui jonchaient le sol. Des casques cabossés, des épées et des boucliers brisés étaient éparpillés dans la pièce. Mes yeux se brouillèrent lorsque je pénétrai dans la pièce, et je m'essuyai le visage avec ma manche alors je pouvais reconnaître leur armure, leur blason, et même certains de leurs traits.

S'il vous plaît, laissez-les en paix. Je tiendrai ma promesse, quoi qu'il en coûte.

La douleur de Gimli m'alla droit au cœur. J'aurais voulu lui dire que tout allait bien maintenant, qu'ils étaient libérés de ce lieu de mort, ou au moins le consoler.

Mais lorsque je posai ma main sur son épaule, tous les mots qui me vinrent à l'esprit restèrent bloqués dans ma gorge.

Ici repose Balin, fils de Fundin, seigneur de la Moria.

Voici sa tombe.

Ce bazar devient de plus en plus réel.

Gandalf souleva avec précaution les restes pourris d'un livre de la dalle de pierre blanche. Il avait été tailladé et semblait couvert de sang séché. Les pages craquèrent lorsqu'il l'ouvrit.

Ma gorge se serra un peu plus. Je connaissais ce livre.

Le livre de Mazarbul.

"Ils ont pris le Pont et la deuxième salle : nous avons barré les portes... mais nous ne pouvons pas les tenir longtemps... le sol tremble... des tambours dans les profondeurs... nous ne pouvons pas sortir. Une ombre se déplace dans l'obscurité. Personne ne nous sauvera ? Ils arrivent."

Ils ont été massacrés, acculés dans une pièce. Le désespoir de savoir qu'il était impossible de sortir a dû être insupportable. Et pourtant, ils étaient morts en guerriers, choisissant le lourd fardeau de hanter leur terre dans leur douleur de perdre ce qu'ils appelaient leur foyer.

CRASH !

Toute la compagnie se retourna brusquement, prête à bondir. Debout près d'un puits, Pippin tressaillit lorsque ce qui était tombé s'écrasa contre les parois de pierre de la fosse, résonnant bruyamment.

Excellente façon de nous faire passer inaperçus, Pippin. Mais ce n'est pas grave. Quand on est mort, on ne sait pas qu'on est mort, c'est pour les autres que c'est difficile. Quand on est stupide, c'est pareil.

Des chewing-gums , une guitare et un anneauWhere stories live. Discover now